L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (7,1.1905)

TAQUOY

Dans le Parc


veuses à Quimperlé, près du vieux pont,
Sentinelle, dans la nuit très bleue, Pont
d’Amiens, sous la neige, — offre des mélanges
de peinture et de gouache céruléens.

Mais quelles que soient les hardiesses
mouvementées de ces tonalités, elles rap-
pellent le chromo, et c’est un tort. Brac-
quemond, Raffaëlli, d’autres, estiment que
la lumière doit venir de l’abstention,
que les clartés s’enlèvent simplement
sur le fond général par l’absence de
couleurs. Consultez Rembrandt, ses
vides où transparaît le papier, et, tout
autour, ses noirs rayonnants. Bracque-
mond a dit : « Je ne songe pas à mes noirs,
je songe à mes blancs». C’est l’idée
maîtresse qui doit dominer le graveur.
Ici des tempéraments très divers,
très distincts aussi, apportent leurs pas-
sions et leurs techniques. D’Eugène
Béjot, nouveau venu, des sites urbains,
petites aquarelles de Paris ; de Bales-
trieri, d’ombreuses et byronniennes
scènes, et, plus modernes, Sous le pa-
rapluie, Vue de Notre-Dame ; de Simo-
net, un Passeur et des Bateaux au
mouillage, à Royan ; de Muller, un
Départ pour la chassé, très eau-forte,
en noir et bistre, Vile heureuse, à la
Puvis de Chavannes, Le livre préféré,
Il Escarpolette, en rose passé, vert
clair, essais de fabulettes en contrastes
lumineux.

FRANCIS JOURDAIN

Le Chat