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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 1)

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Chronique de l'Hôtel Drouot
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https://doi.org/10.11588/diglit.16670#0411

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CHRONIQUE DE L'HOTEL DROUOT. 383

de Vienne, et de M. Fremyn. Il y avait foule 'comme jamais
peut-être il n'y a eu foule dans les salles 8 et 9, ercependant les
enchères sont, en général, restées au-dessous des prix auxquels on
s'attendait avec raison, et il n'y a eu de brillantes exceptions que
pour deux ou trois œuvres bien peu dignes des folies que l'on a
faites pour elles. Par leur abstention à cette vente, où ils ont si
peu soutenu les plus belles œuvres, [qui, en leur présence, sont
tombées au-dessous de leurs prix dans des ventes antérieures, les
grands marchands, qui, depuis des années, faisaient constamment
la hausse sur les tableaux modernes, ont commis une faute dont
ils ne tarderont pas à être les premiers à souffrir. Parmi tous les
collectionneurs sérieux, il n'y a qu'une voix aujourd'hui pour
prédire une réaction en faveur des tableaux anciens; elle est en
effet aussi juste qu'inévitable ; quant aux modernes, les œuvres
de premier ordre surmonteront aisément le coup passager qui

vient de les atteindre; non-seulement leurs prix se maintien-
dront, mais ils ne peuvent qu'augmenter encore. Les productions
de second ordre n'ont que trop bénéficié de l'énorme plus-value
attribuée au marché des tableaux, grâce au mérite tout à fait
hors pair de quelques maîtres modernes; elles seules sont défi-
nitivement atteintes par la baisse; on rentre pour n'en point
sortir désormais dans une voie plus sensée et l'on cessera de
coter à des sommes fabuleuses des toiles simplement spirituelles,
agréablement anecdotiques, essentiellement honorables, ou même
parfaitement médiocres, en un mot toute cette menue monnaie
de l'art que l'on a trop longtemps voulu nous faire prendre pour
de l'or pur de tout alliage.

Voici les principaux prix de la vente qui nous suggère ces
réflexions :

Laveuses à la fontaine, par Oswald Achenbach : 5,500 francs;

Le Carrefour du Brianchon.
Fac-similé d'un dessin d'Edouard Daliphard, d'après son tableau.

c'est très-cher pour une toile aussi faible; —Après la chute, pur
Berne-Bcllecour : 5,300 francs; — Orphce. grand et beau pan-
neau décoratif de Corot, provenant de la collection du prince
Paul Demidofî : 12,100 francs ; — le pendant, le Sommeil de
Diane, 11,000 francs; —le Ravin, par Corot : 2,305 francs;
— cinq autres Corot, — c'est beaucoup, c'est infiniment trop
d'œuvres du maître dans une même vente, — ont atteint : une
Route sous bois: 3,655 francs; Une Rivière : 6,050 francs;
Printemps : 7,200 francs; Vaches dans un pré : 1,200 francs;
Coup de vent : 2,285 francs- Aucun de ces tableaux n'était de
premier ordre, et la Rivière au prix plus qu'absurde, est à peine
une préparation de tableau. Corot, avec sa bonne et facile nature,
se laissait trop facilement entraîner à signer une des nombreuses
pochades accrochées au mur de son atelier, et que tant d'impor-
tuns l'obsédaient pour emporter. Ce n'est pas sur ces produc-
tions incomplètes et qui n'étaient pour lui que des notes, qu'il
faut juger ce maître éminent; d'ignorants spéculateurs croient
faire chose bien intelligente, bien productive surtout, en jetant.

comme on l'annonce, des fournées de ces hâtifs embryons de
peinture sur le marché de l'hôtel Drouot; le public ne se laissera
pas prendre à d'aussi grossiers hameçons; de pareilles opérations
courent à un échec certain ; les délicats, les vrais amateurs
payeront toujours cher les toiles où Corot a mis tout son génie,
et ce ne sera jamais les payer trop cher; ils dédaigneront le
reste, si l'on continue à vouloir faire passer des esquisses pour
des tableaux.

Les Bords de l'Oise et les Moulins sur les bords d'une
rivière en Hollande, par Daubigny, 4,000 et 2,805 francs > Saint
Sébastien, de Delacroix, inférieur comme composition et comme
faire au chef-d'œuvre qui fait partie de la galerie de Léopold II,
roi des Belges, mais fort beau tableau néanmoins, 17,900 francs;
du même, le Christ sur le lac de Géné\areth. œuvre remar-
quable quoique bien loin des deux merveilleux tableaux traitant le
même sujet dont l'un appartenait à Troyon et l'autre fait partie
du richissime cabinet de M. Jules van Praet, 17,500 francs;
Don Quichotte, 6,200 francs; le Soir de Waterloo, qui a figuré
 
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