Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 7,1.1905

DOI Artikel:
Soulier, Gustave: Les peintres de Venise
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.44575#0020
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L’ART DÉCORATIF



ED. MANET

(Photographie communiquée par M. Durand-Ruel)

mystère, d’éloignement de la vie, un be-
soin plus grand de songe et d’étrangeté.
Beaucoup y ont pris leurs quartiers régu-
liers, et y reviennent fidèlement chaque
année, pénétrant le caractère intime des
lieux.
Il est curieux de constater que les
peintres étrangers dégagent mieux en
général ce qui fait la qualité rare et uni-
que des spectacles de Venise ; ils en font
mieux sentir à la fois la séduction et la
finesse de lumière, comme si ces qualités
impondérables arrivaient à se faire per-
cevoir moins nettement par l’habitude,
et qu’il fallût pour les bien rendre une
certaine surprise de l’œil. Les peintres
vénitiens recherchent surtout le côté pit-
toresque de leur ville, les types et 1 ani-
mation populaires, le coin à effet, le coup
de lumière. Il est à noter aussi que plu-
sieurs s’efforcent de trouver à Venise ce
qui en change ou en détruit même l’in-

qui se sentent
une nostalgie
particulier de

découlent, aussi bien que
par le décor de ses archi-
tectures et de ses eaux, elle
demeure un des rares en-
droits du monde où l’on
puisse être en contact avec
un fantastique réel. Elle
marque la première de ces
stations magiques qui s’é-
chelonnent vers l’Orient :
Constantinople , l’Égypte ,
les Indes, où l’on a la pos-
sibilité de matérialiser le
rêve. L’atmosphère, le décor
y sont tout de féerie, d’une
féerie que l’on s'étonne à
tout instant de sentir pal-
pable, où l’on est sans cesse
émerveillé et surpris de pou-
voir respirer et s’attarder.
L’art doit aux Orienta-
listes d’avoir généralisé de
notre temps le goût des
visions nomades, enrichis-
sant et élargissant dans les
climats exotiques notre con-
naissance des ressources de
la nature, élevant notre ima-
gination par le sentiment
de formes et d’ac-
cords nouveaux.
Mais on peut dire
qu’il y a en ceux
entraînés à Venise
spéciale, un désir

F. LE COUT-GÉRARD
 
Annotationen