EXPOSITION-FRÉDÉRIC VAN DE KERKHOVE
Nous recevons de M. Ad. Siret, membre de l'Académie
royale de Belgique et directeur du Journal des Beaux-Arts, la
lettre suivante :
Saint-Nicolas, 15 mars 1875.
1 Monsieur le Rédacteur,
« Je lis dans votre numéro du 14 mars courant un article à
propos de l'incident qui s'est produit lors de la séance de la
classe des Beaux-Arts, académie royale de Belgique, le 4 de ce
mois. J'engage vos lecteurs à ne pas asseoir leur jugement à
propos des œuvres de Frédéric Van de Kerkhove sur la base
qu'on vous a fournie et dont la forme, extrêmement malveillante,
dénature complètement le fond. Il eût été plus convenable, et
surtout plus juste, d'attendre la publication des documents offi-
ciels. Quant à moi, et quelque ennui qu'un homme puisse res-
sentir à retarder les explications publiques, j'ai trop de respect
pour la dignité du corps savant auquel j'ai l'honneur d'appartenir,
pour me défendre à l'aide d'une indiscrétion tout à fait en de-
hors des lois académiques.
« Veuillez, Monsieur, recevoir l'assurance de ma considéra-
tion distinguée,
» Ad. Siret. «
UNION CENTRALE DES BEAUX-ARTS
APPLIQUÉS A L'INDUSTRIE
Les travaux de l'Union centrale ont été repris; la commission
consultative convoquée a renommé tous les membres sortants de
son bureau; chacune des sous-commissions a commencé l'étude
des programmes de l'Exposition de 1876. Nous sommes informés
que la partie rétrospective doit comprendre tous les dessins et
plans exécutés pour la Commission des monuments historiques.
CHRONIQUE DE L'HOTEL DROUOT
Le commerce des œuvres d'art, si brillant en 1872, subissait,
comme toutes les affaires, un temps d'arrêt beaucoup trop pro-
longé, mais s'il y avait stagnation indiscutable, on ne constatait
jusqu'ici point de recul. Les incertitudes politiques du commen-
cement de la semaine dernière ont malheureusement modifié
cette situation relativement bonne; une atonie profonde a subite-
ment atteint le marché de l'hôtel Drouot, qui seul était resté
très-vivace; les chiffres, qui sont la grande éloquence de MM. les
Commissaires-priseurs, n'ont cette fois que très-médiocrement
répondu à la qualité des objets vendus. L'une des plus belles
ventes de la saison, celle des collections du prince Paul Galitzin,
en a quelque peu ressenti le contre-coup.
Les deux esquisses de Constable, peintes sur un même carton,
ont été adjugées à 540 francs à M. Henri Hecht; Sur la Y are.
par John Kernay Crome, 4,150 francs; Un Chat, par Adriaan
van Ostade, 1,700 francs, et un Terburg fort important, mais
dont le fond est trè.s-repeint, 6,700 francs, tous trois à M"" Ca-
roline Letessier ; Le Moulin de Cornelis Dubois, 1,140 francs
à M. Durand-Ruel ; un superbe Fyt, Chien et Chat, dans la
manière blonde du maîcre, peinture d'une exquise finesse de
tons et d'une pureté absolue, 2,700 francs seulement à M. Ro-
than ; un autre Fyt très-puissant; — Les Lièvres, — 2,110 francs
à M. Dolfus; — un magnifique Huysmans, de Malines, n'a été
payé que 2,000 francs, par M. Paul Tesse ; — Le Fruitier, l'admi-
rable toile de Snyders, 2,850 francs à M1"" Brunct; — L'Epouse
indiscrète , la plus belle gouache qu'ait peinte Baudouin,
3,080 francs ; Les Appas multipliés , gouache de Challe,
540 francs, à M. le comte Welles de Lavalette ; — La Bouillie de
Lépicié, charmante réduction de son grand tableau appartenant
à Sir Richard Wallace, 3,650 francs; — Les Balances, un des
chefs-d'œuvre de Van Beyeren, le peintre attitré des poissons,
3,500 francs, à M. Boucicault; — Le vieux Musicien, un Cornélis
Dusart de premier ordre, 6,000 francs ; — une très-grande et
très-belle Nature morte de Jan Davidsz. de Heem, 4,000 francs,
à M. Ferdinand Bischoffsheim,— c'est pour rien. — Uheureuse
Mère de Pieter de Hooch, 4,000 francs; — les deux portraits de
M. et AI"" Vrydags van Vollenhoven, si merveilleusement peints
par Jan van Ravestein, 5,500 francsàM. Delagrave; — Un Hiver.
un petit bijou de Jan van Ruysdael, 3,500 francs à M. Rochan;
— Le buste de Flore couronné par les Amours, délicieux panneau
décoratif de Jacob de Wit, 3,000 francs; — L'Assomption de la
Vierge, petite toile de Diaz, 3,700 francs à M. Chaillou ; — La
Rentrée du troupeau de Jules Dupré, 5,100 francs à M. Bou-
langer;— Un Pont à Amsterdam, par Zeim, 1,520 francs à
M""-' Caroline Letessier. Un dessin de Calamatta, La Source,
d'après Ingres , s'est vendu 1,000 francs à M. Pamart.
Le prince Paul Demidoff a acquis pour 1,175 francs une jolie
Horloge de bureau signée Jérémias Pfaff à Augsbourg ; M. Stet-
tiner pour 4,260 fr. une Pendule en forme de lyre en ancienne
porcelaine de Sèvres du temps de Louis XVI; M. Lowengard pour
3,225 francs le Grand cartel en bronje doré gravé dans l'Art ;
M. Ephrussi pour 2,000 francs, le Clavecin du xvn" siècle,
signé Hensch; M. le comte Pillet-Will a payé 4,900 francs
la Cheminée de style Renaissance avec portrait plein de carac-
tère peint par Antonio Moro, et M. Hunebelle 3,700 francs la
Cheminée Louis XIV. Les tapisseries se sont vendues, celle des
Flandres aux armes du grand amiral d'Espagne, des Pays-Bas et
des Flandres 3,705 francs, celle des Gobelins aux armes de
France et de Navarre 6,060 francs, celle de Bcauvais aux armes
de Boufflers 4,900 francs et celle de Bruxelles aux armes d'An-
gleterre 3,000 francs. Des bandes de bordures de Bérain, décou-
pées en dix-huit fragments, ont atteint le chiffre énorme de
2,540 francs.
— Le 25 mars aura lieu la vente de 57 tableaux et études termi-
nées par E. Lansyer (Commissaire-priseur : Me Oudarr ; Expert :
M. Durand-Ruel). L'Art a publié dans sa dernière livraison un
dessin de M. Lansyer d'après le numéro 2 de sa vente à laquelle
on peut, sans crainte de se tromper, prédire tout succès.
— Le 27 mars, ce sera le tour de M. L. Le Goaèsbe de Bellée
qui offre en vente, par les soins du même officier ministériel et
du même expert, 50 de ses tableaux, dont le charme et la variété
seront vivement appréciés des collectionneurs.
AVIS. — Ce numéro devait être accompagné d'une eau-forte d'après Corot. Un retard survenu dans le tirage nous force à
remettre cette planche à un prochain numéro.
L'Administrateur-Gérant, HIPPOLYTE HEYMANN.
Nous recevons de M. Ad. Siret, membre de l'Académie
royale de Belgique et directeur du Journal des Beaux-Arts, la
lettre suivante :
Saint-Nicolas, 15 mars 1875.
1 Monsieur le Rédacteur,
« Je lis dans votre numéro du 14 mars courant un article à
propos de l'incident qui s'est produit lors de la séance de la
classe des Beaux-Arts, académie royale de Belgique, le 4 de ce
mois. J'engage vos lecteurs à ne pas asseoir leur jugement à
propos des œuvres de Frédéric Van de Kerkhove sur la base
qu'on vous a fournie et dont la forme, extrêmement malveillante,
dénature complètement le fond. Il eût été plus convenable, et
surtout plus juste, d'attendre la publication des documents offi-
ciels. Quant à moi, et quelque ennui qu'un homme puisse res-
sentir à retarder les explications publiques, j'ai trop de respect
pour la dignité du corps savant auquel j'ai l'honneur d'appartenir,
pour me défendre à l'aide d'une indiscrétion tout à fait en de-
hors des lois académiques.
« Veuillez, Monsieur, recevoir l'assurance de ma considéra-
tion distinguée,
» Ad. Siret. «
UNION CENTRALE DES BEAUX-ARTS
APPLIQUÉS A L'INDUSTRIE
Les travaux de l'Union centrale ont été repris; la commission
consultative convoquée a renommé tous les membres sortants de
son bureau; chacune des sous-commissions a commencé l'étude
des programmes de l'Exposition de 1876. Nous sommes informés
que la partie rétrospective doit comprendre tous les dessins et
plans exécutés pour la Commission des monuments historiques.
CHRONIQUE DE L'HOTEL DROUOT
Le commerce des œuvres d'art, si brillant en 1872, subissait,
comme toutes les affaires, un temps d'arrêt beaucoup trop pro-
longé, mais s'il y avait stagnation indiscutable, on ne constatait
jusqu'ici point de recul. Les incertitudes politiques du commen-
cement de la semaine dernière ont malheureusement modifié
cette situation relativement bonne; une atonie profonde a subite-
ment atteint le marché de l'hôtel Drouot, qui seul était resté
très-vivace; les chiffres, qui sont la grande éloquence de MM. les
Commissaires-priseurs, n'ont cette fois que très-médiocrement
répondu à la qualité des objets vendus. L'une des plus belles
ventes de la saison, celle des collections du prince Paul Galitzin,
en a quelque peu ressenti le contre-coup.
Les deux esquisses de Constable, peintes sur un même carton,
ont été adjugées à 540 francs à M. Henri Hecht; Sur la Y are.
par John Kernay Crome, 4,150 francs; Un Chat, par Adriaan
van Ostade, 1,700 francs, et un Terburg fort important, mais
dont le fond est trè.s-repeint, 6,700 francs, tous trois à M"" Ca-
roline Letessier ; Le Moulin de Cornelis Dubois, 1,140 francs
à M. Durand-Ruel ; un superbe Fyt, Chien et Chat, dans la
manière blonde du maîcre, peinture d'une exquise finesse de
tons et d'une pureté absolue, 2,700 francs seulement à M. Ro-
than ; un autre Fyt très-puissant; — Les Lièvres, — 2,110 francs
à M. Dolfus; — un magnifique Huysmans, de Malines, n'a été
payé que 2,000 francs, par M. Paul Tesse ; — Le Fruitier, l'admi-
rable toile de Snyders, 2,850 francs à M1"" Brunct; — L'Epouse
indiscrète , la plus belle gouache qu'ait peinte Baudouin,
3,080 francs ; Les Appas multipliés , gouache de Challe,
540 francs, à M. le comte Welles de Lavalette ; — La Bouillie de
Lépicié, charmante réduction de son grand tableau appartenant
à Sir Richard Wallace, 3,650 francs; — Les Balances, un des
chefs-d'œuvre de Van Beyeren, le peintre attitré des poissons,
3,500 francs, à M. Boucicault; — Le vieux Musicien, un Cornélis
Dusart de premier ordre, 6,000 francs ; — une très-grande et
très-belle Nature morte de Jan Davidsz. de Heem, 4,000 francs,
à M. Ferdinand Bischoffsheim,— c'est pour rien. — Uheureuse
Mère de Pieter de Hooch, 4,000 francs; — les deux portraits de
M. et AI"" Vrydags van Vollenhoven, si merveilleusement peints
par Jan van Ravestein, 5,500 francsàM. Delagrave; — Un Hiver.
un petit bijou de Jan van Ruysdael, 3,500 francs à M. Rochan;
— Le buste de Flore couronné par les Amours, délicieux panneau
décoratif de Jacob de Wit, 3,000 francs; — L'Assomption de la
Vierge, petite toile de Diaz, 3,700 francs à M. Chaillou ; — La
Rentrée du troupeau de Jules Dupré, 5,100 francs à M. Bou-
langer;— Un Pont à Amsterdam, par Zeim, 1,520 francs à
M""-' Caroline Letessier. Un dessin de Calamatta, La Source,
d'après Ingres , s'est vendu 1,000 francs à M. Pamart.
Le prince Paul Demidoff a acquis pour 1,175 francs une jolie
Horloge de bureau signée Jérémias Pfaff à Augsbourg ; M. Stet-
tiner pour 4,260 fr. une Pendule en forme de lyre en ancienne
porcelaine de Sèvres du temps de Louis XVI; M. Lowengard pour
3,225 francs le Grand cartel en bronje doré gravé dans l'Art ;
M. Ephrussi pour 2,000 francs, le Clavecin du xvn" siècle,
signé Hensch; M. le comte Pillet-Will a payé 4,900 francs
la Cheminée de style Renaissance avec portrait plein de carac-
tère peint par Antonio Moro, et M. Hunebelle 3,700 francs la
Cheminée Louis XIV. Les tapisseries se sont vendues, celle des
Flandres aux armes du grand amiral d'Espagne, des Pays-Bas et
des Flandres 3,705 francs, celle des Gobelins aux armes de
France et de Navarre 6,060 francs, celle de Bcauvais aux armes
de Boufflers 4,900 francs et celle de Bruxelles aux armes d'An-
gleterre 3,000 francs. Des bandes de bordures de Bérain, décou-
pées en dix-huit fragments, ont atteint le chiffre énorme de
2,540 francs.
— Le 25 mars aura lieu la vente de 57 tableaux et études termi-
nées par E. Lansyer (Commissaire-priseur : Me Oudarr ; Expert :
M. Durand-Ruel). L'Art a publié dans sa dernière livraison un
dessin de M. Lansyer d'après le numéro 2 de sa vente à laquelle
on peut, sans crainte de se tromper, prédire tout succès.
— Le 27 mars, ce sera le tour de M. L. Le Goaèsbe de Bellée
qui offre en vente, par les soins du même officier ministériel et
du même expert, 50 de ses tableaux, dont le charme et la variété
seront vivement appréciés des collectionneurs.
AVIS. — Ce numéro devait être accompagné d'une eau-forte d'après Corot. Un retard survenu dans le tirage nous force à
remettre cette planche à un prochain numéro.
L'Administrateur-Gérant, HIPPOLYTE HEYMANN.