A UN JOURNALISTE,
Sur la philojophie, l’hiftoire, le théâtre, les pièces de
poéfie, les mélanges de littérature, les anecdotes
littéraires, les langues et le ftyle.
JL/ouvrage périodique auquel vous avez desseiii
de travailler, Moniteur, peut très-bien réussir, quoi-
qu’il y en ait déjà trop de cette espèce. Vous me
demandez comment il faut s’y prendre pour qu’un
tel journal plaise à notre siècle et à la postérité. Je
vous répondrai en deux mots : Soyez impartial. Vous
avez la science et le goût ; si avec cela vous êtesjuste,
je vous prédis un succès durable. Notre nation aime
tous les genres de littérature,depuis les mathématiques
jusqu’à 1’ épigramme. Aucun des journaux ne parle
communément de la partie la plus brillante des belles-
lettres , qui sont les pièces de théâtre , ni de tant de
jolis ouvrages de poésie, qui soutiennent tous les
jours le caractère aimable de notre nation. Tout peut
entrer dans votre espèce de journal , jusqu’à une
chanson qui sera bien faite, rien n’est à dédaigner.
La G rèce , qui se vante d’avoir fait naître Platon, se
glorifie encore d’Anacréon } et Cicéron ne fait point
oublier Catulle.
Sur la philojophie, l’hiftoire, le théâtre, les pièces de
poéfie, les mélanges de littérature, les anecdotes
littéraires, les langues et le ftyle.
JL/ouvrage périodique auquel vous avez desseiii
de travailler, Moniteur, peut très-bien réussir, quoi-
qu’il y en ait déjà trop de cette espèce. Vous me
demandez comment il faut s’y prendre pour qu’un
tel journal plaise à notre siècle et à la postérité. Je
vous répondrai en deux mots : Soyez impartial. Vous
avez la science et le goût ; si avec cela vous êtesjuste,
je vous prédis un succès durable. Notre nation aime
tous les genres de littérature,depuis les mathématiques
jusqu’à 1’ épigramme. Aucun des journaux ne parle
communément de la partie la plus brillante des belles-
lettres , qui sont les pièces de théâtre , ni de tant de
jolis ouvrages de poésie, qui soutiennent tous les
jours le caractère aimable de notre nation. Tout peut
entrer dans votre espèce de journal , jusqu’à une
chanson qui sera bien faite, rien n’est à dédaigner.
La G rèce , qui se vante d’avoir fait naître Platon, se
glorifie encore d’Anacréon } et Cicéron ne fait point
oublier Catulle.