L’ART DÉCORATIF
verte et brune où se rapprochent des saute-
relles sous des cabochons de saphirs; sinon
de celui-ci dont les branches en diamants
balancent des amphores en cristal de roche
où se détaillent de menues figurines taillées
en mat : de ressouvenirs classiques, M. La-
lique fait le bijou le plus personnel qui
soit. On peut oublier la puissance de cou-
leur de ce devant de corsage, deux noisettes
en opales rouges et or, dont les feuilles de
cristal de roche sont montées sur un fond
à la façon des pierres à griffes ; et notre
main pourra découper nonchalamment le
roman du jour avec le yatagan de ce fro-
ment blond, l’aile de cette énorme cigale
corne et argent.
La perfection de ces matières n’a d’égale
que leur assemblage : nous sommes peut-
être ici en présence de l’art le plus prenant
et le plus absolu de notre époque. La va-
leur de préciosité qui brillait au temps de
Massin s’est résignée au second rang. Au-
jourd’hui régnent la ligne, la coloration, la
conception du sujet et le génie de sa com-
position. Ce sont à la fois des tableaux,
des sculptures et des ornements associés
aux charmes fugitifs de la beauté vivante.
Quelle victoire de les perpétuer en les
accentuant !
Léon Riotor.
288
verte et brune où se rapprochent des saute-
relles sous des cabochons de saphirs; sinon
de celui-ci dont les branches en diamants
balancent des amphores en cristal de roche
où se détaillent de menues figurines taillées
en mat : de ressouvenirs classiques, M. La-
lique fait le bijou le plus personnel qui
soit. On peut oublier la puissance de cou-
leur de ce devant de corsage, deux noisettes
en opales rouges et or, dont les feuilles de
cristal de roche sont montées sur un fond
à la façon des pierres à griffes ; et notre
main pourra découper nonchalamment le
roman du jour avec le yatagan de ce fro-
ment blond, l’aile de cette énorme cigale
corne et argent.
La perfection de ces matières n’a d’égale
que leur assemblage : nous sommes peut-
être ici en présence de l’art le plus prenant
et le plus absolu de notre époque. La va-
leur de préciosité qui brillait au temps de
Massin s’est résignée au second rang. Au-
jourd’hui régnent la ligne, la coloration, la
conception du sujet et le génie de sa com-
position. Ce sont à la fois des tableaux,
des sculptures et des ornements associés
aux charmes fugitifs de la beauté vivante.
Quelle victoire de les perpétuer en les
accentuant !
Léon Riotor.
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