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DU SOL ÉaYPTIEM
Par M. Gay Lussac
Chaque fois qu'il s'agit de décrire, la vallée du Nil,
on est fatalement amené à se reporter à la lettre dans
laquelle Amrou, en des termes présents à votre mé-
moire, fait part au khalife Omar de la vive impres-
sion qu'il ressentit, lorsqu'il mit pour la première
fois le pied sur la terre qu'il devait conquérir à l'Is-
lam :
« Il y a un temps fixe où toutes les sources de l'uni-
« vers viennent payer au roi des fleuves le tribut
(( auquel la Providence les a assujetties envers lui;
a alors les eaux augmentent, elles sortent de leur lit,
« et elles arrosent la surface de l'Egypte pour y
« déposer un limon productif. Un peuple protégé du
« ciel y jette des semences dont il attend la prospé-
« rite de l'Être Suprême, qui fait croître et mûrir
« les moissons; le germe se développe, la tige se lève,
« l'épi se forme par le secours d'une rosée bénigne qui
« supplée aux pluies, et qui entretient le suc nourri-
ce cier dont le sol s'est abreuvé. »
DU SOL ÉaYPTIEM
Par M. Gay Lussac
Chaque fois qu'il s'agit de décrire, la vallée du Nil,
on est fatalement amené à se reporter à la lettre dans
laquelle Amrou, en des termes présents à votre mé-
moire, fait part au khalife Omar de la vive impres-
sion qu'il ressentit, lorsqu'il mit pour la première
fois le pied sur la terre qu'il devait conquérir à l'Is-
lam :
« Il y a un temps fixe où toutes les sources de l'uni-
« vers viennent payer au roi des fleuves le tribut
(( auquel la Providence les a assujetties envers lui;
a alors les eaux augmentent, elles sortent de leur lit,
« et elles arrosent la surface de l'Egypte pour y
« déposer un limon productif. Un peuple protégé du
« ciel y jette des semences dont il attend la prospé-
« rite de l'Être Suprême, qui fait croître et mûrir
« les moissons; le germe se développe, la tige se lève,
« l'épi se forme par le secours d'une rosée bénigne qui
« supplée aux pluies, et qui entretient le suc nourri-
ce cier dont le sol s'est abreuvé. »