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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 1)

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Chronique étrangère
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CHRONIQUE

La Compagnie a acquis les vastes terrains situés à deux pas
du Parlement, de Green Park et de Saint-James Park, entre les
palais nouvellement érigés pour y installer une partie des minis-
tères et Westminster Palace Hôtel. M. A. Bedborough a été
choisi pour architecte, ses plans ont été adoptés, et MM. Perry
et C"', chargés de la construction, viennent de commencer les tra-
vaux. Londres ne tardera pas à posséder une nouvelle institution
sans rivale au monde et qui réservera une large place à l'art. Le
Royaume-Uni ne laisse échapper aucune occasion de manifester
ses progrès artistiques; on s'en vante peu de l'autre côté du
détroit; on fait mieux : on agit sans cesse, on progresse toujours.

— Le Buildcr de Londres annonce que les dernières gelées
ont détérioré la tour de l'église d'Eaton Bray. La maçonnerie
s'est désagrégée, et si l'on n'exécute promptement les travaux
de restauration nécessaires, on aura bientôt à déplorer la ruine
d'un des plus beaux monuments de l'architecture religieuse du
xme siècle.

— Guillaume Regamey, dont nous annonçions dernièrement
la mort, collaborait à Ylllustrated London Ncivs} et non pas au
Graphie, comme nous l'avons dit par erreur.

Autriche. — M. le professeur docteur Cari von Liïtzow,
bibliothécaire de l'Académie royale impériale des Beaux-Arts
de Vienne, dirige en cette ville une Revue des Arts plastiques
(Zcitschrift fur bildende Kunst), publication mensuelle illustrée de
belles gravures sur bois et sur cuivre, et complétée par un sup-
plément hebdomadaire, Kunst-Chronik, Chronique des Arts. C'est
une imitation évidente de la Gaiette des Beaux-Arts et de son
supplément, la Chronique des Arts et de la Curiosité. Le format
est le même, et l'analogie est telle que, dans la revue de M. de
Liitzow, les études de M. Alfred Woltmann sur la galerie Suer-
mondt, achetée comme on sait par le Musée de Berlin, sont
ornées des mêmes planches qui ont accompagné dans la Gaiette
des Beaux-Arts de Paris les articles consacrés à cette même
galerie par M. Paul Mantz. L'imitation est d'ailleurs faite avec
goût. Ce n'est point une contrefaçon, mais un hommage rendu à
la Gaiette^ hommage légitime, auquel celle-ci sera certainement
sensible. Les articles sont originaux et d'un réel intérêt. Nous
aurons, sans nul doute, à revenir sur cette belle publication qui
ne peut manquer de nous fournir nombre de précieux renseigne-
ments.

La livraison du 18 décembre de cette revue signale une
publication digne d'attention. Il s'agit de quarante-sept gravures
sur cuivre, exécutées par M. G. Merz d'après les projets de
fresques composés par Pierre Cornélius pour les loges de la
Pinacothèque royale de Munich. Ces fresques avaient été com-
mandées en 1828 par le roi Louis de Bavière au célèbre artiste
qui n'avait pas encore achevé ses fresques de la Glyptothèque
et qui déjà s'était chargé de celles de l'église Saint-Louis (Lud-
wigskirche). Elles étaient destinées aux vingt-cinq loges que l'ar-
chitecte Klenze a disposées, à l'imitation de celles du Vatican,
dans le corridor de l'étage supérieur de la Pinacothèque, côté
sud. Elles devaient retracer l'histoire des développements de la
peinture, spécialement en Italie et en Allemagne, jusqu'au com-
mencement du xvic siècle. Ce travail prit à Cornélius dix années
de sa vie, et l'auteur des Cavaliers de l'Apocalypse ne put pas le
mener à terme, ce qui n'est peut-être qu'à demi regrettable, car
chacun sait que généralement ce qu'il y a de mieux dans les
fresques de l'école allemande, ce sont les cartons. Or les cartons
existent. L'artiste aurait exprimé le désir qu'ils fussent reproduits
et popularisés par la gravure, ce qui donne à penser qu'il attri-
buait à cette œuvre une importance et une valeur toutes parti-
culières. Ce vœu de Cornélius se trouve exaucé sept ans après
sa mort. Les gravures de M. Merz sont accompagnées d'un
textj explicatif par M. Ernest Foerster, élève et biographe de
Cornélius.

La Kunst-Chronik du 15 janvier consacre une notice nécro-
logi cjue a un graveur danois, Henri Petersen, né à Altona

ÉTRANGÈRE. "9

le 13 août 1806, établi depuis 1830 à Nuremberg, où il est mort
le 28 octobre 1874. Une de ses dernières et de ses meilleures
publications est un recueil de quarante-deux gravures des des-
sins de J.-S. Wolff, d'après le tombeau de saint Sebaldus, à
Nuremberg.

Une lettre adressée de Rome à ce journal et publiée dans ce
même numéro du 15 janvier, donne quelques détails sur les
œuvres posthumes de Mariano Fortuny. La plus importante est
un grand tableau malheureusement inachevé : Une Bataille au
Maroc. Beaucoup de dessins, parmi lesquels des études de
l'Alhambra de Grenade; des esquisses et quantité de petites
eaux-fortes que l'artiste n'avait pas l'intention de publier.

Egypte. — Le D' Georg Schweinfurth vient d'être nommé
par le Khédive directeur général des Musées, des grandes col-
lections et autres institutions scientifiques, archéologiques et
artistiques du Caire. Le célèbre savant quittera Berlin au mois
de février pour se rendre à son poste.

Etats-Unis. — Le sénateur Sumner, l'illustre homme d'Etat
américain, jouissait d'une certaine réputation de collectionneur
et d'amateur de beaux-arts et de curiosités. Sa galerie de tableaux
passait... en Amérique... pour une merveille. On ne savait à qui
l'heureux propriétaire la laisserait à sa mort. On avait imaginé
à ce sujet toute sorte d'hypothèses, et l'on enviait par avance la
bonne fortune du légataire inconnu. Quand on apprit que le
Musée de Boston (Boston Art Muséum) avait été désigné, on
applaudit. Le public allait donc être admis à contempler ces tré-
sors, dont l'accès avait été jusque-là réservé à un petit nombre
de privilégiés ! Mais il paraît que le collectionneur, — ce qui fait
honneur à son goût, — avait fini par se méfier un peu de la
valeur de ses acquisitions, car son testament laissait aux adminis-
trateurs (Trustées) du Musée de Boston la faculté de garder les
tableaux pour cet établissement, ou d'en disposer. La précaution
n'était pas inutile. Nous lisons dans une correspondance adressée
à VAcademy de Londres que les administrateurs n'ont pas hésité
à mettre en vente publique ces trésors si enviés, à l'exception de
quelques portraits gravés d'hommes célèbres; le reste s'est vendu...
pour un morceau de pain. Parmi les tableaux attribués à des
maîtres anciens, on cite un Rembrandt (??) qui a été adjugé pour
70 dollars — 350 francs — et un paysage de Salvator Rosa(???) qui
a atteint 20 dollars—-100 francs. — Sumner avait acheté à Paris
son Rembrandt au prix de 500 francs, et son Salvator Rosa pour
700 francs. Il se flattait sans doute d'avoir fait de bonnes affaires.
Il fallait au glorieux adversaire de l'esclavage une bonne dose de
naïveté pour croire que l'authenticité d'un Rembrandt et d'un
Salvator pût se concilier avec des prix aussi fabuleux. Heureu-
sement les Trustées ont fait preuve de flair. Le Musée de Boston
l'a échappé belle.

Italie. — M. le commandeur de Rossi, en faisant des
fouilles derrière l'abside de la basilique de Sainte-Pétronille, à
Rome, a découvert une fresque représentant l'apparition de la
sainte à la pieuse matrone Sainte-Veneranda, qui avait exprimé
le désir d'être enterrée près de sa tombe.

— Vasari mentionne parmi les œuvres de Michel-Ange une
statue de saint Jean, faite pour Laurent de Médicis ; il ajoute
qu'on ne sait pas ce qu'elle est devenue. M. Luigi de Stefani croit
avoir retrouvé cette statue perdue. Ce serait un Saint-Jean de
quatorze ans environ, attribué jusqu'ici à Donatcllo, et qui, après
avoir longtemps orné le palais inhabité des Pesciolini, est main-
tenant en la possession du comte Lodovico Rosselmini Gualandi,
à Pise.

— Comme nous l'avions prévu, la vente d'une partie des
rebuts des collections du prince Torlonia a été un fiasco aussi
complet que mérité.

Pays-Bas. — M. Van Loon, chambellan de S. M. le roi des
Pavs-Bas, est nommé membre de la Commission administrative
du Musée de peinture d'Amsterdam.
 
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