L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (7,1.1905)

LA BRODERIE

Point lance, point d’esprit, plumetis et
point de chaînette, broderies d’antan,
euvres de patience toujours, dégoût souvent,
s^r^ntueusés broderies Louis XIII où l’or
bosse, légers semis, souples guirlandes
.’onipadour, filets de soie indiens, sertissant
des pierreries, des perles, parfois même des
fragments de miroir, minutieuses broderies
de Chine, art brodé du Japon ; broderies,

Mm» PAULINE RIVIÈRE

richesse de l’étoffe, garniture idéale, qui est
comme l’étoffe elle-même, et souligne la
raison de sa forme, lorsque l’étoffe habille
ou drape; broderie qui permet les fraîcheurs
et les richesses des tons alternés, nuancés,
délicatement polis, des ors rigides, plus
souples quand même que les bijoux gardant
à chaque mouvement la grâce des corps
qu’ils habillent, broderies d’antan gracieuse,
logique, rare
et artiste : la
machine avait
tué tout cela.
U n métier
de Saint-Gall,
en une jour-
née, produit
plus qu’une
ouvrière ha-
bile en toute
sa vie. Le prix
de revient se
réduisant à
presque rien,
la broderie
était tombée
aux modèles
les plus com-
muns, les si-
milis de tout,
l’imitation du
seul laid, dans
la hâte de pro-
duire le plus
Coussin possible, de


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