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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 8.1882 (Teil 1)

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Chesneau, Ernest: A. L. C. Pagnest 1790-1819, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19293#0224

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A. L. C.

PAGNEST

i790-1819

(suite)

III

agnest (Amable-Louis-Claude)2 est né à Paris le 9 juin 1790.
Son père était contre-maître du charronnage des Messageries
royales, sa mère tenait un petit hôtel garni dans le quartier
Montmartre. Il avait quinze ans quand Giroclet
qui, à la suite du prodigieux succès de son Déluge,
venait d’ouvrir un atelier l’y admit, l’un des der-
niers et des plus jeunes parmi ce premier groupe
d’élèves. Le nouveau venu s'y fit aussitôt remar-
quer par ses rares aptitudes et peut-être plus
encore par son énergique ténacité au travail.
Il professait une ardente admiration pour son
^ maître qui, très bon, rapidement de son côté le
distingua, s’attacha à lui, lui confia un peu plus
tard l’exécution de la réplique de YAtala qui est
à Compiègne3, et n’eut pas beaucoup à se louer
de son caractère. Ce qui avait attiré Pagnest chez Girodet,
c’était l’éclatante et soudaine réputation du peintre du Déluge
confirmant, à douze et treize ans de date, le retentissement
de ses débuts : Endymion endormi (1792), Hippocrate refusant les
dons des Perses (1793), et faisant oublier le récent échec de son
Ossian.

Coupin, qui était l’élève et l’ami de Girodet au moment où
celui-ci exécuta le Déluge, a laissé des notes inédites très précises sur ses procédés. Après les
avoir lues on se rendra mieux compte de ceux de Pagnest, qui reçut et garda profondément
l’empreinte de son premier maître.

« Girodet avait tout à la fois une impulsion première, un sentiment intime du vrai, du
simple et du beau, et une organisation ardente et passionnée qui le poussait à l’exagération4
même du bien; et ces deux facultés, dans le travail de son intelligence, se produisaient invaria-
blement dans l’ordre où nous venons de les établir, c’est-à-dire que dans la conception comme
dans l’exécution il commençait toujours par être simple et vrai. Cet homme si recherché, si pur,
si précis dans son dessin, lorsqu’il était vis-à-vis de la nature était coulant et naïf comme elle à
un degré merveilleux; il avait cette conformité avec Raphaël dont les dessins et les études ont
aussi ce caractère. Il en résulte que ses ébauches, dans lesquelles il obéissait tout ensemble au
sentiment inné du beau et au besoin de vérité individuelle, sont ce qu’il a produit de plus parfait :

Lettre composée pour l'Art par François Ehrmnnn

gravée par A. Pontenicr.

1. Voir l’Art, 8° année, tome I01', page 178.

a. M. Charles Blanc, dans l'Histoire des Peintres, supprime le premier prénom, Amable. Il est important de le conserver, car il ajoute
de fortes présomptions à l’authenticité d'un portrait découvert par M. Benjamin Fillon et dont nous parlerons longuement. Je profite de cette
note pour avertir le lecteur que malgré le T final du nom de Pagnest, il faut, d’après la tradition de ses contemporains, prononcer Pagnès.

3. Au moment de signer cette copie Girodet, pour la distinguer de l’original, ajouta de légères moustaches et des favoris au visage de
Chactas.

4. Ici, Coupin se reprend et ajoute en note : « L’expression n’est pas juste, je veux dire que beaucoup de ses ouvrages, au point où
il les a laissés, laissent trop apercevoir le travail et la recherche du mieux, défaut que les Italiens indiquent très bien par les mots opéra
stantata. »

Tome XXVIII. 3o
 
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