UTILE EXAMEN
DES TROIS DERNIERES EPITRES
DU SR ROUSSEAU.
Les esprits sages , dans le siècle où nous vivons ,
font peu d’attention aux petits ouvrages de poésie;
l’étude sérieuse des mathématiques et de l’histoire,
dont on s’occupe plus que jamais , laide peu de temps
pour examiner si une ode nouvelle ou une petite épître
sont bonnes ou mauvaises. Il n’y a guère que les
grands ouvrages tels qu’un poëme épique , comme la
Henriade, et des tragédies telles que Rhadamiste et
Alzire, qu’on veut examiner avec soin. Cependant
rien n’est à mépriser dans les belles-lettres, et le goût
peut s’exercer à proportion sur lesplus petits ouvrages
comme sur les plus grands.
Voici deux règles , regardées comme infaillibles
par de très-bons esprits, pour juger du mérite de
ces petites pièces de poésie. Premièrement, il faut
examiner si ce qu’on y dit est vrai, et d’une vérité
assez importante et assez neuve pour mériter d’être
dit. Secondement, si ce vrai est énoncé d’un style
élégant et convenable au sujet.
Les nouvelles épîtres de RouJJeau qu’on débite
depuis peu, ne parailsent rien contenir qui mérite
l’attention du public ; ce n’est pas la peine de faire
mille vers pour dire qu’il y a de mauvaises pièces de
théâtre et des ouvrages que l’on voudrait rabaisser;
ç’est seulement dire en mille vers : Je suis mécontent et
DES TROIS DERNIERES EPITRES
DU SR ROUSSEAU.
Les esprits sages , dans le siècle où nous vivons ,
font peu d’attention aux petits ouvrages de poésie;
l’étude sérieuse des mathématiques et de l’histoire,
dont on s’occupe plus que jamais , laide peu de temps
pour examiner si une ode nouvelle ou une petite épître
sont bonnes ou mauvaises. Il n’y a guère que les
grands ouvrages tels qu’un poëme épique , comme la
Henriade, et des tragédies telles que Rhadamiste et
Alzire, qu’on veut examiner avec soin. Cependant
rien n’est à mépriser dans les belles-lettres, et le goût
peut s’exercer à proportion sur lesplus petits ouvrages
comme sur les plus grands.
Voici deux règles , regardées comme infaillibles
par de très-bons esprits, pour juger du mérite de
ces petites pièces de poésie. Premièrement, il faut
examiner si ce qu’on y dit est vrai, et d’une vérité
assez importante et assez neuve pour mériter d’être
dit. Secondement, si ce vrai est énoncé d’un style
élégant et convenable au sujet.
Les nouvelles épîtres de RouJJeau qu’on débite
depuis peu, ne parailsent rien contenir qui mérite
l’attention du public ; ce n’est pas la peine de faire
mille vers pour dire qu’il y a de mauvaises pièces de
théâtre et des ouvrages que l’on voudrait rabaisser;
ç’est seulement dire en mille vers : Je suis mécontent et