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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 7,1.1905

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Félice, Roger de: La peinture aux salons
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https://doi.org/10.11588/diglit.44575#0282
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L’ART DECORATIF

Édouard Saglio. Une femme vue de dos, en
robe de satin gris ardoisé que barre une
écharpe verte, et les fillettes vêtues de
blanc, relient la sombre masse des habits
noirs à la masse colorée que forment à
droite deux autres jeunes femmes. L’une,
blonde et vêtue de bleu, s’incline dans une
attitude d’une grâce achevée vers la figure

de poignant et de profond dans ceux de
Carrière. Mais quelles merveilleuses qualités
de peintre ! Quelle sûreté infaillible, quelle
hardiesse et quelle male franchise dans les ac-
cords de tons, dans la répartition des ombres
et des lumières, dans la subordination des
détails à l’ensemble, dans l’étagement des
plans et la simplification des masses !


LUCIEN MONOD

Grotte (.Société Nationale)

olympienne de René Ménard, en déployant
son éventail de dentelle blanche et de nacre
— une merveille de simplicité dans le rendu
et de réussite, cet éventail ! — L’autre,
brune, en soie mauve, coiffée d’une sorte
de chapeau-turban d’une lourdeur excessive,
est assise de face près de la table à thé,
pensive et inoccupée.
Ce qui manque à cette œuvre, on le
devine bien : c’est un peu plus d’enveloppe
et de mystère, de féminité dans la grâce et
aussi une expression plus vivante des phy-
sionomies, la palpitation mystérieuse de
l’âme, en un mot ce qui rend délicieux les
portraits d’Ernest Laurent, et ce qu’il y a

Le tableau de M. Simon nous a con-
duits de la scène d’intimité où la figure hu-
maine s’entoure d’une composition d’en-
semble au portrait proprement dit. Parmi
les portraits du présent Salon, il y a un in-
contestable chef-d’œuvre, et l'un des plus
purs chefs-d’œuvre d’Eugène Carrière. C’est
encore une « Maternité » que le portrait de
Mme Eevillez et de son fils, mais une Ma-
ternité où la mère a soixante-dix ans et
l’enfant quarante-cinq. Ce qui unit ces deux
êtres, ce n’est plus le lien d’amour instinctif,
presque à demi animal, et relevant de l’es-
pèce plus que de l’individu, mais l’affection
consciente, accrue de tout l’apport de la vie.

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