L’ART DÉCORATIF
M. Lérand dans « Le Juif Errant » (Rôle de Rodtn)
(Avec l’autorisation de M. Ed. Sagot, Éditeur)
Les Poids
(Avec l’autorisation de M. Ed. Sagot, Editeur)
vation du caractère qui n’est
déjà pas banale et pourra de-
venir très personnelle.
Chahine, récemment arrivé
de Venise, venait alors de pas-
ser un an à l’Académie Julian,
où il avait eu pour professeur
Jean-Paul Laurens et Benjamin
Constant, sans que cet ensei-
gnement ait déterminé une in-
fluence sur son talent. Les
années suivantes, ses envois
du Salon, L’Asphyxiée (1898),
Montmartre (1899), toujours
dans une note populaire et
triste, avec de solides qualités
de matière, affirmaient un sen-
timent plus délicat de l’éclai-
rage. Effet d’intérieur et jour
de la rue parisienne y étaient
étudiés avec un œil très juste
et très attentif.
C’est après ces premiers
essais de peintre, en 189g, que
M. Chahine exécuta sa pre-
mière pointe sèche, un simple
croquis. A Venise, son maître
Paoletti lui faisait copier à la
plume des eaux fortes de Tie-
polo, et cette éducation de la
main et de la vision ne devait
certainement pas être perdue
pour l’artiste ; mais c’est après
avoir vu à Paris un camarade
d’atelier faire de la gravure
qu’il s’essaya dans ce genre,
avec des moyens d’abord très
rudimentaires, esquissant sur
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M. Lérand dans « Le Juif Errant » (Rôle de Rodtn)
(Avec l’autorisation de M. Ed. Sagot, Éditeur)
Les Poids
(Avec l’autorisation de M. Ed. Sagot, Editeur)
vation du caractère qui n’est
déjà pas banale et pourra de-
venir très personnelle.
Chahine, récemment arrivé
de Venise, venait alors de pas-
ser un an à l’Académie Julian,
où il avait eu pour professeur
Jean-Paul Laurens et Benjamin
Constant, sans que cet ensei-
gnement ait déterminé une in-
fluence sur son talent. Les
années suivantes, ses envois
du Salon, L’Asphyxiée (1898),
Montmartre (1899), toujours
dans une note populaire et
triste, avec de solides qualités
de matière, affirmaient un sen-
timent plus délicat de l’éclai-
rage. Effet d’intérieur et jour
de la rue parisienne y étaient
étudiés avec un œil très juste
et très attentif.
C’est après ces premiers
essais de peintre, en 189g, que
M. Chahine exécuta sa pre-
mière pointe sèche, un simple
croquis. A Venise, son maître
Paoletti lui faisait copier à la
plume des eaux fortes de Tie-
polo, et cette éducation de la
main et de la vision ne devait
certainement pas être perdue
pour l’artiste ; mais c’est après
avoir vu à Paris un camarade
d’atelier faire de la gravure
qu’il s’essaya dans ce genre,
avec des moyens d’abord très
rudimentaires, esquissant sur
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