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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 8.1882 (Teil 1)

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Montferrier, H. G.: L' École Franҫaise de Rome
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https://doi.org/10.11588/diglit.19293#0294

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L’ÉCOLE FRANÇAISE DE ROME. 25g

L'ensemble des connaissances humaines ressemble à une montagne au bas de laquelle
chacun choisit son point d’ascension. On se rencontre sur les sommets lumineux.

Ce que je veux faire connaître surtout, ce sont les services que l’École de Rome a déjà
rendus aux beaux-arts pendant sa courte existence. Il n’y a pas à s’en étonner. Le séjour de l’Italie
donne le goût des arts, même à ceux qui ne l’ont point par nature.

Comme le dit excellemment M. Geffroy dans un rapport adressé à l’Académie :

« Les membres de l'École française, pour tendre à devenir de bons érudits, ne cesseront pas
de relire la célèbre page de Chateaubriand ; ils s’enfermeront des semaines et des mois dans les
galeries épigraphiques, dans les bibliothèques et les archives, mais sans méconnaître Rome,
Naples, Palerme, Florence, et ils justifieront une fois de plus le proverbe oriental, qu’on ne
marche pas impunément sous les palmiers. »

Je cite ces lignes pour faire voir avec quel esprit élevé M. Geffroy dirige les jeunes gens
confiés à ses soins. Il cultive les arts lui-même, et parmi les nombreux documents que j’ai sous
les yeux je trouve une remarquable étude qu’il a faite sur un vase peint inédit, représentant
Ænomaiis, Pélops et Hippodamie.

III

Depuis que l’École de Rome a son existence propre, elle a pu se créer un fonds dû surtout
à la munificence de généreux donateurs, parmi lesquels nous remarquons le nom de M. Engel
Dollfus, et personne ne sera surpris d’y trouver aussi celui d’un des MM. Rothschild.

Grâce à ce fonds modeste encore mais qui grandira (40,000 francs environ), on a pu commencer
l’organisation de la bibliothèque et des collections.

Indépendamment des travaux qu’elle publie en commun avec sa sœur d’Athènes et de
l’impression in-40 des registres de divers papes, l’École a créé l’an dernier un recueil périodique
spécial intitulé Mélanges d’archéologie et d’histoire. Plusieurs morceaux extraits de ces mélanges
intéressent particulièrement l’histoire de l’art. Ils sont presque tous accompagnés de gravures, ce
qui signale l’esprit qui les a inspirés.

Le Ier ou le 2e fascicule de 1882 contiendra un travail très intéressant pour l’art antique,
la réduction de la magnifique aquarelle de trois mètres de large exposée l’an dernier par
M. Paul Blondel, architecte, représentant l’état actuel des ruines du célèbre temple de la Fortune
Primigenia dans l’antique Præneste, la Palestrina d’aujourd'hui.

Cette réduction sera accompagnée des études archéologiques sans lesquelles elle serait
absolument incomplète. Ce sera un exemple de ce que peut produire la collaboration féconde de
l’archéologie et de l’art. On voit qu’on travaille beaucoup et bien à l’École française du palais
Farnèse.

IV

11 est sorti déjà de cette École un assez grand nombre d’hommes distingués qui ont conquis
une place dans l’archéologie et dans la littérature.

Ce qui est vraiment admirable c’est que, après une existence de moins de dix ans,
quelques-uns de ses élèves aient pu conquérir la célébrité sans que personne puisse la leur
contester.

Je citerai un seul nom, celui de M. Eugène Müntz, parce que c’est en appliquant aux
beaux-arts ses talents littéraires et ses études archéologiques que ce jeune écrivain a pris la
place éminente qu’il occupe ; et il est loin d’être arrivé à l’apogée de sa carrière.

M. Eugène Müntz est la démonstration vivante de la thèse que j’ai soutenue en commençant
cet article, sur l’alliance qui s’opère naturellement, à Rome surtout, entre les beaux-arts et les
sciences historiques.
 
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