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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 1)

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Chronique étrangère
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Un progrès
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Chronique de l'Hôtel Drouot
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https://doi.org/10.11588/diglit.16670#0186

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notamment par Schumann qui, dans ses écrits, fait le plus grand
éloge des Naïades et de plusieurs morceaux de piano du compo-
siteur anglais. Ce talent n'a jamais décliné, mais il n'a jamais
dépassé un certain niveau; il n'a pas tenu tout ce qu'il promet-
tait. Bennett a passé sa vie à laisser espérer un chef-d'œuvre qu'il
n'a jamais produit. C'était un compositeur de seconde grandeur
dans une école de second plan. Son caractère était universelle-
ment estimé. La reine l'avait créé baronet en 1871, en même
temps que sir Julius Benedict, et sir George Elvey, l'organiste
de Windsor. A cette occasion, les musiciens de Londres, artistes
et amateurs, avaient organisé en son honneur une manifestation
flatteuse et touchante. Des souscriptions avaient été recueillies
pour fonder sous son nom deux bourses destinées à l'étude de la
musique à l'Académie royale. Il a été enterré le 6 février dans
Westminster Abbey.

Autriche-Hongrie. — L'empereur a décidé la création
d'un Musée hongrois à Pesth. Tous les objets hongrois dissé-
minés dans les autres musées de l'empire y seront concen-
tres.

Grèce. — Stimulé par les fouilles de la commission alle-
mande à Olympie, le directeur de l'école française d'Athènes,
M. Burnouf, a repris un projet qu'il avait conçu avant 1870,
et qui consiste à dégager complètement l'Acropole dAthènes.
Il lui faut pour cela une somme de 150,000 francs. Les charges
financières de la France ne lui permettant pas de le demander à
l'Etat, il s'adresse aux particuliers, artistes, archéologues, so-
ciétés savantes, etc., etc. Nous espérons que sa voix sera enten-
due, et que les ressources nécessaires au travail qu'il entreprend
seront bientôt mises à sa disposition. En Angleterre ce serait
déjà fait.

Italie. — Le ministre des finances, M. Minghetti, a de-

mandé au Parlement un crédit de 570,000 lires, pour la restau-
ration du palais des Doges, à Venise.

— La ville de Rome prendra une part importante aux fêtes
du quatrième centenaire de Michel-Ange. Les statuaires, les
bronziers et les ornemanistes de la Ville éternelle travaillent à
des réductions des trois chefs-d'œuvre de Buonarotti que pos-
sède Rome : le Moïse, de Saint-Pierre-ès-Liens, dont la réduc-
tion sera en marbre; la coupole de Saint-Pierre (réduction en
bronze), et le Jugement dernier de la chapelle Sixtine (imitation
en relief). Ces trois reproductions figureront à l'exposition des
Arts et Sciences, qui aura lieu à Florence à l'époque du jubilé.

— La souscription pour le monument de Manzoni, qui sera
érigé à Milan, a réuni jusqu'à ce jour 42,028 lires.

— On vient de trouver à Fonzaso, près de Trévise, dans la
propriété Buzzati, en faisant des fouilles dans les anciennes forti-
fications de la vallée de Belluna, des pièces de vaisselle d'argent
qui rappellent le trésor d'Ildesheim. Le plat le plus grand,
o'",49 de diamètre, est rayé de lignes concentriques ; autour de
la dernière, on lit cette inscription gravée en caractères romains :
Geiltamïr Vandalorum et Alanorum Rex. \. Un autre plat d'un
travail plus fin et un peu plus concave offre trois figures en
relief repoussé : un guerrier casqué, la lance au poing ; une
femme en habits de fête, la tête couronnée d'un diadème, un bou-
quet de fleurs dans la main ; un enfant entre les deux ; derrière,
une urne, et de l'autre côté une colonne. Il y a en outre deux
coupes.

— Les dernières fouilles de Pompéi ont amené la découverte
d'une magnifique fresque, une des plus belles, paraît-il, qui aient
été trouvées jusqu'ici : Orphée charmant les animaux féroces.
Cette fresque ornait une maison qui n'était pas encore terminée
au moment de la destruction de la ville.

UN PROGRÈS

Tous les artistes ou amateurs qui ont eu besoin de se pro-
curer des reproductions des gravures conservées au département
des estampes de la Bibliothèque nationale, savent combien la chose
ofire de difficultés. On nous affirme que ces difficultés disparaî-
tront dans un avenir prochain; et, par une exception bien rare en

France, ce serait l'administration elle-même qui aurait pris l'ini-
tiative de la réforme. Il s'agirait de disposer à la Bibliothèque
même un local qui permettrait de photographier les objets à
reproduire. Nous offrons nos bien sincères félicitations au nouvel
I administrateur de la Bibliothèque nationale.

CHRONIQUE DE L'HOTEL DROUOT

La vente de l'atelier de Chintreuil a réussi à souhait et les
espérances des amis du défunt doivent être de beaucoup dépas-
sées. Tout en rendant pleine justice aux aspirations de ce paysa-
giste secondaire, dont on a le très-grand tort de tenter de faire un
maître, — c'est l'éternelle histoire du pavé de l'ours, — nous
sommes obligés de constater que jamais la pratique de l'artiste
n'est parvenue à réaliser, même de fort loin, ce qu'il rêvait de
fixer sur sa toile. On nous objectera les prix énormes auxquels
viennent d'être adjugés jusqu'à des études absolument mauvaises.
Nous ne tenons pas pour sérieux cet engouement produit d'une
tres-intelligente mise en scène à laquelle il faut ajouter la fièvre
des enchères; cas pathologique d'une extrême importance; une
réaction très-forte est inévitable; elle ne sera que juste.

— Il y avait foule à la vente, après décès, de la collection du
baron Thibon. Tout s'est très-brillamment vendu. Signalons
spécialement la pendule soutenue par un délicieux groupe de
trois nymphes, terre cuite de Clodion, signée et datée de 1788,

adjugée pour 14,100 fr. à M. Cahen d'Anvers ; la Bacchante cou-
chée lutinant un enfant bacchant, autre terre cuite de Clodion,
10,500 fr., à un marchand anglais, M. Rutter ; un petit bas-
relief du même maître, signé et daté de 1776, — une vraie mer-
veille de goût, — 2,120 fr. à un marchand de Paris, M. War-
neck; et au même M. Warneck, pour 14,600 fr., deux dessus de
portes de Boucher, signés et datés de 1764, peintures charmantes,
enlevées de verve, du faire le plus artiste et d'une parfaite con-
servation; elles sont sur leur toile vierge; enfin une fort belle
nature morte : Fruits, jambon et vases d'argent, 3,500 fr., à
M. Grandidier; c'est un Cornelis De Heem, de toute première
qualité et non une œuvre de son père ; Jan Davidz. De Heem
peignait d'une touche plus grasse, plus enveloppée.

— M. Charles Pillet vient d'être chargé de la vente de l'ate-
lier de Millet; elle aura lieu au commencement de mai et clôturera
dignement la série des grandes ventes de la saison.

L'Administraleur-Gérant, HIPPOLYTE HEYMANN.
 
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