L' art: revue hebdomadaire illustrée (8.1882 (Teil 1))

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L’ART.

et prime la tête elle-même », l’artiste, insatiable à la décou-
verte, cherche une explication au fait qui l’avait éclairé.

« Ainsi, je savais désormais la nécessité des mouvements
de l’épaule, mais j'ignorais encore sa raison d’être; et cette
raison, je ne voulais pas l’ignorer plus longtemps : je pressen-
tais une concomitance de rapports entre ce mouvement de
l’épaule et l’expression de la tête. »

Au risque de quelques redites, et toujours sous la réserve
et indemnité du premier jet, je donnerai à peu près in extenso

cette dernière élaboration de l’infatigable explorateur en
esthétique.

Chacun a pu observer que Jacotot, Fourier, et tant d’au-
tres, se répètent sans scrupule ; c’est sans doute une des néces-
sités de la chose nouvelle qui, sans cette précaution, pourrait
glisser inaperçue sur des intelligences peu préparées.

Angélique Arnaud.

(La fin prochainement.)

LE TRIOMPHE DE LA RELIGION1

Dans la sixième édition de sa Notice des tableaux des écoles allemande, flamande et hollandaise, qui se trouvent au Musée du
Louvre, édition publiée en 1855, M. Frédéric Villot raconte que deux oeuvres de Rubens cataloguées sous les n,,s 426 : Le Prophète
Élie dans le désert, et q3a : Le Triomphe de la Religion, «ont été acquises pour 60,000 francs du général Sébastiani qui les
avait rapportées d’Espagne2; elles étaient au Luxembourg en 1815 et 1816 avec les tableaux de la galerie de Marie de Médicis.
Elles faisaient partie de neuf compositions destinées à être reproduites en tapisserie, et furent peintes, dit-on, par ordre de
Philippe IV, qui les donna à son ministre, le duc d’Olivarès, pour décorer un couvent de Carmélites fondé par lui à Loeches,
près de Madrid. Transmises par héritage au duc d’Alva, celui-ci vendit quatre d’entre elles à M. de Bourke, ministre de la cour
de Danemark en Espagne, qui les rapporta à Londres, où elles furent exposées dans la grande salle de Piccadilly et acquises par
le comte Grosvenor au prix de 10,000 guinées”. Voici l’indication des sujets représentés dans les sept compositions qui ne se
trouvent pas au Louvre : Le Triomphe de la Charité, gravé par Lommelin : collection Joshua Taylor, Esq. —• Le Triomphe de
l’Église, gravé par Bolswert. L’esquisse fut achetée en 1814, à la vente de M. de La Hante, 410 guinées 1 4 5 6 par M Philipps, revendue
en 1816, 5oo guinées”. — Le Triomphe de la religion chrétienne sur le paganisme et l’idolâtrie, gravé par Bolswert. — Les Israé-
lites recueillant la manne dans le désert; collection du comte Grosvenor, non gravé. — Les Pères de l’Église, gravé par Eyn-
houedts et Bolswert ; collection du comte Grosvenor. L’esquisse originale, provenant de la collection de John Webb, Esq., fut
■vendue, en 1821, 100 guinéesUne peinture, aussi désignée sous le titre des Pères de l’Église, fut aussi vendue par
M. Christie, en 1807, 195 guinées7; puis, en 1808, 255 livres8. — Les quatre Évangélistes, gravé par Eynhouedts et Bolswert;
collection du comte Grosvenor. En 1814, on vendit 100 guinées l’esquisse originale à la vente de la collection de M. A. de La
Hante. Elle se trouve maintenant dans celle de Edward Grey, Esq. — Abraham recevant le pain et le vin de Melchisédech ;
collection du comte Grosvenor. Le même sujet, mais composé d’une manière différente, est gravé par Witdouc et par Neefs.
La douairière lady Stuart possède l’esquisse terminée. •— Les esquisses originales de ces neuf compositions étaient réunies
autrefois au Palais-Neuf, à Madrid. Quelques-unes sont restées en Espagne; d’autres, comme on vient de le voir, ont passé
en Angleterre. »

(La fin prochainement.)

1. M. Ch. de Bill y vient de graver pour l’Art cette magistrale composition de Rubens. 11 n’est pas possible de se pénétrer plus profondément du sentiment
du rmLre que ne l’a fait l’excellent aquafortiste.

2. Cet achat eut lieu sous le règne de Louis XVLIl.

3. 262,5oo francs.

4. 10,762 francs.

5. 13,125 francs.

6. 2,626 francs.

7. 3,019 francs.

8. 6,375 francs.

Le Directeur-Gérant .‘EUGÈNE VÉRO N.

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