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M. Lansyer
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.16670#0282
M. LANSYER
Les ventes d'artistes se succèdent en ce moment à l'hôtel Drouot. Hier c'était Harpignies,
puis Papeleu, qui jetaient au feu des enchères des toiles vivement disputées; aujourd'hui
s'annonce la vente d'études et de tableaux de Lansyer. Prairies en fleur, baissons couverts des
blanches parures de l'aubépine, vergers plantureux, ciels fins et doux traversés par le zéphyr du
printemps; d'autre part, la mer qui se brise sur les rochers, les longues lignes d'épaves que jette la
vague sur les sables mouillés; puis les hautes falaises découpant des silhouettes fermes sur des crêtes
étincelantes : voilà le cortège varié des impressions de l'artiste! Nous venons de voir dans l'atelier
les soixante toiles couvertes depuis trois ans bientôt, et nous sortons convaincus que le public
partagera notre sincère admiration pour l'œuvre qui lui est offerte. Cernay, Bordeaux, les mares de
Senlisses, les ruines de Rustéphan, les lavoirs de Coataner, la baie de Douarnenez, les eûtes de
Belle-Ile, Paris : tels sont les sites où Lansyer a pris ses inspirations.
Le peintre a bien voulu dessiner pour l'Art l'Ecluse de la Monnaie que nous donnons ici : nous
la lui avons demandée pour nous aider à convaincre les artistes que Paris est plein de ressources
pour ces enfants ingrats qui le fuient lorsqu'éclate le premier bourgeon, et pour montrer quel
charme le poëte trouvera dans ces coins où un arbre, un bout de ciel viennent faire l'accord de la
nature calme avec le bruit, la vie et le mouvement de l'activité humaine. L'alliance des lignes archi-
tecturales avec la nature vraie, l'antithèse de la vie productrice et fiévreuse de la population avec
le caractère solennel des faits naturels, n'y a-t-il donc pas là de quoi tenter la génération nouvelle ?
Au paysage composé à l'aide de belles formules a succédé l'étude du coin vrai. Cet amour de la nature
chez elle, pour elle seule, suffit-il à la gloire de notre jeune école? Nous espérons que non.
Les ventes d'artistes se succèdent en ce moment à l'hôtel Drouot. Hier c'était Harpignies,
puis Papeleu, qui jetaient au feu des enchères des toiles vivement disputées; aujourd'hui
s'annonce la vente d'études et de tableaux de Lansyer. Prairies en fleur, baissons couverts des
blanches parures de l'aubépine, vergers plantureux, ciels fins et doux traversés par le zéphyr du
printemps; d'autre part, la mer qui se brise sur les rochers, les longues lignes d'épaves que jette la
vague sur les sables mouillés; puis les hautes falaises découpant des silhouettes fermes sur des crêtes
étincelantes : voilà le cortège varié des impressions de l'artiste! Nous venons de voir dans l'atelier
les soixante toiles couvertes depuis trois ans bientôt, et nous sortons convaincus que le public
partagera notre sincère admiration pour l'œuvre qui lui est offerte. Cernay, Bordeaux, les mares de
Senlisses, les ruines de Rustéphan, les lavoirs de Coataner, la baie de Douarnenez, les eûtes de
Belle-Ile, Paris : tels sont les sites où Lansyer a pris ses inspirations.
Le peintre a bien voulu dessiner pour l'Art l'Ecluse de la Monnaie que nous donnons ici : nous
la lui avons demandée pour nous aider à convaincre les artistes que Paris est plein de ressources
pour ces enfants ingrats qui le fuient lorsqu'éclate le premier bourgeon, et pour montrer quel
charme le poëte trouvera dans ces coins où un arbre, un bout de ciel viennent faire l'accord de la
nature calme avec le bruit, la vie et le mouvement de l'activité humaine. L'alliance des lignes archi-
tecturales avec la nature vraie, l'antithèse de la vie productrice et fiévreuse de la population avec
le caractère solennel des faits naturels, n'y a-t-il donc pas là de quoi tenter la génération nouvelle ?
Au paysage composé à l'aide de belles formules a succédé l'étude du coin vrai. Cet amour de la nature
chez elle, pour elle seule, suffit-il à la gloire de notre jeune école? Nous espérons que non.