DOI article:
Bayle, Paule: Chez Lalique
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.44575#0259
L’ART DÉCORATIF
Panneau de tapisserie
(Exécuté par M"” ORY-KOB1N)
lutteurs qui en défend l’en-
trée 1 Le cœur ému nous fran-
chissons le seuil pour pénétrer
dans la grotte des bijoux!...
La voûte en est soutenue
par des piliers encadrés de
branches de sapins qui suc-
combent sous le poids de leurs
fruits résineux et s’épa nouissent
le long de la pièce.
Du plafond tombent d’é-
normes gouttes de cristal ar-
rêtées dans leur chute par des
chaînes de bronze autour des-
quelles se tordent des serpents.
La lumière s’irise en les
traversant de tons diaprés.
Sur la cheminée un homme,
vu jusqu’à mi-corps, nous re-
garde à la lueur de sa lan-
terne tandis que deux fauves
bâillent à ses côtés.
Partout
le ruissellement
des colliers,
des bagues,
des
pendentifs et des plaques
de
corsage.
Ici, les
blonds épis
de
Cérès se
transforment
en
épingles à chapeaux, en boucles
de ceinture, s’égrènent sur
des peignes de corne ou se
groupent sur des coupes de
cristal ; là, un amoureux en-
lacement de libellules se jouant
autour d’une aigue-marine pour
former un devant de robe,
pendant que deux gros scara-
bées d’argent tâtent de leur
mandibules une pierre rouge
tombée parmi les fleurs, et
composent par leur groupement
une sorte de fermail.
Au milieu de la pièce,
émergeant d’un lac couvert de
feuilles de nénuphar, une
chaste ondine s’enroule fri-
leusement dans les algues
qu’elle a sans doute cueillies
sur sa route ; ses sujets ali-
mentent l’eau qui coule à gros
bouillons d’amphores renver-
sées, et voilà un original et
artistique milieu de table d’ar-
gent, qui donne une grisante
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Panneau de tapisserie
(Exécuté par M"” ORY-KOB1N)
lutteurs qui en défend l’en-
trée 1 Le cœur ému nous fran-
chissons le seuil pour pénétrer
dans la grotte des bijoux!...
La voûte en est soutenue
par des piliers encadrés de
branches de sapins qui suc-
combent sous le poids de leurs
fruits résineux et s’épa nouissent
le long de la pièce.
Du plafond tombent d’é-
normes gouttes de cristal ar-
rêtées dans leur chute par des
chaînes de bronze autour des-
quelles se tordent des serpents.
La lumière s’irise en les
traversant de tons diaprés.
Sur la cheminée un homme,
vu jusqu’à mi-corps, nous re-
garde à la lueur de sa lan-
terne tandis que deux fauves
bâillent à ses côtés.
Partout
le ruissellement
des colliers,
des bagues,
des
pendentifs et des plaques
de
corsage.
Ici, les
blonds épis
de
Cérès se
transforment
en
épingles à chapeaux, en boucles
de ceinture, s’égrènent sur
des peignes de corne ou se
groupent sur des coupes de
cristal ; là, un amoureux en-
lacement de libellules se jouant
autour d’une aigue-marine pour
former un devant de robe,
pendant que deux gros scara-
bées d’argent tâtent de leur
mandibules une pierre rouge
tombée parmi les fleurs, et
composent par leur groupement
une sorte de fermail.
Au milieu de la pièce,
émergeant d’un lac couvert de
feuilles de nénuphar, une
chaste ondine s’enroule fri-
leusement dans les algues
qu’elle a sans doute cueillies
sur sa route ; ses sujets ali-
mentent l’eau qui coule à gros
bouillons d’amphores renver-
sées, et voilà un original et
artistique milieu de table d’ar-
gent, qui donne une grisante
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