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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 1)

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Guiffrey, Jules: Le miniaturiste Hall: 1739-1793
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https://doi.org/10.11588/diglit.16670#0340

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LE MINIATURISTE HALL. 315

mais fort peu de renseignements s-ur ses travaux. L'autographe dont nous reproduisons plus loin le texte 1
nous fait connaître une œuvre presque historique sortie du pinceau de Hall, puisque, commandée par
M. d'Angiviller, directeur général des Bâtiments, elle fut jugée digne d'être présentée au roi qui la
garda et la paya 1,800 livres. Ce prix était fort élevé; en effet, les portraits de Hall se payaient de
240 à 720 livres, suivant leur taille, et, seules, les compositions où entraient plusieurs portraits
allaient jusqu'à 1,200 livres.

Il y a plus : la copie de TAntiope en émail est la seule oeuvre de Hall connue dans ce genre. On
ne lui attribuait jusqu'ici avec certitude que des portraits ou des tètes de fantaisie en miniature. On
savait bien qu'il ne dédaignait pas de s'inspirer des anciens maîtres et qu'il prenait plaisir à les
copier; mais on en était réduit à des conjectures fort vagues sur ces travaux. Maintenant on possède
une première indication sur ses peintures en émail. Je ne doute pas qu'avant peu on ne retrouve
plusieurs Antiopes au lieu d'une, toutes indubitablement sorties du pinceau de Hall. Nous ferons
encore observer que le portrait du roi de Suède cité dans notre lettre fut exposé au Salon de 1785.
Quant à celui de Henri IV, nous ignorons ce qu'il est devenu.

L'importance des détails que Hall donne sur les couleurs et la fabrication de la porcelaine n'échap-
pera à personne. D'après ce passage de sa lettre, il paraît au moins fort probable qu'il fut un colla-
borateur assidu des artistes de la manufacture de Sèvres, et son concours leur devait être d'autant
plus utile qu'il avait étudié, comme cela ressort clairement des termes dont il se sert, les secrets de la
fabrication de la porcelaine de Saxe. Tout au moins, il dut être pour eux un auxiliaire précieux par
ses connaissances techniques en physique et en chimie.

Non-seulement M. d'Angiviller lui demandait des modèles clans la manière du lavis et le chargeait de
rechercher les moyens d'imiter sur porcelaine les dessins au bistre ou à l'encre de Chine; mais il récla-
mait aussi ses bons offices pour procurer aux peintres de la manufacture royale les couleurs dont ils
avaient besoin et que Hall connaissait mieux que personne.

Au reste, on a conservé longtemps à Sèvres un témoignage irrécusable de la collaboration de Hall;
c'était un fourneau dont il avait amélioré la construction et qui avait gardé son nom.

Hall a-t-il peint sur porcelaine? C'est une question qui résulte naturellement des observations qui
viennent d'être laites. Nous la posons donc, mais sans être actuellement en état de la résoudre.

LF.TTRK, DE HALL A M. D'ANGIVILLER.

« Monsieur,

« M. Robert1 m'a fait parc de la destination que vous avez daigné faire de ma copie d'Anchiope. Je regarde cette grâce comme le
plus grand encouragement, et je ferai tout mon possible pour, par de nouveaux efforts, m'en rendre digne. Veuillez, monsieur le Comte,
en recevoir l'assurance.

« J'ai regardé comme un ordre le désir que vous eûtes la bonté de me marquer d'avoir des couleurs noirs pour l'émaille et des
esquisses dans la manière du lavis. La provision qui m'en restoic étoit trop petite et pas même suffisante pour, à la Manufacture,
couvrir une tasse : j'ai écris à ce sujet à Genève, de la manière la plus pressente et je dois en recevoir au premier jour. Je me suis
occupé en attendant des mojens les plus faciles pour imiter les desseins au bister et à l'encre de la Chine. La couverte sur la porce-
laine doit être, à peu de chose près, la même que celle de l'émaille dont nous nous servons. J'ignore jusqu'à quel point la force
du feu sur la porcelaine peuc y mettre d'obstacle; mais je me rappelle d'avoir vu du noir employé sur la porcelaine de Saxe ainsi
que la couleure de Mars qui, de tous, est la plus volatile, ainsy il y a tout lieux de croire au succès. La semaine ne se passerait
point que je n'ai eu l'honneur de m'acquitter de la commission dont j'ai été honoré. J'aurai en même temps l'honneur d'aporter la
boët et le portrait du Roy de Suède ainsi qu'un d'Henry quatre que je suis occuppé à finir.

• C'est avec les sentiments du plus grand respect que j'ai l'honneur d'être,

« Monsieur,

« Votre très humble et très obéissant serviteur,

« Hall. »

A Paris, ce 19 mars 178J.

En tète de cet autographe se trouve la note suivante, de l'écriture d'un des principaux commis
des Bâtiments du Roi ; elle complète la lettre et en explique le premier paragraphe : « Le sieur

1. M. Villot a rajeuni le français et l'orthographe des lettres de l'artiste; nous ne croyons pas devoir suivre cet exemple.

2. Il s'agit évidemment d'Hubert Robert, qui était conservateur des collections du Louvre et par conséquent l'intermédiaire naturel
entre le directeur des Bâtiments et les artistes.
 
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