Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]: Bulletin de l'Institut Egyptien (2.Ser. 6.1885(1886))

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carbonate à structure lamellaire, puis à cassure sac-
charoïde. Ce filon d'albâtre s'étend à l'Est sur une
longueur de plusieurs kilomètres ; à l'Ouest il traverse
l'Ouadi principal et parait s'engager sous le massif
élevé qui forme l'autre rive. Il a été exploité dans les
temps anciens en plusieurs endroits et spécialement
proche de la jonction des ouadis. Là le rocher a été
coupé à pic dans une assez grande hauteur. Sur le
plateau qui le domine on rencontre des débris de pote-
ries; et l'on voit les orifices d'une vingtaine de puits,
aujourd'hui comblés, qui, au dire des Arabes, don-
naient accès à des tombeaux.

Peut-être le barrage n'a-t-il pas eu d'autre but que
d'emmagasiner l'eau nécessaire aux ouvriers de la car-
rière d'albâtre. On ne voit, en effet, en aval du bar-
rage, aucune trace du bief d'écoulement qui aurait
existé si le barrage eut été destiné à élever le niveau
des eaux pour les utiliser plus loin. L'importance de
la population ouvrière occupée dans ce désert, et son
éloignement du Nil distant d'environ dix kilomètres,
suffisent, ce semble, à justifier cette construction.

M. Vidal Bey pense que cette digue a peut-être été
construite pour retenir les eaux de la vallée supérieure
de façon à pouvoir, en opérant par éclusées, faire flotter
des radeaux ou des barques qui auraient porté jus-
qu'au Nil les blocs d'albâtre des carrières reconnues
par le Père'Jullien. Une digue aussi épaisse et d'une
construction aussi soignée fait supposer que Ton avait
besoin d'emmagasiner de grandes masses d'eau, et
d'un autre côté, le transport de matières lourdes sur