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LE PALAIS DE CRISTAL.

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caractères très-lisibles, au moyen d'une machine de
son invention.

La salle des beaux-arts du Zollverein a subi quel-
ques modifications : on a fait disparaître un camélia
en porcelaine qui était dressé au milieu d'une des
embrasures latérales, et on a rangé à fa place, sur
des étagères, des porcelaines de Saxe. Présentées
ainsi de face, «es porcelaines font plus d'etïet
qu'entassées de profil, comme elles l'étaient aupara-
vant

Les présidents des jurys de la commission royale
de l'Exposition ont tenu liier une réunion au Palais
de Cristal.

— Samedi dernier, un convoi spécial de Long-
port a amené à Londres plus de deux cents des ou-
vriers de M. AV. Davenport, riche potier du Staf-
fordshire, qui emploie plus de douze cents bras. Ces
braves gens sont logés et nourris aux frais de leur
respectable patron, et chaque matin des omnibus
les transportent au Palais de Cristal.

Plans es relief. — Les Anglais qui ont visité
le continent se portent en foule devant les plans
en relief exposés par un de nos compatriotes,
M. Victor Masse, et représentant avec la plus scru-
puleuse fidélité cette nature à la fois si sombre et si
riante, ce site si pittoresque, cette vallée si poétique
qui a nom Chamonix.

La vallée de Chamonix est sans contredit le coin
de la terre qui a été le plus battu des touristes, des
poètes et même, des hommes politiques les plus émi-
nents. Lord Byron, madame de Staël, Chateau-
briand, Fontanes, Florian, Delille, Claude Genoux,
sans pailer d'une foule d'autres noms plus ou moins
connus, ont relaté les impressions que leur avait
fait éprouver la vue des Alpes, prise du haut des
monts, séjour de neiges éternelles, ou du fond de
la vallée à l'atmosphère tiède comme celle de Naples

On comprend que le gentleman touriste s'arrête
devant une image en relief qui ravive en lui les sou-
venirs et les émotions des voyages de ses jeunes
années. Chacun félicite M. Victor Masse de la pré-
cision qu'il a apportée dans la confection de ce ma-
gnifique relief.

A côté de cette belle œuvre est le plan, en relief
aussi, de la colonie agricole et pénitentiaire de
Mettray, exécutée au 1/750"", et le vallon des bains
St-Gervais (Savoie), exécuté au 1/000.

poste émaillée.—Leproducleiir français pousse
des coudes admirablement chez lui, en France, et il
sait très-bien conquérir sa place légitime sous le so-,
leil de la renommée ; mais au dehors, mais au Palais
de Cristal, quelquechose le retient comme la modes-
tie ou la dignité. Il attend les hommages avec con-
fiance, il les accepte, il ne les sollicite pas.

Nous avons presque, cherché sur le champ de ba-
taille industriel, l'usine de Tusey. Nous savions que
cette usine établie dans le département de la Meuse,
près de Vaucouleurs, s'était permis un tour de force,
et qu'après avoir produit des œuvres colossales, des
pièces à la fois nerveuses, trapues et pleines d'élé-
gance qui comptent leur poids par des milliers de
kilogrammes, efle vensit d'y ajouter la fabrication
d'objets d'une délicatesse et d'un fini admirables.

Le seul mot de fonte entaillée fait comprendre la
nouvelle conquête de l'art au profit de l'utilité et de
la fantaisie. L'espace et le temps nous serrent de
trop près pour que nous donnions de longs détails.
On devinera que des ustensiles de ménage, des
casseroles, des vases de cuisine, des meubles, des
brinliorions d'étagères, des futilités indispensables à
la décoration du.salon et du cabinet, doivent obte-
nir de la fonte émaillée deux qualités essentielles : le
bas prix et l'apprêt gracieux.

11 est bon de rappeler que c'est de l'usine de Tusey
que sont sorties les merveilles que l'on admire sur
la place de la Concorde. Les candélabres, si parfai-
tement ornementés, les fontaines, leurs statues et
leurs colonnes rostrales si sveltes, si souples, malgré
leur grave caractère et leur vigueur herculéenne,
ont placé depuis longtemps M. Huel, le créateur de
cette fonderie, au premier rang des arlistes fran-
çais.

etamage électro-chimique. — L'hygiène publique
a fait une importante conquête le jour où de savants
industriels trouvèrent rétamage électro-chimique.
Le fer, l'acier, la fonte, le zinc, le plomb, etc., peu-
vent actuellement être, à très-peu de frais, recouverts
d'une couche d'étain qui, modifiant profondément

leur oxidabilité, n'altèrent en rien ni leurs formes
ni leurs propr étés essentielles.
_ Le procédé Itoseleur et Boucher nous rend ce ser-
vice pour tous ces ustensiles usuels que nous étions
jusqu'ici habitués à voir sous leur couleur naturelle,
ou sous celle de la rouille.

Entre autres objets étamés par ce procédé, on
nous montrait dernièrement une assiette à dessert,
en fonte, d'une légèreté et d'une richesse de dessin
remarquables, sortant del'usinedont nousvenonsde
parler. Ce spécimen d'une nouvelle application de
la fonte est d'autant plus curieux à examiner que
le nom de son auteur rappelle les fontaines monu-
mentales de la place delà Concorde et les candéla-
bres qui la décorent. L'assiette étaniée, reçue par le
jury français, n'a pas été envoyée a Londres par dis
circonstances étrangères à la volonté de M. Mue! ;
nous le regrettons profondément parce qu'elle eût
prouvé à nos voisins d'Outre-Manche que, si habiles
qu'ils soient à approprier la fonte à des usages
toujours nouveaux, ils n'atteignent pas ce degré de
perfection, ce cachet de bon goût dont seuls nos in-
dustriels ont le secret.

Sous aurons l'occasion de revenir sur rétamage
électro-chimique ; disons cependant que ce procédé
tout nouveau se recommande non-seulement par
les services qu'il rend, mais encore par la modicité
de son prix et par la parfaite inocuité de ses mani-
pulations.

N'y a-t-il pas là assez de titres pour que son usage
devienne général?

boutons de porcelaine. — Un autre artiste fran-
çais ipii ne fait pas moins d'honneur à son pays, est
le créateur de l'industrie des boulons de porcelai-
ne, M. Félix Bapterosses.

M. Bapterosses, propriétaired'unétablissenient qui
occupe six à sept cents ouvriers et ouvrières, est
lui-même l'artisan prodigieux de sa fortune. Il n'a-
vait reçu de son père, graveur sur cylindres, qu'un
bon apprentissage. Dire par quel enchaînement de
circonstances cet homme est arrivé à la position
éminente qu'il occupe aujourd'hui, n'est pas possible
dans une courte note industrielle.

L'Angleterre produisait des boutons de porcelaine
fabriqués un à un. La masse, c'est-à-dire douze
grosses ou douze fois 1 ii, soit 1,724 boutons, se
vendait huit à neuf francs.

M. Bapterosses a inventé un système de moulage
qui produit 500 Doutons à la fois.

Les fours anglais étaient chargés à froid, mis en
feu lentement, et après le grand coup de feu, refroi-
dis petit à petit.

M. Bapterolîes a inventé le four à feu continu, ce
qui est une véritable révolution dans la cuisson.
Maintenant le four ne s'éteint plus et le travail mar-
che jour et nuit.

La matière des boutons a été aussi perfectionnée
successivement. Aux boulons ordinaires dits agathe,
on a ajouté les boutons strass et ensuite les boutons
de couleurs et les boutons dorés.

Ce qui se vendait huit à neuf francs la masse, se
livre aujourd'hui au prix de 2 fr. 35 c.

Les fabriques anglaises ne pouvaient plus soutenir
la concurrence ; elles ont cessé leur travail. M. Bap-
teroffesest donc resté sans rival. Ses produits se ré-
pandent sur tout le globe, et ses principaux acheteurs
sont les Anglais et les Américains. — Ce qui sort
chaque jour des ateliers établis à Paris, rue de la
Muette, est à peine croyable : huit cent masses, soit
environ quatorze cent mille boutons !

Depuis 1845, l'usine est d'année en année obligée
de s'agrandir. M. Bapteroffes vient d'acquérir sur le
canal de Briare, un établissement immense où il va
transférer ses ateliers.

— On nous a su gré d'avoir fait une petite tournée
à l'exposition qui a eu lieu à l'orangerie des Tuile-
ries, d'en avoir dit quelques mots dans notre numé-
ro de samedi dernier.

Nous ne pouvons passer sous silence aujourd'hui,
les objets que M. Tolosa a exposés, consistant en
mécanismes extrêmement ingénieux pour apprendre
aux jeunes enfants à lire, à écrire et à compter à la
fois. Tant que nous n'avions pas vus les dispositions
des pièces que ce savant a exposées, nous ne pou-
vions nous rendre compte de la simultanéité de l'en-
seignement de la lecture, de l'écriture et du calcul;
mais aussitôt qu'elles nous furent montrées par leur,
auteur aucun doute ne nous resta qnant à l'effica-
cité du procédé de M. Tolss», au bien qu'il en at-
tend pour ses jeunes élèves, et à la facilité qu'auront
les parents désormais ne ne pas laisser des années

entières leurs enfants aux éléments des, connaissan-
ces premières.

Nous reviendrons longuement sur la belle inven-
tion de M. Tolosa.

— M. Mansart-Piggiani a exposé des chapeaux à
l'usage civil et militaire qui, par un système de ven-
tilation bien ordonné, rendent au moins le double
des services, que nous étions habitués à demander
jusqu'ici à notre coiffure ordinaire.

Ils protègent la tète contre les intempéries des sai-
sons, et préviennent les maladies que l'on contracte
souvent par suite des changements subits de la
température, en évitant le danger d'une transpira-
tion arrêtée.

Il est certain que pour approprier le chapeau civil
à ce système hygiénique, il a fallu combiner une dis-
position qui permit à l'air, non seulement d'entrer et
de sortir en traversant le chapeau dans la partie
supérieure, ainsi qu'on l'avait fait, mais encore à le
forcer de séjourner sur la tête de manière à ce que
celle-ci se. trouvât dans une atmosphère saine, c'est-
à-dire constamment rafraîchie.

Ce problème a été résolu par M. Mansart-Piggiani
d'une manière tellement satisfaisante, que bientôt
le public ne portera plus, en fait de coiffure, que les
chapeaux fabriqués d'après son système.

—C'estunepartie bien importante, dansl'industrie
parisienne, que la parfumerie. M. Benoît n'a pas
voulu rester en retard de ses aînés; jl a abordé
Y orangerie des Tuileries en homme sur d'une bonne
et consciencieuse fabrication. Nous avons entendu
dire teaucoup de bien des produits de cet industriel.
Ainsi, sous le nom de philodermine, il a exposé une
eau qui paraît destinée à opérer une espèce de ré-
volution dans la toilette, car elle remplace tous les
savons et supplée tous les parfums. Rien, dit-on,
n'égale la supériorité de ce produit. Nous y revien-
drons.

— Le libraire Martinon offre à toutes les bourses
l'Histoire de Napoléon, par de Norvins, avec les
MO dessins de Baffet Le succès de cette 22" édition
de l'histoire du héros de notre siècle s'explique faci-
lement par l'atirait que comporte un pareil sujet.—
VHistoiréde P'tris, par Lavallée, obtient un aussi
brillant accueil du public; elle en est à sa 8« livrai-
son. De jour en jour le mode de livraisons à 20 c.
envahit la vieille librairie : la publication des œuvres
de Chateaubriand, de Balzac, de Soulié, de Sand, de
Pierre Dupont, et des chansons populaires de Du-
mersan, prouve notre assertion. — Le même libraire
a mis en vente un petit ouvrage fort utile, le Guide
des Domestiques. Avec ce volume, un maître ou une
maîtresse de maison pourra parfaitement former un
domestique pour tous les soins du ménage, le ser-
vice de table, etc.

— Plus que jamais la renommée conduit chez ma-
dame Mongruel, rue des Beaux-Arts, 5, les per-
sonnes désireuses de mettre à l'épreuve ses facultés
somnambuliques. Les personnages de la plus haute
distinction s'y rencontrent sans étonnement, et
chacun cite dès traits d'une lucidité vraiment mer-
veilleuse, bien capable d'exciter la curiosité des
moins croyants. Aucune déception n'est possible
chez la sibylle moderne, la loyauté des conditions en
est un sur garant. ... .

CORRESPONDANCE.

A M. Oud..., commis-voyageur à Rheims. Un tra-
vail paraîtra dans l'un de nos plus prochains numé-
ros, sur l'industrie dont vous nous parlez.

M. A. R..., à Beauvais. Cela ne s'improvise pas,
monsieur, nous ne pouvons faire paraître cet exa-
men qu'un peu plus tard.

M. T. B...I, à Sainte-Menehould. Vos renseigne-
ments nous ont été fort utiles, ainsi que vous avez
pu vous en apercevoir.

M. L. ,Iac... à Lille. Veuillez nous adresser le
tout.

M. A. P..., à Nismes (Gard). Nous ne pouvons
nous servir du dessin jusqu'à ce qu'il soit réduit pour
entrer dans notre cadre.

M. M. G...d, maire d'I..., (Boucbes-du-Rhône).
L'industrie séricieole intéresse beaucoup le public.
Nous analyserons le travail que vous nous adressez.
Tachez d'avoir le dessin des anciens et des nouveaux
modèles de tours,

Le gérant : MANSARD.
 
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