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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 1)

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Rousseau, Jean: Corot, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16670#0266

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COROT. 245

hors de la lutte; pas du tout, on est hors du mouvement, hors de la vie. La jeunesse tenace
du talent de Corot a été celle de ces tireurs émérites à qui une visite quotidienne à la salle d'armes
tient lieu d'eau des fées, et qui gardent jusque dans leur vieillesse la belle humeur, l'appétit d'enfer et
les jarrets d'acier de leurs vingt ans.

Quelle épreuve continuelle cependant pour Corot, que celle de ces salons périodiques, où il a
toujours trouvé des critiques et des railleurs, et où il a été si longtemps à être, non pas seulement
acclamé, mais vu !

11 débute, ai-je dit, en 1827. On ne le remarque même pas.

11 revient en 1831. Succès négatif. M. Jal, une des influences du temps, daigne s'occuper de lui,

Une Vue de Rome.
Tableau de Corot; dessin d'Edmond Yon, gravure de Langerai. (Collection de M. Paul Tesse.;

mais c'est pour lui reprocher sa couleur uniforme, sa touche sans accent, sa peinture plate et sans
ressort.

En 1833 pourtant, six ans après son début, Corot décroche une médaille. Mais qu'est-ce
que cela prouve? La gloire est encore loin.

En 1837, il expose un Saint Jérôme. Planche le remarque. Mais Planche ne le traite guère
mieux que M. Jal. Il l'accuse, lui, de gaucherie dans le dessin, de mollesse et d'indécision.

Remarquons dès à présent la persistance des préoccupations classiques de Corot. Je ne sau-
rais trop insister sur ce trait, car c'est par là qu'il diffère de la masse des paysagistes con-
temporains, bien que presque tous aient subi son influence et que beaucoup se soient formés à son
école. Les simples études auxquelles se borne à peu près tout le bagage du paysage actuel abondent
dans son œuvre, et il en a eu de charmantes à tous les Salons. Mais plus volontiers il ne
les exposait qu'à la vitrine des marchands. C'étaient ses petits cadres, sa besogne courante. Ses
grandes toiles, celles auxquelles il apportait le plus de soins, ont toujours été des paysages
composés, les thèmes sacrés ou les mythologies de l'ancien paysage historique. Citons :
 
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