DOI article:
Belville, Eugène: Orfèvrerie d'étain
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.44575#0237
L’ART DÉCORATIF
une nation amie, un peintre célèbre, membre
de l’institut, sous le nom de « Louis XVI
de fantaisie » !
* *
Nous louerons les auteurs des modèles
exécutés par le Gallia Métal de s’être tenus
également à distance des « Louis XVI de
par d’autres et toujours merveilleusement
transformés par nous pour notre usage ?
Si cette supériorité existe, et on peut
dans bien des cas l’admettre, nous la devons
à un défaut, heureux dans l’occurrence, de
notre esprit au fond très routinier avec les
apparences contraires, qui nous porte à
laisser faire aux voisins les essais dangereux,
quitte à profiter de l’expérience pour éviter
Gallia-Métal
fantaisie» et des «Art nouveau» anglais,
allemands, hollandais ou belges.
Non point que l’on doive, chez ces
derniers, négliger la saveur quelquefois irri-
tante de l’originalité recherchée souvent dans
le bizarre et l’illogique, mais on devra aimer,
il me semble, l’agencement pondéré et les
grâces calmes des pièces dans le goût de
celles que nous avons sous les yeux.
Nous ne nous attarderons pas à sou-
ligner les emprunts évidents à des maitres
connus de la décoration moderne, ni l’in-
fluence très réelle des tentatives étrangères,
ce ne serait pas d’ailleurs pour le regretter.
Ce fameux goût français, plus vivant du
temps où l’on en parlait moins, n’a-t-il pas
toujours été la résultante d’impulsions très
diversement nombreuses, et n’avons-nous pas
toujours été en art moins des créateurs que
les metteurs en œuvre des matériaux fournis
Seau à glace, pichet, seau à biscuits
les exagérations qui répugnent à notre nature
artistique — je ne parle ici que de celle-là.
Ce même esprit nous joue quelquefois,
il est vrai, des tours fâcheux, comme lors-
qu’il nous condamme à ne reconnaître la
valeur de certaines œuvres nées chez nous,
et dont quelque chose d’imprévu nous étonne,
que lorsqu’elles ont fait le tour du monde.
*
* *
Des orfèvres, producteurs eux-mêmes
de pièces modernes du plus grand intérêt,
ont fait place dans leurs vitrines au Gallia
Métal. On le trouvera largement représenté
dans les magasins de la Paix, avenue de
l’Opéra, voisinant heureusement avec les
verres de Gallé et les porcelaines de Copen-
hague.
198
une nation amie, un peintre célèbre, membre
de l’institut, sous le nom de « Louis XVI
de fantaisie » !
* *
Nous louerons les auteurs des modèles
exécutés par le Gallia Métal de s’être tenus
également à distance des « Louis XVI de
par d’autres et toujours merveilleusement
transformés par nous pour notre usage ?
Si cette supériorité existe, et on peut
dans bien des cas l’admettre, nous la devons
à un défaut, heureux dans l’occurrence, de
notre esprit au fond très routinier avec les
apparences contraires, qui nous porte à
laisser faire aux voisins les essais dangereux,
quitte à profiter de l’expérience pour éviter
Gallia-Métal
fantaisie» et des «Art nouveau» anglais,
allemands, hollandais ou belges.
Non point que l’on doive, chez ces
derniers, négliger la saveur quelquefois irri-
tante de l’originalité recherchée souvent dans
le bizarre et l’illogique, mais on devra aimer,
il me semble, l’agencement pondéré et les
grâces calmes des pièces dans le goût de
celles que nous avons sous les yeux.
Nous ne nous attarderons pas à sou-
ligner les emprunts évidents à des maitres
connus de la décoration moderne, ni l’in-
fluence très réelle des tentatives étrangères,
ce ne serait pas d’ailleurs pour le regretter.
Ce fameux goût français, plus vivant du
temps où l’on en parlait moins, n’a-t-il pas
toujours été la résultante d’impulsions très
diversement nombreuses, et n’avons-nous pas
toujours été en art moins des créateurs que
les metteurs en œuvre des matériaux fournis
Seau à glace, pichet, seau à biscuits
les exagérations qui répugnent à notre nature
artistique — je ne parle ici que de celle-là.
Ce même esprit nous joue quelquefois,
il est vrai, des tours fâcheux, comme lors-
qu’il nous condamme à ne reconnaître la
valeur de certaines œuvres nées chez nous,
et dont quelque chose d’imprévu nous étonne,
que lorsqu’elles ont fait le tour du monde.
*
* *
Des orfèvres, producteurs eux-mêmes
de pièces modernes du plus grand intérêt,
ont fait place dans leurs vitrines au Gallia
Métal. On le trouvera largement représenté
dans les magasins de la Paix, avenue de
l’Opéra, voisinant heureusement avec les
verres de Gallé et les porcelaines de Copen-
hague.
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