Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 1)

DOI Artikel:
Dubouloz, John: Le genre et l'aquarelle au dernier salon de la "Royal Academy", [2]
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.16670#0329

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LE GENRE ET L'AQUARELLE. 305

un charme dont on ne se lasse jamais. Dans cette voie qui paraîtrait devoir être chère entre
toutes aux organisations d'élite, Bonington est resté un maître sans rival; le moindre hout de
papier lavé par lui a cette saveur exquise que l'on prise si fort en littérature dans les brèves
nouvelles de Prosper Mérimée; le peintre et l'écrivain firent l'un et l'autre œuvre de raffiné.

J'ai trouvé dans le modeste lavis d'un jeune homme, M. J. Macbeth, — Sunday Evening in
Chelsea Gardais, — quelques-unes des qualités qui ont porté si haut la renommée des anciens
aquarellistes anglais, — anciens par rapport à la génération actuelle, car ils ne datent pas d'un
demi-siècle. -- M. Macbeth a conçu sa scène, — je ne serais pas surpris qu'il l'eût vue, — dans
les proportions restreintes qui conviennent le mieux au genre, — et il l'a lestement et spirituellement

Portrait de Mm= George Smith.
Dessin de A. I. Gilbert, d'après l'aquarelle de M. F. W. Burton.

enlevée. Rien de plus simple et rien de meilleur goût : nous sommes, à Londres, dans les jardins
de l'Hôtel des Invalides de Chelsea; un vieux soldat se découvre devant un de ses chefs non
moins chargé d'ans et de blessures, qui lait en compagnie de sa fille sa promenade dominicale.
Les expressions sont d'une extrême justesse, et le ton local de la métropole, près de la Tamise, est
très-habilement rendu.

Si M. J. Macbeth se rattache par maint côté heureux aux meilleures traditions de l'école,
M. F. W. Burton représente plus et mieux que personne la rupture absolue avec le passé; ses œuvres
sont, sans contredit, l'honneur de l'école nouvelle ; mais en dépit de son très-grand mérite et de son
vif succès, je ne puis voir, sans regret, dépenser tant de talent au service d'une doctrine, dont le point
de départ prête si 'ustement à la critique. M. Burton est de ceux qui dédaignent de peindre à l'huile,
parce qu'ils entendent faire dire à l'aquarelle tout ce qu'on n'a jusqu'ici songé à demander qu'à la
peinture à l'huile, lia exécuté le Portrait de M"" George Smith, de grandeur naturelle, assise, vue jus-
qu'aux genoux, et il l'a fait avec une puissance qui confond. C'est l'œuvre d'un homme très-fort,
très-artiste sans aucun doute, mais qui se complaît à résoudre l'impossible et y compromet de magni-
Tome I. 39
 
Annotationen