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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 8.1882 (Teil 1)

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Prat, J. G.: Silhouettes d'artistes contemporains, [2]: Franҫois-Louis Franҫais
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https://doi.org/10.11588/diglit.19293#0063

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SILHOUETTES D’ARTISTES CONTEMPORAINS. 5i

lieu d'abattre son courage, ne fit que l’exciter davantage au travail pour élever sa petite famille.

Dès qu’il fut en âge d’apprendre, le jeune Louis fut envoyé à l'école de la ville. Ses
biographes, se copiant les uns les autres, ont raconté qu'il montra un goût très vif pour les
mathématiques. La vérité est que, tout en faisant preuve des dispositions les plus heureuses pour
l’étude, le jeune homme marqua tout d’abord une aptitude très décidée pour le dessin; à tel point
qu’un horloger du pays, informé de cette vocation précoce, se mit en tète de lui apprendre ce
qu'il savait des principes de cet art.

Cependant les années s’écoulaient. Sous l’influence de l’air salubre des montagnes, l’enfant
grandissait, se développait, devenait un homme ; mais devenait aussi une charge au-dessus des
forces de son père. Celui-ci brûlait du désir d’envoyer son fils dans un collège, pour lui faire
donner une éducation aussi soignée que celle qu’avait reçue son grand-père. Mais il fallait solliciter
une bourse. Or, dans notre beau pays de France, toutes choses ne s’obtenant qu’à force de

Etude de plantes, par F. L. Français.
Gravure de Méaulle.

protections, et le père de Français manquant précisément de ce secours obligé, il dut, le cœur
bien gros, renoncer à son projet.

Il fut alors décidé que le jeune Louis partirait pour Paris, afin de trouver le moyen de
gagner sa vie et de se perfectionner dans le dessin. Il avait à ce moment quinze ans.

Ses premiers débuts dans la capitale se firent chez l’éditeur Paulin. 11 y fut admis en qualité
de commis, aux appointements de dix francs par mois, nourri et logé.

Certes, la position n’était pas brillante. Mais le nouveau débarqué eut au moins l’heureuse
chance de se trouver immédiatement en relations avec l’élite des généreux esprits qui firent la
révolution de i83o; et il y prit part lui-mème, comme un vrai gamin de Paris, dans la mesure
de ses forces et de son âge. Armand Carrel, entre autres habitués de. la maison Paulin, avait
remarqué Français et voulut même se l’attacher comme secrétaire, afin de lui créer des loisirs pour
s’adonner plus entièrement à l’étude du dessin.

Sur ces entrefaites, l’éditeur Paulin, qui était très lié avec Thibaudeau, le fils du Conven-
tionnel, propriétaire et directeur, à Choisy-le-Roi, d’un atelier de peintures sur verre, crut trouver
 
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