L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré (9.1876)

88

L'ÉCLIPSE, REVUE COMIQUE ILLUSTRÉE

10 Septembre 1870.

LE CRAYON DES AUTRES

LÀ PHOTOGRAPHIE DU D EN N I K II - N É (DcSCin llll Punch)

Un monsieur très-âgé se présente dernièrement
chez un concierge pour louer.

On monte assez péniblement au second pour visi-
ter les pièces de l'appartement.

— C'est parfait, dit le vieillard, et il cherche son
porte-monnaie afin de donner le denier à Dieu.

— Pardon, interroge le portier, c'est pour vous-
même que vous louez ?

— Assurément.

— Impossible alors, je le regrette, mais le pro-
priétaire ne vous acceptera pas comme locataire.

— Voilà qui est singulier, fait le visiteur et pour-
quoi donc ?

— Parce qu'il a horreur des enterrements dans sa
maison.

Deux politiqueurs de café discutent sur les événe-
ments futurs.

L'un d'eux, bonapartiste, pronostique tous les
malheurs possibles pour la France depuis qu'elle est
en République.

L'autre l'interrompt :

— Allons donc ! vous divaguez mon cher, vous
faites des cachots en Espagne.

Un ministre interroge le président du conseil:

— Quelles sont à votre avis les affaires que je dois
soumettre à la prochaine séance?

— Pour les plus importantes, prenez l'initiative et
décidez-en vous-même, quant aux insignifiantes,
c'est celles-là uniquement qu'il faut soumettre.

Sous l'Empire, les Belges n'avaient pas plus que
les Français le respect de la clique de décembre.

Pour désigner le ramasseur de balles de Saarbrùck,
ils se servaient d'une expression juste; ils l'appe-
laient « l'Enfant gâté de la [France ». C'est presque
parisien, savez-vous?

Tout h momie.