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que ou romaine. La matière de ces figures n'est ni le
bois ni la toile : c'est une sorte de carton fait de feuil-
lets de papyrus agglutiné et recouvert d'une couche
assez épaisse d'argile stuquée et peinte. Cette com-
position est devenue tellement friable au cours des
siècles qu'elle tombe en poussière au moindre choc.
Sur cent momies de ce type c'est au plus si on en
sauve trois ou quatre, et c'est à force de précautions
que j'ai réussi à en transporter une douzaine à Boulaq.
Elles y font bonne figure à côté des momies chrétien-
nes que Mariette trouva jadis à Saqqarah. Je n'en
finirais point si je voulais décrire les types variés que
la pioche de nos ouvriers tire chaque jour du sol : les
animaux eux-mêmes avaient leurs hypogées entre-
mêlés à ceux des hommes, ici les éperviers entassés
par centaines dans des boîtes en bois, là des chacals
empilés dans les trous. Le chacal était en honneur chez
les habitants de l'Akhmim antique, on l'apprivoisait
et on le nourrissait dans les temples ; un d'entre eux
avait un petit sarcophage oblong, peint et orné com-
me un sarcophage humain.
Que dire maintenant des explorations rapides que
nous avons entreprises le long du Nil? Beaucoup nJont
rien produit, d'autres n'ont donné qu'un objet ou deux
mais intéressants. Qui s'attendait à rencontrer au vil-
lage de Helleh le tombeau d'un écuyer de' Eamsès III
et le portrait des deux chevaux de bataille du roi !
Les fragments d'inscriptions ramassés à Girgèh sem-
blent bien prouver que cette ville s'élève sur le site
de l'ancienne Thinis. Mèshéïkh, en face de Girgèh,
cachait un petit temple construit par Ramsès II et
que ou romaine. La matière de ces figures n'est ni le
bois ni la toile : c'est une sorte de carton fait de feuil-
lets de papyrus agglutiné et recouvert d'une couche
assez épaisse d'argile stuquée et peinte. Cette com-
position est devenue tellement friable au cours des
siècles qu'elle tombe en poussière au moindre choc.
Sur cent momies de ce type c'est au plus si on en
sauve trois ou quatre, et c'est à force de précautions
que j'ai réussi à en transporter une douzaine à Boulaq.
Elles y font bonne figure à côté des momies chrétien-
nes que Mariette trouva jadis à Saqqarah. Je n'en
finirais point si je voulais décrire les types variés que
la pioche de nos ouvriers tire chaque jour du sol : les
animaux eux-mêmes avaient leurs hypogées entre-
mêlés à ceux des hommes, ici les éperviers entassés
par centaines dans des boîtes en bois, là des chacals
empilés dans les trous. Le chacal était en honneur chez
les habitants de l'Akhmim antique, on l'apprivoisait
et on le nourrissait dans les temples ; un d'entre eux
avait un petit sarcophage oblong, peint et orné com-
me un sarcophage humain.
Que dire maintenant des explorations rapides que
nous avons entreprises le long du Nil? Beaucoup nJont
rien produit, d'autres n'ont donné qu'un objet ou deux
mais intéressants. Qui s'attendait à rencontrer au vil-
lage de Helleh le tombeau d'un écuyer de' Eamsès III
et le portrait des deux chevaux de bataille du roi !
Les fragments d'inscriptions ramassés à Girgèh sem-
blent bien prouver que cette ville s'élève sur le site
de l'ancienne Thinis. Mèshéïkh, en face de Girgèh,
cachait un petit temple construit par Ramsès II et