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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 1)

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Ménard, Louis: Les fouilles de Pompéi et le Musée de Naples, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16670#0074

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LES FOUILLES DE POMPÉI ET LE MUSEE DE NAPLES. 6}

faire valoir; il lui met des attributs à la main, n'importe lesquels; il accentue le geste et cherche à
rendre les traits du visage expressifs ; seulement, en cherchant l'expression on ne trouve le plus
souvent que la grimace. Les statues antiques, si on ne tient pas compte des additions modernes, peu-
vent être plus ou moins bonnes, quelques-unes même sont mauvaises, aucune n'est maniérée ; mais
les habiles qui les restaurent leur font souvent plus de mal que les brutes qui les ont mutilées
autrefois.

Dans la destruction des œuvres de Fart antique sous Théodose et ses successeurs, la cupidité vint
en aide au fanatisme, et s'attaqua surtout avix statues d'or, d'argent et de bronze j on les fondit pour en
faire des monnaies ou des ornements d'église. Quant aux marbres, on se contenta de les briser
pour effacer les traces d'une religion proscrite;
plus tard on en fit de la chaux. Il fallait qu'il en
existât une quantité prodigieuse pour qu'on en
ait retrouvé un si grand nombre dans les fouilles
entreprises en Italie depuis la Renaissance. I.a
plupart de ces marbres sont des copies faites sous
les empereurs pour l'ornement des palais et des
villas romaines. C'est ce qui explique la fré-
quente répétition des mêmes sujets, avec des
inégalités d'exécution, selon le talent du copiste.
Ainsi l'Hercule Farnèse de Naples, qui porte le
nom de l'Athénien Glycon, est regardé comme
une copie d'un original de Lysippe, dont le nom
se trouve sur une statue semblable, mais d'une
exécution inférieure. Le bas-relief du Louvre
représentant l'arrivée de Dionysos che\ Icarios,
se retrouve au musée de Naples, ainsi qu'un très-
beau bas-relief grec du Louvre, intitulé oAntiope
cl ses n'is, d'après une inscription latine qui doit
eue tenue pour fausse; le bas-relief de Naples
porte en lettres grecques les noms d'Hermès,
Eurydice et Orphée. 11 y a souvent de légères
différences de composition entre deux exem-
plaires d'un même type. Ainsi la Vénus de Ca-
poue ressemble, comme je l'ai dit, à la Vénus
de Milo; mais la tète plus inclinée et la trace de
deux pieds d'enfant sur la plinthe ont montré m/ÈÈ ''âM.
qu'elle avait dû être groupée avec Eros. On L'a

> j, \ j i Sn.ÈNE, brpiuc du Musée Nucionul de Naples.

restaurée d après cette donnée. ' r

Les sculpteurs de l'antiquité se permettaient
quelquefois des changements plus importants dans la reproduction d'une œuvre; il y a au Louvre
un groupe archaïque de deux figures qu'on intitulait autrefois Oreste et Pylade, et qu'on désigne
généralement aujourd'hui sous les noms à'Hermès et d'Hcpluistos, d après le caducée et la hache,
attributs de ces deux divinités. Or il y a au musée de Naples un groupe également archaïque,
dans lequel il est difficile de ne pas reconnaître Oreste et Electre, et il se trouve que la statue
d'Oreste et la tète d'Electre ressemblent exactement aux parties correspondantes du groupe du
Louvre. Raoul Rochette en conclut que notre groupe représente bien Oreste et Pylade, comme
on l'avait cru d'abord, et s'efforce d'expliquer la hache et le caducée, en supposant que les
deux amis vont se présenter le caducée de paix à la main chez Egisthe, et le frapper avec la
hache. Au lieu de s'arrêter à cette explication un peu subtile, on peut voir dans ces deux groupes un
curieux exemple de la liberté avec laquelle les artistes empruntaient à leurs devanciers les éléments
d'une composition, sans même chercher à dissimuler ces emprunts. C'est une preuve entre bien
 
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