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D'Einvaux, Roger C.: L' exposition d'art décoratif lorrain a Nancy
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.44575#0128
L’EXPOSITION D’ART DÉCORATIF LORRAIN
A NANCY
L’effort couronné de succès que vient de
fournir la Lorraine par son Exposition
d’Art Décoratif mérite au plus haut point
l’approbation de tous les clairvoyants qui
s’intéressent à l’évolution de l’Art moderne.
Tous ceux qui connaissent le génie
lorrain, son tempérament calme, son obser-
vation profonde et nette, constateront sans
étonnement qu’il ait pu mieux que personne
réaliser la synthèse de tant d’éléments divers
qui marquèrent la résolution artistique de
ces dernières années.
Les Lorrains ont contemplé sans fièvre
cette poussée souvent turbulente. Moins
soucieux d’arriver vite que d’arriver bien,
ils ont trouvé dans leur ironie froide une
défense contre les enthousiasmes excessifs,
les hardiesses prématurées, les influences
outrancières; et la fécondité de leur terroir,
très neuf pour avoir été dans le cours des
siècles longtemps comprimé, souvent bou-
leversé, piétiné, condamné à une pauvreté
hautainement supportée, lui fournit aujour-
d’hui les moyens d’une originalité puissante
et sobre, dédaigneuse des extrêmes.
Il me semble que le caractère dominant
de l’Exposition de Nancy fut un ordre, un
ensemble intelligent, rarement constatés jus-
qu’ici dans les manifestations analogues.
Il convient de féliciter M. Mienville, le
jeune architecte, réalisateur du plan général.
Entièrement conçue pour la circon-
stance, la décoration des murailles de la
galerie d entrée forme un cadre bien adapté
aux œuvres qu’elle renferme, œuvres pour
la plupart rattachées à l’Art décoratif par
leur destination plutôt que par leur essence
même, et procédant de ces fameux arts
majeurs, dont la distinction suscita tant de
protestations indignées.
Prouvé, Barotte, Maclot et Martignon,
et d autres y ont exalté dans une série
de tableaux bien sentis, le charme du
ciel lorrain, la saveur de la fière pro-
vince souvent âpre et mélancolique, par-
fois chantante, adoucie, émouvante par les
lignes lassées de ses collines, par le repos
de ses grands bois, étirés jusqu’aux brumes
mauves des horizons délicats.
Émile galle Guéridon (marqueterie)
Lampe électrique
97
A NANCY
L’effort couronné de succès que vient de
fournir la Lorraine par son Exposition
d’Art Décoratif mérite au plus haut point
l’approbation de tous les clairvoyants qui
s’intéressent à l’évolution de l’Art moderne.
Tous ceux qui connaissent le génie
lorrain, son tempérament calme, son obser-
vation profonde et nette, constateront sans
étonnement qu’il ait pu mieux que personne
réaliser la synthèse de tant d’éléments divers
qui marquèrent la résolution artistique de
ces dernières années.
Les Lorrains ont contemplé sans fièvre
cette poussée souvent turbulente. Moins
soucieux d’arriver vite que d’arriver bien,
ils ont trouvé dans leur ironie froide une
défense contre les enthousiasmes excessifs,
les hardiesses prématurées, les influences
outrancières; et la fécondité de leur terroir,
très neuf pour avoir été dans le cours des
siècles longtemps comprimé, souvent bou-
leversé, piétiné, condamné à une pauvreté
hautainement supportée, lui fournit aujour-
d’hui les moyens d’une originalité puissante
et sobre, dédaigneuse des extrêmes.
Il me semble que le caractère dominant
de l’Exposition de Nancy fut un ordre, un
ensemble intelligent, rarement constatés jus-
qu’ici dans les manifestations analogues.
Il convient de féliciter M. Mienville, le
jeune architecte, réalisateur du plan général.
Entièrement conçue pour la circon-
stance, la décoration des murailles de la
galerie d entrée forme un cadre bien adapté
aux œuvres qu’elle renferme, œuvres pour
la plupart rattachées à l’Art décoratif par
leur destination plutôt que par leur essence
même, et procédant de ces fameux arts
majeurs, dont la distinction suscita tant de
protestations indignées.
Prouvé, Barotte, Maclot et Martignon,
et d autres y ont exalté dans une série
de tableaux bien sentis, le charme du
ciel lorrain, la saveur de la fière pro-
vince souvent âpre et mélancolique, par-
fois chantante, adoucie, émouvante par les
lignes lassées de ses collines, par le repos
de ses grands bois, étirés jusqu’aux brumes
mauves des horizons délicats.
Émile galle Guéridon (marqueterie)
Lampe électrique
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