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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 1)

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Ménard, Louis: Les fouilles de Pompéi et le Musée de Naples, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16670#0040

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LES FOUILLES DE POMPÉÏ ET LE MUSEE DE NAPLES.

mauvais guide. Vitruve, qui prétend que l'ordre dorique ne convient pas aux temples , ne connaissait
pas, à ce qu'il paraît, les magnifiques temples de la Grèce, de l'Italie et de la Sicile; autrement il
y aurait vu des centaures dans les métopes ou les frises, et il n'aurait pas cru que ces types fantas-
tiques étaient une invention des peintres de
son temps. Quant à cette architecture légère
qui l'offusque et lui paraît impossible, elle
n'en serait pas moins charmante si elle
n'était qu'un rêve d'artiste ; mais rien n'em-
pêche de la réaliser, non pas. en pierre,
sans doute, mais avec d'autres matériaux ;
et aujourd'hui qu'on commence à employer
la fonte pour des constructions de toute
sorte, nos architectes trouveraient dans les
décorations d'Herculanum et de Pompéi des
modèles d'élégance et de légèreté.

D'ailleurs il ne me paraît pas bien cer-
tain que cette décoration architecturale soit
entièrement imaginaire. Outre les temples
de pierre et les édifices publics, il y avait
d'innombrables chapelles dans les campa-
gnes, le bois devait y être employé plus
souvent que la pierre et rien n'empêchait
d'augmenter la longueur et la légèreté des
supports. 11 y avait peut-être même, dans les
jardins et les villas, des pavillons analogues
à nos serres, où l'emploi du fer et du bronze
devait multiplier ces colonnes élancées que
nous voyons si souvent adaptées au mobilier
des anciens, par exemple, dans les supports
de lampe. Et quand on réfléchit que, même
parmi les monuments les plus importants et
les plus solidement construits, un si petit
nombre a pu traverser les siècles et sur-
vivre à tant de chances de destruction, on
doit trouver naturel que les édifices éphé-
mères n'aient pas laissé de traces; mais leur
existence est attestée par les représentations
de paysage que nous trouvons sur les murs
des maisons de Pompéi. On voit dans la plu-
part de ces compositions de petits édifices
pittoresques, très-variés d'aspect, d'une con-
struction plus ou moins irrégulière et dont
les colonnes ne sont nullement conformes
aux règles de Vitruve. Ces petites cha-
pelles, entourées d'arbres, de bestiaux, de
personnages, avec une intention réaliste
incontestable, ressemblent bien plus aux

décorations architecturales représentées dans d'autres peintures de la même époque qu'aux grandes
constructions régulières dont les ruines sont parvenues jusqu'à nous.

Pline attribue à un peintre nommé Ludius, qui vivait du temps d'Auguste, l'invention de la
peinture de paysage, ou du moins son emploi dans la décoration des appartements. « Il y fepré-

^ïwïtidEj irartre. (Musce national de Kayks.)
 
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