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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 7,1.1905

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Pigeon, Amédée: Fantin-Latour
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https://doi.org/10.11588/diglit.44575#0140
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L’ART DECORATIF


La pensée du peintre, épris dès sa jeu-
nesse de musique et de tout ce qui est beau
en musique, se développa auprès de l’artiste
qui est devenue sa femme, Mlle Victoria
Dubourg.
Dans un portrait que possède
le Musée du Luxembourg elle est
la Liseuse qui incline au-dessus du
livre entrouvert une figure un peu
pensive, autour de laquelle Fantin
a fait jouer tous ces reflets qui font
ses œuvres reconnaissables entre
toutes.
Fantin qui avait habité la rive
droite vint, après 1870, habiter la
rue des Beaux-Arts d’où il n’a plus
bougé.
Avant 1870 Fantin avait voyagé:
il avait vu l’Angleterre en compagnie
de Whistler et du peintre Edwin
Edwards, la Hollande, plusieurs
grandes villes de l’Allemagne du
Sud, entre autres Munich et Augs-
bourg, dont il vantait le Musée.
En 1873, il peignit ce beau por-
trait de Mme Fantin-Latour ; en 1874,
ce bouquet de fleurs blanches dans
un vase blanc et bleu de Delft,
œuvre admirable que possède au-
jourd’hui le marchand de tableaux
Gérard.
Au Salon de 1874, Fantin en-
voyait, sous le n° 702, Fleurs et
objets divers.
Des amis connus, avant 1870,
Georges Cuisin, d’abord peintre de
portraits et de paysages, puis peintre
de fleurs; Auguste-Louis-Marie Ot-
tin, élève de David d’Angers, auteur
de la Vérité, statue de marbre;
Whistler, l’auteur déjà célèbre de
la Fille blanche (au Salon des Re-
fusés, i863); Legros, qui s’était
établi en Angleterre; de Basleroy,
et autres, quelques-uns manquaient à l’appel,
notamment le peintre Bazile, tué pendant la
guerre de 1870 dans les environs de Dijon.
D’autres, comme Georges Cuisin, aban-
donnant le portrait, le paysage, la nature
morte, où ils avaient excellé, se donnaient
tout entiers à l’étude des fleurs.
Le groupe de vaillants artistes formé
autour du professeur Lecoq de Boisbaudran
se dispersa.

En 1870 et 1871 un grand changement
eut lieu dans la vie de Fantin. Il commença
à négliger un peu les copies dans le Musée
du Louvre qui l’avaient rendu célèbre.
Après avoir si longtemps étudié les maîtres,

Dessin
et tous les maîtres : italiens, flamands,
français, il se mit à voler de ses propres
ailes. Ce fut alors qu’il esquissa très rapide-
ment toutes ces compositions qu’il reprit
en ces dernières années, et qui sont les
œuvres de sa maturité, allégories sur des
sujets musicaux empruntés à Schumann, à
Richard Wagner, à Berlioz, à Rossini,
hommages à Victor Hugo, à Eugène Dela-
croix, à Stendhal.

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