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https://doi.org/10.11588/diglit.27697#0419
LA THESSALIE.
A'JpqÇOV TU^UjÙ 17T7JVV , OÇ CM SïQÿlV fyjCÇ Y&V.
Nonjî a tes ejjaules il cbajfoit le diuin Arion , tres-vifte cheuald'Adrastw, lemelauoit eftêcngendnd’vh
Dieu. Car Antimachusqui le dit estre nay de la terré3 met qu Adrastus fut le troisiesme qu il
eut en sa puissance,ayantpremierement esté àOncus, quienaccommoda Hercules à laguer-
red’Elide. EtHerculesledonnaà Adràstus. Neantmoinsce neit point encore ce que Philo-
strate veutdire: & faut recourirà ceque les interpretes dë Pindare alleguent surcepaisage dc
la 4. Pythienne àArceiilaus Cyrcnéeh; 7rdj noerfJ)£voç mfscuu : ensant dupierreux Neptune. Qiie
ce Dieu eftoit reueré des Thejfalicns pour leur auoir autrefois fait ce hien d'ouftrir ies montagnes qui empeft
choient lesieuue Penéedes'efcoulerhors de laplaine de Ternpé, &pourcetteoccaston ta noyoit toute. Probus
ie Grammairien sur ce lieu-cy du premier des Georgiques,
TuJ 0 cut prima furentem
Fudit equum tcllw.
Parlant de cela plus appertement ; ditqu en laThestaîieestoîent leschamps qü'onappeîîôic
Pierreux,parceque làau droity auoitcertain lieu,lequel Neptune à tout sonTridentayaht
frappé,il produitvn cheualqui eut nomScyphius. Herodoteau^. de sonHistoire, metque
Xerxesy alla tout expressement pour levoir. Maisde ce cheual Scyphius,les autres en reci-
tent vne teile fable, laquelle n’est pas gueres honneste, toucesfois pource qu’elle fait icy nom-
mésrient à nôstre propos, ïe suis contraint de l’y inserer, cai: elle n’oftencèra pas tant les mode-
stes oreilles, qu’elle amenera d’esclaircissement. Que Neptürie s’estant vne fois endormy sut
vnc pierre, il se corrompit ensonge, & que la terre ayant receu cette pollution respandüë, en
prodüit le cheual appellé Scyphion. Ceux qui voudront mainteriant aflegoriser là destus, &:
mesmes en la PhilosophieChimique, n’auront pas la campagne icy moins libre & ouuerte,que
les plaines de îa Thestalic, representées en ce tableau : & pourront renc'ôritrer toüt lütarit à
propos qu’en nul autre endrûit qu ils sceustent donner ,,hors-mis vn seul poinâ: qui rie quadre
pasgueresbien:à sçauoir celuy ducheual. CarNeptunesansdouteestlamer3quiconststede
cleux substances ; l’vne salée,& l’autre douce. Comme on le peut facilement discerner en lase-
paratio d’icelless tant par le feu dans vn âlembic ou cornuë,que par îa chaleur du Soleil quand
onfait le sel. La lubstance saléeest sixe,&Tautre volatile. Lafixe riepeutricnengendrerne
produire de soy,st elle n’est alterée &: changée de sa nature en vne autre,parce qu’elle n’a aucun
mouuement par le feu, qui est plus fort & aigu quc la châleur naturelie ; parquoy il faut que
tout ce qui est propre &subje£t à corruption &generation soit volatil, c’està dire souffrant &
patistantsous l’adion dufcu. Delasubstance doncques salmastrefixe, se procréenttoutes sor-
tes de mineraux par vne certaine accumulation &astemblementde parties, qui se lient&re-
streignenten vn,sansqu’aucunaccroiirenient puis-aprcsy interuienne: & de ladoucequiest
voiatile,partie s’esseue en l’air,asin de se respôilsir là enpluyes, neges, gresles)bruines,rosées,&
aucres meteoriques împrcstions; puis se resoudreicy bascneau parvne prouidencedenature,
pourl’arrousement& impregnation de la terre. Pârtie demeure icy bas,comme empastée dans
icelle, pour la produdion & maintencment de toutes sortes de vegetaux, & le reste coule en
fontaines ,lacs, & riuieres. Voila pourquoy Orphée, &Homereapres luy3ont appellé l’O-
cean ie pere des hommes & des Dieux.
ÎCl'KtCLVOV %&XèCû TTU'dj â<P$lTOV GUîV S0V7TX 3
VtZT&V TE 'J/JÎOIV > T
Par lespremieres se pouuant entendre naturellement cettesubstance salsugineuse fixe, pesari-
te & arrestée immobile en bas : & les Dieux par l’autre qui s’esleue contre-mont vers le eiel, là
où est leur domicile;comme ce globe icy bas de la terre & de l’eau l’est des hommcs & animaux
viuans en iceluy. Mais au reste,quelle est cetce semence generatiue de Neptune ou la mer ? Ce
11e peut certes estre l’eau douce qui est trop cruë & trop simple pour rien produireimmediate-
ment de soy. II faut doncques quc ce soit la salée, graile, ondueuse, & chaude; de la propriecé
des spermes & substances propres àengendrer. Or nous auons monstré cy-deuant au tableau
de V enus que le sel est fort generatif & fecond,prouoquant la sensualité,voire luxure,dont se-
roit prouenu ce mot de Salacitas, & Saiacta, femme de Neptune. Et quant aux vegctaux, iceluy
Neptune entre ses surnoms auroit austi eu celuy de <pvrdx/Moç, c’est à dire autheur de cette hu-
midité,qui est cause de la procreation de tout ce quise produit icy bas en la terre. Car le sel est
source,fondement,& racine de toute humidité: laquelle est double; l’vne chaude,grastc & on-
£tueuse, & c’est celle-sàqui nourrist, de nature desouphre 011 de salpestre. L’autre plus cruë &
froide,de nature de Mcrcure,ou de sel Amoniac,qui contépere,arrouse & refraischist le nour-
rissementjCÔme lapituiteenl’animal. Lesquellesdeux humiditezconsistansradicalement au
selcomnuin, delàsecommuniqueritàtouslescomposez eiementaires,& sont lacausede leur
produstion & maintenement ;dont lesplus homogenezde tous , & de la plusforte &solide
composttion, voire comme inextermiriabies , sont îes metaux. Neantmoins ilsne sont autre
L1
A'JpqÇOV TU^UjÙ 17T7JVV , OÇ CM SïQÿlV fyjCÇ Y&V.
Nonjî a tes ejjaules il cbajfoit le diuin Arion , tres-vifte cheuald'Adrastw, lemelauoit eftêcngendnd’vh
Dieu. Car Antimachusqui le dit estre nay de la terré3 met qu Adrastus fut le troisiesme qu il
eut en sa puissance,ayantpremierement esté àOncus, quienaccommoda Hercules à laguer-
red’Elide. EtHerculesledonnaà Adràstus. Neantmoinsce neit point encore ce que Philo-
strate veutdire: & faut recourirà ceque les interpretes dë Pindare alleguent surcepaisage dc
la 4. Pythienne àArceiilaus Cyrcnéeh; 7rdj noerfJ)£voç mfscuu : ensant dupierreux Neptune. Qiie
ce Dieu eftoit reueré des Thejfalicns pour leur auoir autrefois fait ce hien d'ouftrir ies montagnes qui empeft
choient lesieuue Penéedes'efcoulerhors de laplaine de Ternpé, &pourcetteoccaston ta noyoit toute. Probus
ie Grammairien sur ce lieu-cy du premier des Georgiques,
TuJ 0 cut prima furentem
Fudit equum tcllw.
Parlant de cela plus appertement ; ditqu en laThestaîieestoîent leschamps qü'onappeîîôic
Pierreux,parceque làau droity auoitcertain lieu,lequel Neptune à tout sonTridentayaht
frappé,il produitvn cheualqui eut nomScyphius. Herodoteau^. de sonHistoire, metque
Xerxesy alla tout expressement pour levoir. Maisde ce cheual Scyphius,les autres en reci-
tent vne teile fable, laquelle n’est pas gueres honneste, toucesfois pource qu’elle fait icy nom-
mésrient à nôstre propos, ïe suis contraint de l’y inserer, cai: elle n’oftencèra pas tant les mode-
stes oreilles, qu’elle amenera d’esclaircissement. Que Neptürie s’estant vne fois endormy sut
vnc pierre, il se corrompit ensonge, & que la terre ayant receu cette pollution respandüë, en
prodüit le cheual appellé Scyphion. Ceux qui voudront mainteriant aflegoriser là destus, &:
mesmes en la PhilosophieChimique, n’auront pas la campagne icy moins libre & ouuerte,que
les plaines de îa Thestalic, representées en ce tableau : & pourront renc'ôritrer toüt lütarit à
propos qu’en nul autre endrûit qu ils sceustent donner ,,hors-mis vn seul poinâ: qui rie quadre
pasgueresbien:à sçauoir celuy ducheual. CarNeptunesansdouteestlamer3quiconststede
cleux substances ; l’vne salée,& l’autre douce. Comme on le peut facilement discerner en lase-
paratio d’icelless tant par le feu dans vn âlembic ou cornuë,que par îa chaleur du Soleil quand
onfait le sel. La lubstance saléeest sixe,&Tautre volatile. Lafixe riepeutricnengendrerne
produire de soy,st elle n’est alterée &: changée de sa nature en vne autre,parce qu’elle n’a aucun
mouuement par le feu, qui est plus fort & aigu quc la châleur naturelie ; parquoy il faut que
tout ce qui est propre &subje£t à corruption &generation soit volatil, c’està dire souffrant &
patistantsous l’adion dufcu. Delasubstance doncques salmastrefixe, se procréenttoutes sor-
tes de mineraux par vne certaine accumulation &astemblementde parties, qui se lient&re-
streignenten vn,sansqu’aucunaccroiirenient puis-aprcsy interuienne: & de ladoucequiest
voiatile,partie s’esseue en l’air,asin de se respôilsir là enpluyes, neges, gresles)bruines,rosées,&
aucres meteoriques împrcstions; puis se resoudreicy bascneau parvne prouidencedenature,
pourl’arrousement& impregnation de la terre. Pârtie demeure icy bas,comme empastée dans
icelle, pour la produdion & maintencment de toutes sortes de vegetaux, & le reste coule en
fontaines ,lacs, & riuieres. Voila pourquoy Orphée, &Homereapres luy3ont appellé l’O-
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Par lespremieres se pouuant entendre naturellement cettesubstance salsugineuse fixe, pesari-
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viuans en iceluy. Mais au reste,quelle est cetce semence generatiue de Neptune ou la mer ? Ce
11e peut certes estre l’eau douce qui est trop cruë & trop simple pour rien produireimmediate-
ment de soy. II faut doncques quc ce soit la salée, graile, ondueuse, & chaude; de la propriecé
des spermes & substances propres àengendrer. Or nous auons monstré cy-deuant au tableau
de V enus que le sel est fort generatif & fecond,prouoquant la sensualité,voire luxure,dont se-
roit prouenu ce mot de Salacitas, & Saiacta, femme de Neptune. Et quant aux vegctaux, iceluy
Neptune entre ses surnoms auroit austi eu celuy de <pvrdx/Moç, c’est à dire autheur de cette hu-
midité,qui est cause de la procreation de tout ce quise produit icy bas en la terre. Car le sel est
source,fondement,& racine de toute humidité: laquelle est double; l’vne chaude,grastc & on-
£tueuse, & c’est celle-sàqui nourrist, de nature desouphre 011 de salpestre. L’autre plus cruë &
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