L’ART DECORATIF
époques de commerce, où les royaumes de
Chypre, de Candie et de Morée étaient
assujettis à la République des doges. Il
suffit de consulter les tableaux des Bellini
de Carpaccio pour voir quelle foule bi-
dc ’ evantins envahissait les places
et le t Ces robes chamarrées et les
vastes turi Rs Turcs, les bonnets des
de tapis, avec leurs déballage sur l’épaule,
et le souvenir des apports orientaux ne se
fait guère plus sentir que par les étalages
de coraux aux devantures de la place Saint-
Marc.
Mais il subsiste toujours le beau dé-
ploiement de couleur des barques de pêche,
que nous avons déjà signalé : les carènes
ALFRED SMITH
(Appartient à S. M. le Roi d’Italie)
Persans, les coiffures compliquées des fem-
mes y sont fidèlement rapportés. Tintoret
dans son Miracle de Saint-Marc à l’Aca-
démie, ou Véronèse, dans ses festins évan-
géliques et son Triomphe de Venise du Palais
Ducal, n’ont pas omis non plus de faire
figurer les Orientaux richement drapés qu’ils
coudoyaient tous les jours.
Ziem, lors de ses premiers séjours à
Venise, pouvait croquer encore groupes
pittoresques de marchands venus de Cons-
tantinople, de l’Archipel ou de Syrie. Aujour-
d’hui toutes ces figures caractéristiques ont
bien diminué. On y rencontre, comme en beau-
coup d’autres endroits, quelques marchands
enluminées de figures de saints, comme une
page de vieil antiphonaire, et les voiles his-
toriées de soleils et de combinaisons géomé-
triques, croix et chevrons, en tons vifs de
vermillon et de cadmium.
On croit revoir les galères anciennes
ou retrouver les tentes de pourpre du Bu-
centaure; et cet épanouissement de couleur
"ichesse se poursuit dans les bateaux
deo de fruits que l’on voit passer sur
V cai comme une corbeille à fleur d’eau.
L« magnificence de la lumière, l’a¬
bonda. fécondité du pays s’unissent donc
pour multiplier aux yeux des spectacles de
joie et de splendeur, pour mettre partout
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époques de commerce, où les royaumes de
Chypre, de Candie et de Morée étaient
assujettis à la République des doges. Il
suffit de consulter les tableaux des Bellini
de Carpaccio pour voir quelle foule bi-
dc ’ evantins envahissait les places
et le t Ces robes chamarrées et les
vastes turi Rs Turcs, les bonnets des
de tapis, avec leurs déballage sur l’épaule,
et le souvenir des apports orientaux ne se
fait guère plus sentir que par les étalages
de coraux aux devantures de la place Saint-
Marc.
Mais il subsiste toujours le beau dé-
ploiement de couleur des barques de pêche,
que nous avons déjà signalé : les carènes
ALFRED SMITH
(Appartient à S. M. le Roi d’Italie)
Persans, les coiffures compliquées des fem-
mes y sont fidèlement rapportés. Tintoret
dans son Miracle de Saint-Marc à l’Aca-
démie, ou Véronèse, dans ses festins évan-
géliques et son Triomphe de Venise du Palais
Ducal, n’ont pas omis non plus de faire
figurer les Orientaux richement drapés qu’ils
coudoyaient tous les jours.
Ziem, lors de ses premiers séjours à
Venise, pouvait croquer encore groupes
pittoresques de marchands venus de Cons-
tantinople, de l’Archipel ou de Syrie. Aujour-
d’hui toutes ces figures caractéristiques ont
bien diminué. On y rencontre, comme en beau-
coup d’autres endroits, quelques marchands
enluminées de figures de saints, comme une
page de vieil antiphonaire, et les voiles his-
toriées de soleils et de combinaisons géomé-
triques, croix et chevrons, en tons vifs de
vermillon et de cadmium.
On croit revoir les galères anciennes
ou retrouver les tentes de pourpre du Bu-
centaure; et cet épanouissement de couleur
"ichesse se poursuit dans les bateaux
deo de fruits que l’on voit passer sur
V cai comme une corbeille à fleur d’eau.
L« magnificence de la lumière, l’a¬
bonda. fécondité du pays s’unissent donc
pour multiplier aux yeux des spectacles de
joie et de splendeur, pour mettre partout
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