DOI Heft:
Vandalisme
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19293#0069
VANDALISME.
Dorothée et Calixte — empruntées à la grande école de la Miséri-
corde. La Vierge de Buono, auteur des trois saintes, et pro-
venant du même endroit, trouve sa place vis-à-vis. On
renouvelle l’orgue et la « chanterie ». Puis, d’autres personnes
ajoutent à la richesse du lieu saint, et secondent l'entreprise
de l’estimable abbé par de précieux dons. C’est ainsi qu’ont
été données deux statues, l’une de saint François, l’autre
de saint Dominique, d’un travail ancien ainsi qüe l’autel de la
chapelle neuve; quant au dallage, on le doit aux largesses d’un
fidèle. Enfin le Zanchi enrichit les lambris de peintures.
57
Le chœur fut alors élevé de deux marches; on le surmonta
d'un magnifique autel, et de ces superbes stalles qui coûtèrent
douze mille ducats aux Camaldules de Murano. On le sépara
du reste de l’église au moyen d'une balustrade de marbre. Les
murailles et la charpente furent exhaussées et deux fenêtres
transformées en niches pour recevoir un San Gaetano et un
San Girolamo Miani. Un vieux médaillon représentant le
Père Éternel (naguère dans l’ancienne école) vint se placer
au-dessus de l’autel, qui reçut, à l’endroit du retable, la Vierge
et le Bambino de Girolamo Campagna. Au-dessus des stalles,
Façade de -l’église Sainte-Marie de la Miséricorde, a Venise.
Dessin d’Ettore Tito.
deux peintures grandioses, et tout en haut de la porte de la
sacristie, le buste de sainte Hélène, d’Antonio Dentone, pro-
venant du couvent des Olivétains dans l’ile Sainte-Hélène.
Deux statues colossales, Saint Paul et Saint André, s’élevèrent
en des niches, de chaque côté d.i maître-autel. On adossa
contre le mur de droite le tombeau Malipiero élevé au
xvi° siècle à Sainte-Marie Majeure et transporté ici quand
cette église fut, comme tant d’autres, profanée et transformée
en écurie. L’administration des domaines avait cédé à l’abbé
Pianton deux précieux autels de marbre qui se trouvaient
dans l’église des Converties à la Giudecca. On destina l’un
d’eux à remplacer celui qui avait été consacré à saint Joseph;
Tome XXV11I.
l’autre fut installé vis-à-vis, au-dessous d’une petite fenêtre; et
tous deux, par on ne sait quel manque de goût, reçurent un
tableau, moderne. En regard du monument Malipiero, l’on
construisit une belle arcade de pierre pour circonscrire celui
de Jacopo Moro. Dans les côtés de la « chanterie », des fenêtres
condamnées reçurent deux bustes sur console et douze croix
de marin transportées du Domaine à l’église Saint-Augustin,
puis cédées à l’abbé Pianton. On installa le buffet d’orgue; on
couvrit tous les murs de tableaux, on disposa des tentures;
le lambris fut renouvelé et le dallage réparé. L’église perdit
enfin son air misérable, et devint un monument imposant,
digne d’entrer en parallèle avec de grands édifices.
Dorothée et Calixte — empruntées à la grande école de la Miséri-
corde. La Vierge de Buono, auteur des trois saintes, et pro-
venant du même endroit, trouve sa place vis-à-vis. On
renouvelle l’orgue et la « chanterie ». Puis, d’autres personnes
ajoutent à la richesse du lieu saint, et secondent l'entreprise
de l’estimable abbé par de précieux dons. C’est ainsi qu’ont
été données deux statues, l’une de saint François, l’autre
de saint Dominique, d’un travail ancien ainsi qüe l’autel de la
chapelle neuve; quant au dallage, on le doit aux largesses d’un
fidèle. Enfin le Zanchi enrichit les lambris de peintures.
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Le chœur fut alors élevé de deux marches; on le surmonta
d'un magnifique autel, et de ces superbes stalles qui coûtèrent
douze mille ducats aux Camaldules de Murano. On le sépara
du reste de l’église au moyen d'une balustrade de marbre. Les
murailles et la charpente furent exhaussées et deux fenêtres
transformées en niches pour recevoir un San Gaetano et un
San Girolamo Miani. Un vieux médaillon représentant le
Père Éternel (naguère dans l’ancienne école) vint se placer
au-dessus de l’autel, qui reçut, à l’endroit du retable, la Vierge
et le Bambino de Girolamo Campagna. Au-dessus des stalles,
Façade de -l’église Sainte-Marie de la Miséricorde, a Venise.
Dessin d’Ettore Tito.
deux peintures grandioses, et tout en haut de la porte de la
sacristie, le buste de sainte Hélène, d’Antonio Dentone, pro-
venant du couvent des Olivétains dans l’ile Sainte-Hélène.
Deux statues colossales, Saint Paul et Saint André, s’élevèrent
en des niches, de chaque côté d.i maître-autel. On adossa
contre le mur de droite le tombeau Malipiero élevé au
xvi° siècle à Sainte-Marie Majeure et transporté ici quand
cette église fut, comme tant d’autres, profanée et transformée
en écurie. L’administration des domaines avait cédé à l’abbé
Pianton deux précieux autels de marbre qui se trouvaient
dans l’église des Converties à la Giudecca. On destina l’un
d’eux à remplacer celui qui avait été consacré à saint Joseph;
Tome XXV11I.
l’autre fut installé vis-à-vis, au-dessous d’une petite fenêtre; et
tous deux, par on ne sait quel manque de goût, reçurent un
tableau, moderne. En regard du monument Malipiero, l’on
construisit une belle arcade de pierre pour circonscrire celui
de Jacopo Moro. Dans les côtés de la « chanterie », des fenêtres
condamnées reçurent deux bustes sur console et douze croix
de marin transportées du Domaine à l’église Saint-Augustin,
puis cédées à l’abbé Pianton. On installa le buffet d’orgue; on
couvrit tous les murs de tableaux, on disposa des tentures;
le lambris fut renouvelé et le dallage réparé. L’église perdit
enfin son air misérable, et devint un monument imposant,
digne d’entrer en parallèle avec de grands édifices.