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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 7,1.1905

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Riotor, Léon: Les eaux-fortes en couleurs: a la galerie Georges Petit
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https://doi.org/10.11588/diglit.44575#0121
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LES EAUX-FORTES EN COULEURS

A LA GALERIE GEORGES PETIT

Cet an, frais, délicat, précieux, eut ses
heures de triomphe jadis. On a pu
le croire à jamais enterré sous les procédés
industriels de la chromotypie. Il n’en était
rien, heureusement. Les fervents du goût
démocratique préparaient en silence la ré-
surrection attendue, et la Société de la Gra-
vure originale en couleurs, fondée à la fin
de igo3, sous la présidence de J. F. Rafifaëlli,
nous a conviés à sa première exposition.
J’ai pu examiner la variété des techniques
et des tempéraments, escompter la part du
génie et du commerce, traduire les impres-
sions générales d’un public
d’abord surpris, bientôt con¬
quis. J’ai parlé de démocrati-
sation, et c’est bien le mot.
Ces estampes sont de purs
originaux à encadrer, à l’égal
des plus riches toiles. Voici des
épreuves à vingt, cinquante et
cent francs, à peu d’exemplaires.
Si bien que pour une somme
relativement minime, l’amateur
possédera une collection signée
de noms estimés.
Historiquement la jeune
société se rattache à Rem-
brandt, à son maître Lastman,
à la théorie des couleurs pri-
mitives de Newton : rouge,
bleu, jaune, appliquée au pro-
cédé de superposition de l’alle-
mand Leblond et de son suc-
cesseur Gautier Dagoty. Les
bouleversements politiques bri-
sèrent la plante délicate. La gra-
vure au burin, plus sévère, prit
l’avance, le romantisme s’en dé-
lecta. 11 fallut le succès soudain,
incontesté, des crépons japo-
nais pour ranimer une admi-
ration jusque-là bien assoupie.
La filiation de la nouvelle
société s’établit donc avec les
Japonais et les graveurs du
XVIIIe siècle. Cependant ce
n’est pas leur suite. Vous re-

marquerez, en effet, qu’au XVIIIe siècle le
mouvement comprend uniquement des gra-
veurs, celui d’aujourd’hui est conduit par
des peintres.
Des peintres en excursion hors de leur
vision habituelle, car une gravure est une
gravure, ce n’est pas un tableau. Certains
l’ont oublié. Ils font, sur la planche de
cuivre, un grain de fond autour du dessin
—- comme en lithographie, si bien que l’es-
tampe est totalement enduite de couleurs.
Tel Fritz Thaulow, en des paysages de
grande clarté, de fraîcheur puissante, — Lu-

bernard boutet de monvel La Terrasse
 
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