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https://doi.org/10.11588/diglit.49803#0052
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RECUEIL DES LETTRES
1737.
château: cette mésié est une condition sans laquelle
je ne puis me charger de lui. Je lui donnerai cent
écris par an; mais je ne peux rien faire de plus.
Il faut encore l’instruire qu’on mange très-rarement
avec madame la marquise du Châtelet, dont les heures
de repas ne sont pas trop réglées ; mais il y a la table
de M. le comte du Châtelet son fils, et d’un précep-
teur , homme d’esprit, servie régulièrement à midi et
à huit heures du loir. M. du Châtelet père y mange
souvent, et quelquefois nous soupons tous ensemble.
D’ailleurs on jouit ici d’une grande liberté. On ne
peut lui donner, pour le présent, qu’une chambre
avec antichambre. S’il accepte mes propositions , il
peut venir et apporter tous ses instrumeris de chimie.
S’il a besoin d’argent, vous pourrez lui donner un
quartier d’avance, à condition qu'il partira sur le
champ. S’il, tarde à partir, ne tardez pas, mon cher
trésorier, à m’envoyer de l’argent par la voie du
carrosie. Au lieu de deux cents cinquante louis ,
envoyez-en hardiment trois cents avec les livres et
les bagatelles que j’ai demandés.
Au relie, mon cher ami, je suppose que votre
chimiste est un homme sage, puisque vous le propo-
sez : dites-moi son nom, car encore faut-il que je
sâche comment il s’appelle. S’il fait des thermomètres
à la Farenheit, il en fera ici, et il rendra service à la
physique. Ces thermomètres quadrent-ils avec ceux
de Rèaumur? Ces instrumens ne conviennent qu'au-
tant qu’ils sonnent la même octavç.
RECUEIL DES LETTRES
1737.
château: cette mésié est une condition sans laquelle
je ne puis me charger de lui. Je lui donnerai cent
écris par an; mais je ne peux rien faire de plus.
Il faut encore l’instruire qu’on mange très-rarement
avec madame la marquise du Châtelet, dont les heures
de repas ne sont pas trop réglées ; mais il y a la table
de M. le comte du Châtelet son fils, et d’un précep-
teur , homme d’esprit, servie régulièrement à midi et
à huit heures du loir. M. du Châtelet père y mange
souvent, et quelquefois nous soupons tous ensemble.
D’ailleurs on jouit ici d’une grande liberté. On ne
peut lui donner, pour le présent, qu’une chambre
avec antichambre. S’il accepte mes propositions , il
peut venir et apporter tous ses instrumeris de chimie.
S’il a besoin d’argent, vous pourrez lui donner un
quartier d’avance, à condition qu'il partira sur le
champ. S’il, tarde à partir, ne tardez pas, mon cher
trésorier, à m’envoyer de l’argent par la voie du
carrosie. Au lieu de deux cents cinquante louis ,
envoyez-en hardiment trois cents avec les livres et
les bagatelles que j’ai demandés.
Au relie, mon cher ami, je suppose que votre
chimiste est un homme sage, puisque vous le propo-
sez : dites-moi son nom, car encore faut-il que je
sâche comment il s’appelle. S’il fait des thermomètres
à la Farenheit, il en fera ici, et il rendra service à la
physique. Ces thermomètres quadrent-ils avec ceux
de Rèaumur? Ces instrumens ne conviennent qu'au-
tant qu’ils sonnent la même octavç.