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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 8.1882 (Teil 1)

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Weber, August: Au Musée National de Naples, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19293#0151

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AU MUSÉE NATIONAL DE NAPLES

Le Musée National de Naples, connu jadis sous le
nom de « Museo Borbonico », égale les musées de Rome
et de Paris par sa richesse en excellentes œuvres sculp-
turales de l’antiquité, mais il les surpasse de beaucoup,
ainsi que tous les autres musées du monde, sous le
rapport des productions de l’industrie artistique des
anciens. Ceux-ci, on le sait, possédaient un secret
analogue à celui du bon roi Midas : Midas changeait en
or tout ce qu’il touchait; les anciens savaient ennoblir
par la pureté du style et la beauté des formes tout ce
qui faisait partie de leur existence ; l’objet le plus futile,
le plus vulgaire, pouvait devenir entre leurs mains un
gracieux chef-d’œuvre.

C’est là surtout qu’il faut chercher la supériorité du
musée napolitain, et elle s’explique assez facilement.
Tandis que ses concurrents sont réduits à acquérir de
temps en temps quelques-uns de ces objets en les payant
très cher, le trésor du musée de Naples s’augmente
continuellement des trouvailles que l'on ne cesse de faire
à Pompei et à Herculanum, deux mines qui sans doute
ne sont pas inépuisables, mais qui, du moins, sont encore
loin d’être épuisées.

Les archéologues, il est vrai, sont généralement
convaincus qu’à Pompei, où les fouilles ne rencontrent
que des difficultés relativement insignifiantes, on aura
bientôt achevé de déblayer les quartiers les plus riches
et les plus considérables de l’ancienne ville. Mais en admettant qu’on ne doive plus guère trouver
de statues ni d’autres œuvres relevant de ce qu’on appelle le grand art, il est à présumer que
l’on découvrira toujours en grande quantité des produits de l’industrie artistique. Chez un
peuple et dans un temps où la beauté et la jouissance esthétique comptaient parmi les nécessités
de la vie, les objets de cette nature ne se trouvaient pas exclusivement dans les maisons des
riches.

Ce n’est pas sans peine que nos dessinateurs ont arrêté leur choix parmi cette foule d’objets
de toute sorte, tables, sièges si sveltes et si élégants, lampes diverses, depuis le candélabre
richement sculpté jusqu’à la lanterne minuscule, coupes, vases, ustensiles de cuisine, etc. Leurs
préférences se sont naturellement arrêtées sur les objets les plus remarquables, soit par le choix
et le travail exquis de la matière, soit par une ornementation irréprochable.

Un des premiers objets que nous voyons dans la salle des bronzes est un de ces sièges
d’honneur — il provient d’Herculanum — qui servaient à l’usage des hauts fonctionnaires publics
et des magistrats. Les pieds, très sveltes, ornés de rosettes, supportent une tablette simple et
plate, à laquelle s’adossent deux têtes de chevaux très finement sculptées et ciselées, qui nous
démontrent, selon les érudits, que le propriétaire de ce siège d’apparat était membre de la
chevalerie romaine. Sous les têtes des chevaux il y a encore deux médaillons en métal repoussé.

Un autre siège, qui ressemble beaucoup au précédent, avec des pieds presque pareils,
 
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