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Félice, Roger de: Un hôtel particulier a Paris
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.44575#0170
UN HÔTEL PARTICULIER A PARIS
Nous avons dit plus d’une fois ici l’excel-
lent ébéniste et le maître ferronnier que
sont MM. Raguel et Émile Robert; nous
avons loué leur compréhension si juste de
ce que doit être l’art décoratif de notre
époque : utilitaire, rationnel et simple, et en
même temps la grâce ingénieuse que leur
tempérament individuel ajoute, sans leur
nuire, à ces qualités fondamentales de leurs
travaux. Aujourd’hui, nous avons à parler
de leur collaboration avec M. Roy, archi-
tecte d’un charmant petit hôtel construit,
pour M. B..., rue Puvis de Chavannes.
Dans ce quartier où peintres et bour-
geois en mal de bâtisse rivalisent de mauvais
goût, le plaisir est grand de rencontrer, au
détour d’une rue, une fa-
çade franchement moderne,
simple, sans luxe criard ni
pastiche prétentieux d’aucun
style passé. Une harmonie
blanche et jaune de pierre
et de brique, rehaussée par
les ardoises du toit man-
sardé; un bow-window cou-
ronné d’une sorte de fronton
circulaire qui rompt la ligne
du comble ; une sculpture
très sobre — rameaux de
pin et feuilles de chardon
entrelacés — enrichissant la
corniche qui règne sous le
chéneau, un gros tore qui
accuse la séparation du rez-
de-chaussée et du premier
étage, et les raccordements
du bow-window avec la fa-
çade; enfin une très jolie
marquise cintrée d’E. Ro-
bert, en verre jaunâtre, dont
les consoles sont des bran-
ches de pin en fer forgé et
dont le bandeau, en tôle
ajourée et repoussée, porte
un motif de pommes de
pin : tout cela constitue un
ensemble qui ne «tire» pas
l’œil, mais le satisfait en-
tièrement.
Les pièces les plus in-
téressantes de l’hôtel sont
le cabinet de travail et la
salle à manger du rez-de-
chaussée, et, au deuxième
étage, la salle de billard.
Mais on est séduit dès l’en
trée par le bel aspect de
l’escalier : c’est un superbe
roy, Architecte Entrée, rue Puvis de Chavannes, Paris
ÉM. ROBERT, Ferronnier (Sculptures de Camille Lefèvre)
136
Nous avons dit plus d’une fois ici l’excel-
lent ébéniste et le maître ferronnier que
sont MM. Raguel et Émile Robert; nous
avons loué leur compréhension si juste de
ce que doit être l’art décoratif de notre
époque : utilitaire, rationnel et simple, et en
même temps la grâce ingénieuse que leur
tempérament individuel ajoute, sans leur
nuire, à ces qualités fondamentales de leurs
travaux. Aujourd’hui, nous avons à parler
de leur collaboration avec M. Roy, archi-
tecte d’un charmant petit hôtel construit,
pour M. B..., rue Puvis de Chavannes.
Dans ce quartier où peintres et bour-
geois en mal de bâtisse rivalisent de mauvais
goût, le plaisir est grand de rencontrer, au
détour d’une rue, une fa-
çade franchement moderne,
simple, sans luxe criard ni
pastiche prétentieux d’aucun
style passé. Une harmonie
blanche et jaune de pierre
et de brique, rehaussée par
les ardoises du toit man-
sardé; un bow-window cou-
ronné d’une sorte de fronton
circulaire qui rompt la ligne
du comble ; une sculpture
très sobre — rameaux de
pin et feuilles de chardon
entrelacés — enrichissant la
corniche qui règne sous le
chéneau, un gros tore qui
accuse la séparation du rez-
de-chaussée et du premier
étage, et les raccordements
du bow-window avec la fa-
çade; enfin une très jolie
marquise cintrée d’E. Ro-
bert, en verre jaunâtre, dont
les consoles sont des bran-
ches de pin en fer forgé et
dont le bandeau, en tôle
ajourée et repoussée, porte
un motif de pommes de
pin : tout cela constitue un
ensemble qui ne «tire» pas
l’œil, mais le satisfait en-
tièrement.
Les pièces les plus in-
téressantes de l’hôtel sont
le cabinet de travail et la
salle à manger du rez-de-
chaussée, et, au deuxième
étage, la salle de billard.
Mais on est séduit dès l’en
trée par le bel aspect de
l’escalier : c’est un superbe
roy, Architecte Entrée, rue Puvis de Chavannes, Paris
ÉM. ROBERT, Ferronnier (Sculptures de Camille Lefèvre)
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