part peut-être plus brillamment que dans les admirables suites de tapisseries exécutées « sous la
conduite particulière du sieur Le Brun, premier peintre du Roy, suivant les lettres qui ont été
accordées le 2 e mars 166]. »
Le livre de M. Lacordaire1 donne, « d'après un document contemporain, quelques détails sur
ces tapisseries ». Ils sont fort intéressants. Les passer tous en revue entraînerait trop loin. Je
ne m'arrêterai qu'à une seule série d'une extrême richesse, d'un très-grand goût, et la plus variée
sinon la plus remarquable.
Quand on s'impose le pénible labeur de visiter le second étage du Musée de Versailles, on
finit par arriver, à travers un flot de portraits, — et quels portraits! — à la salle n° 169, qui; dit
M. Eud. Soulié dans le troisième volume de son excellent catalogue raisonné, « est décorée de douze
grands modèles de tapisserie, qui formaient la tenture dite des Mois. Ces modèles, peints d'après les
compositions de Le Brun et de Van der Meulen, représentent douze maisons royales par allusion
aux douze maisons du Soleil, Louis XIV ayant pris cet astre pour emblème. Dans le haut se
trouvent les armes de France, et au-dessous un signe du zodiaque. De chaque côté sont des
colonnes et des pilastres de marbre posés sur une balustrade décorée de tapis, de guirlandes, de
vases, d'animaux, d'oiseaux, de fleurs et de fruits. Au delà de ces balustrades, des valets
portent divers objets d'orfèvrerie; dans le fond se trouve la vue d'une maison royale2 ».
Cette même suite des Mois se trouve décrite dans le document cité par M. Lacordaire3 :
« Deux tentures des mois, en or*, sur les desseins de M. Le Brun, en douze pièces et huit entre-
fenestres chacune.
« La première tenture a 83 aunes 6/16 de cours sur 3 aunes 1/2 de haut, faisant en carré
299 aunes 3 bâtons.
« La seconde tenture a 85 aunes 3/4 de cours, sur la même hauteur de 3 aunes 1/2, faisant en
carré 300 aunes 1/2.
« Sujets des tableaux :
« Janvier; la représentation de l'Opéra dans le Louvre5, à Paris;
« Février; un ballet dansé par le roy, dans le Palais-Royal, à Paris;
« Mars; la vue du chasteau de Madrid ; le roy à la chasse6 ;
« Avril; la vue de l'ancien Versailles; une promenade du roy;
« May; la vue de Saint-Germain'; le roy à la promenade avec les dames;
« Juin; la vue de Fontainebleau" ; le roy à la chasse;
« Juillet; la vue de Vincennes ; une chasse du roy;
« Août; la vue du chasteau de Marimont, en Hainault; une chasse du roy9;
« Septembre; la vue du chasteau de Chambord; une marche du roy;
« Octobre; la vue des Tuileries 10; une promenade du roy;
« Novembre; la vue du chasteau de Blois ; une marche du roy;
1. Page 60.
2. Notice du Musée de Versailles} par Eud. Soulié, Conservateur adjoint des Musées Nationaux, chargé du service du Musée de Ver-
sailles, 3e partie. Deuxième étage. Jardins et tables. 2e édition. Paris^ Ch. de Mourgues frères, un vol. in-18, 2' édition, page 426.
3. Pages 62 et 63.
4. C'est-à-dire rehaussées d'or.
y. Je crois utile, dans l'intérêt des collectionneurs, d'emprunter à la description de M. Eud. Soulié quelques détails complémentaires
r,jr la plupart de ces tapisseries. C'est ainsi qu'il nous apprend, pour Janvier, que la représentation dont il s'agit a lieu « devant la colon-
nade du Louvre ».
6. « Du Cerf. »
7. « Le château neuf de Saint-Germain du côté de la rivière. »
8. « Du côté du parterre du Tibre. »
9. « Le Roi à la chasse du loup. — Le château de Marimont, situé à trois lieues de Mons, dans le Hainaut, était la maison de plai-
sance de l'archiduc Léopold; Louis XIV le réunit à son domaine en 1667 et le rendit aux Espagnols par le traité de Nimègue. « C'est, dit
« Mlle de Montpensier dans ses Mémoires, un petit château de pierres blanches dont la cour est irrégulière; le dedans est fbrt logeable
0 par de petites pièces de plain-pied, avec des terrasses, des parterres et de grands buis qui représentent différentes figures de bêtes, de gens
et de carrosses. »
10. Du côté des jardins. »
conduite particulière du sieur Le Brun, premier peintre du Roy, suivant les lettres qui ont été
accordées le 2 e mars 166]. »
Le livre de M. Lacordaire1 donne, « d'après un document contemporain, quelques détails sur
ces tapisseries ». Ils sont fort intéressants. Les passer tous en revue entraînerait trop loin. Je
ne m'arrêterai qu'à une seule série d'une extrême richesse, d'un très-grand goût, et la plus variée
sinon la plus remarquable.
Quand on s'impose le pénible labeur de visiter le second étage du Musée de Versailles, on
finit par arriver, à travers un flot de portraits, — et quels portraits! — à la salle n° 169, qui; dit
M. Eud. Soulié dans le troisième volume de son excellent catalogue raisonné, « est décorée de douze
grands modèles de tapisserie, qui formaient la tenture dite des Mois. Ces modèles, peints d'après les
compositions de Le Brun et de Van der Meulen, représentent douze maisons royales par allusion
aux douze maisons du Soleil, Louis XIV ayant pris cet astre pour emblème. Dans le haut se
trouvent les armes de France, et au-dessous un signe du zodiaque. De chaque côté sont des
colonnes et des pilastres de marbre posés sur une balustrade décorée de tapis, de guirlandes, de
vases, d'animaux, d'oiseaux, de fleurs et de fruits. Au delà de ces balustrades, des valets
portent divers objets d'orfèvrerie; dans le fond se trouve la vue d'une maison royale2 ».
Cette même suite des Mois se trouve décrite dans le document cité par M. Lacordaire3 :
« Deux tentures des mois, en or*, sur les desseins de M. Le Brun, en douze pièces et huit entre-
fenestres chacune.
« La première tenture a 83 aunes 6/16 de cours sur 3 aunes 1/2 de haut, faisant en carré
299 aunes 3 bâtons.
« La seconde tenture a 85 aunes 3/4 de cours, sur la même hauteur de 3 aunes 1/2, faisant en
carré 300 aunes 1/2.
« Sujets des tableaux :
« Janvier; la représentation de l'Opéra dans le Louvre5, à Paris;
« Février; un ballet dansé par le roy, dans le Palais-Royal, à Paris;
« Mars; la vue du chasteau de Madrid ; le roy à la chasse6 ;
« Avril; la vue de l'ancien Versailles; une promenade du roy;
« May; la vue de Saint-Germain'; le roy à la promenade avec les dames;
« Juin; la vue de Fontainebleau" ; le roy à la chasse;
« Juillet; la vue de Vincennes ; une chasse du roy;
« Août; la vue du chasteau de Marimont, en Hainault; une chasse du roy9;
« Septembre; la vue du chasteau de Chambord; une marche du roy;
« Octobre; la vue des Tuileries 10; une promenade du roy;
« Novembre; la vue du chasteau de Blois ; une marche du roy;
1. Page 60.
2. Notice du Musée de Versailles} par Eud. Soulié, Conservateur adjoint des Musées Nationaux, chargé du service du Musée de Ver-
sailles, 3e partie. Deuxième étage. Jardins et tables. 2e édition. Paris^ Ch. de Mourgues frères, un vol. in-18, 2' édition, page 426.
3. Pages 62 et 63.
4. C'est-à-dire rehaussées d'or.
y. Je crois utile, dans l'intérêt des collectionneurs, d'emprunter à la description de M. Eud. Soulié quelques détails complémentaires
r,jr la plupart de ces tapisseries. C'est ainsi qu'il nous apprend, pour Janvier, que la représentation dont il s'agit a lieu « devant la colon-
nade du Louvre ».
6. « Du Cerf. »
7. « Le château neuf de Saint-Germain du côté de la rivière. »
8. « Du côté du parterre du Tibre. »
9. « Le Roi à la chasse du loup. — Le château de Marimont, situé à trois lieues de Mons, dans le Hainaut, était la maison de plai-
sance de l'archiduc Léopold; Louis XIV le réunit à son domaine en 1667 et le rendit aux Espagnols par le traité de Nimègue. « C'est, dit
« Mlle de Montpensier dans ses Mémoires, un petit château de pierres blanches dont la cour est irrégulière; le dedans est fbrt logeable
0 par de petites pièces de plain-pied, avec des terrasses, des parterres et de grands buis qui représentent différentes figures de bêtes, de gens
et de carrosses. »
10. Du côté des jardins. »