ÉMILE GALLÉ
qui est actuellement dans la galerie de
M. C. Boucher, à Cognac.
Chaque année on admirait aux «Salons»
des meubles spéciaux, principalement des
étagères, des vitrines, des bureaux, puis
des chambres à coucher. En 1892 et i8g3,
la salle à manger commandée par M. Vas-
nier, de Reims.
Passé maître en verrerie, en céramique,
les productions d’ébénisterie, de marque-
terie de Gallé furent contestées par quel-
ques-uns; en tous cas, il eut des imitateurs,
et l’on peut dire que ses innovations, ses
créations, furent copiées, et qu’un genre
nouveau lui est dû.
En somme, pendant le dernier quart
du XIXe siècle, l’action de E. Gallé a été
prépondérante dans les arts appliqués au
décor de la vie; cette action n’a cessé de
croître et de se diffuser; les revues, les
journaux spéciaux prouvent surabondam-
ment ce que nous avançons.
Michelet, en des ouvrages immortels,
nous a décrit merveilleusement la Nature.
la Femme, l’insecte,
Montagne, laissant au
impérissables. Gallé,
l’Oiseau, la Mer, la
lecteur des souvenirs
dans ses œuvres, a
fait de même; il y a là, à notre avis, une
analogie qu’il convient de rappeler.
L’action de Gallé s’est fait sentir éga-
lement par ses écrits, et ceux qui ont
compris sa méthode y ont puisé des forces
d’indépendance.
Gallé était obsédé, depuis quelques
années, par l’idée de créer en Lorraine une
alliance des industries d’art ; son rêve a été réa-
lisé : l’« Ecole de Nancy» a été instituée, la
Présidence lui en a été donnée ; cette école doit
rester autonome. Notre éminent artiste a
aimé ardemment son pays, sa province ; il
ne s’est point contenté de l’aimer, il l’a
servie et a assuré après lui la continuation
de cette protection éclairée des arts. Que
son exemple soit suivi et que ses associés,
se souvenant de cette grande mémoire,
continuent son œuvre: ils mériteront bien
du pays.
Gallé laisse des quantités de pièces
inachevées, qui peuvent alimenter ses ate-
liers pendant de nombreuses années.
Les industriels qui l’ont copié ou
imité depuis si longtemps ont encore là
devant eux un vaste champ d’exploitation.
Combien mieux nous aimerions applaudir
à leurs innovations artistiques, plutôt qu’à
constater l’augmentation de leur chiffre
d’affaires.
Jules Henrivaux
Etagère (panneau de marqueterie)
i 3 5
qui est actuellement dans la galerie de
M. C. Boucher, à Cognac.
Chaque année on admirait aux «Salons»
des meubles spéciaux, principalement des
étagères, des vitrines, des bureaux, puis
des chambres à coucher. En 1892 et i8g3,
la salle à manger commandée par M. Vas-
nier, de Reims.
Passé maître en verrerie, en céramique,
les productions d’ébénisterie, de marque-
terie de Gallé furent contestées par quel-
ques-uns; en tous cas, il eut des imitateurs,
et l’on peut dire que ses innovations, ses
créations, furent copiées, et qu’un genre
nouveau lui est dû.
En somme, pendant le dernier quart
du XIXe siècle, l’action de E. Gallé a été
prépondérante dans les arts appliqués au
décor de la vie; cette action n’a cessé de
croître et de se diffuser; les revues, les
journaux spéciaux prouvent surabondam-
ment ce que nous avançons.
Michelet, en des ouvrages immortels,
nous a décrit merveilleusement la Nature.
la Femme, l’insecte,
Montagne, laissant au
impérissables. Gallé,
l’Oiseau, la Mer, la
lecteur des souvenirs
dans ses œuvres, a
fait de même; il y a là, à notre avis, une
analogie qu’il convient de rappeler.
L’action de Gallé s’est fait sentir éga-
lement par ses écrits, et ceux qui ont
compris sa méthode y ont puisé des forces
d’indépendance.
Gallé était obsédé, depuis quelques
années, par l’idée de créer en Lorraine une
alliance des industries d’art ; son rêve a été réa-
lisé : l’« Ecole de Nancy» a été instituée, la
Présidence lui en a été donnée ; cette école doit
rester autonome. Notre éminent artiste a
aimé ardemment son pays, sa province ; il
ne s’est point contenté de l’aimer, il l’a
servie et a assuré après lui la continuation
de cette protection éclairée des arts. Que
son exemple soit suivi et que ses associés,
se souvenant de cette grande mémoire,
continuent son œuvre: ils mériteront bien
du pays.
Gallé laisse des quantités de pièces
inachevées, qui peuvent alimenter ses ate-
liers pendant de nombreuses années.
Les industriels qui l’ont copié ou
imité depuis si longtemps ont encore là
devant eux un vaste champ d’exploitation.
Combien mieux nous aimerions applaudir
à leurs innovations artistiques, plutôt qu’à
constater l’augmentation de leur chiffre
d’affaires.
Jules Henrivaux
Etagère (panneau de marqueterie)
i 3 5