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LES TOMBEAUX DE THOUTMES III ET d'AMÉNOPHIS II. 101
autour de sa tète ('). Je ne songe pas un instant que ce peut être
tout simplement une momie démaillotée. Les jambes, les bras
semblent attachés. Un trou creuse le sternum, une ouverture est
béante dans le crâne. Est-ce la victime d'un sacrifice humain? Est-
ce un violateur d'autrefois assassiné par ses compagnons, dans un
sanglant partage de butin, ou tué peut-être par des soldats de police
survenus au milieu du pillage de la tjmbe?...
Nous continuons. L'escalier est intact; à peine, sur les marches,
quelques menus éclats de calcaire, tombés on ne sait d'où (2). En
bjs, un couloir empli de blocs quadrangulaires qui autrefois
muraient ce couloir à l'entrée (3). Au fjnd, une porte s'ouvre dans
le noir. Nous avançons, la lumière augmente, et, avec stupéfaction,
nxis distinguons une immense salle entièrement décorée, sou-
tenue par deux rangées de trois piliers sur lesquels sont peints des
groupes de grandeur naturelle représentant un roi en présence
d'une divinité (5). C'est bien lui ! C'est bien Aménophis II. Là, shi
cartouche-prénom ; là, son cartouche-nom. Il n'y a plus à en douter.
G't st le fils de Thoutmès III. C'est le début de l'étrange série chro-
nologique qu'ont suivie mes trouvailles de cet hiver.
Partout, dans cette seconde salle, s'étale sur le sol un lit épais
d'objets brisée. On a peine à les distinguer : une grande Sekhet, en
bus bitumé, assise sur un siège; des statuettes funéraires en
maibre gris, en marbre blanc, en albâtre, en bois, en grès. Toutes
sont au nom d'Aménopbis II ; l'une d'elles, pourtant, p)rte le nom
du prince royal Oubkh-snou. Des fragments de poterie, des débris
informes de bjis, de terre cuiie, de p >rcel,v'ne, de verre, s'amon-
cellent de tous les côtés, mêlés à des éclats de calcaire.
Je reconnais de suite la même disposition que dans le tombeau de
Thoutmès III, mais la salle est quadrangulaire au lieu d'avoir la
forme d'un cartouche. Le plafond, semé d'étoiles jaunes sur fmd
bleu, est absolument neuf; pas un fragment ne s'en est détaché.
Les parois portent la peinture du livre de VAm-doua-it, sur fond
(1) Voir pl. 9.
(2) Noir pl. 8, g.
(3) Voir pl. 8, h.
(4) Voir pl. 8, salle 2.
(5) Voir pl. 10.
LES TOMBEAUX DE THOUTMES III ET d'AMÉNOPHIS II. 101
autour de sa tète ('). Je ne songe pas un instant que ce peut être
tout simplement une momie démaillotée. Les jambes, les bras
semblent attachés. Un trou creuse le sternum, une ouverture est
béante dans le crâne. Est-ce la victime d'un sacrifice humain? Est-
ce un violateur d'autrefois assassiné par ses compagnons, dans un
sanglant partage de butin, ou tué peut-être par des soldats de police
survenus au milieu du pillage de la tjmbe?...
Nous continuons. L'escalier est intact; à peine, sur les marches,
quelques menus éclats de calcaire, tombés on ne sait d'où (2). En
bjs, un couloir empli de blocs quadrangulaires qui autrefois
muraient ce couloir à l'entrée (3). Au fjnd, une porte s'ouvre dans
le noir. Nous avançons, la lumière augmente, et, avec stupéfaction,
nxis distinguons une immense salle entièrement décorée, sou-
tenue par deux rangées de trois piliers sur lesquels sont peints des
groupes de grandeur naturelle représentant un roi en présence
d'une divinité (5). C'est bien lui ! C'est bien Aménophis II. Là, shi
cartouche-prénom ; là, son cartouche-nom. Il n'y a plus à en douter.
G't st le fils de Thoutmès III. C'est le début de l'étrange série chro-
nologique qu'ont suivie mes trouvailles de cet hiver.
Partout, dans cette seconde salle, s'étale sur le sol un lit épais
d'objets brisée. On a peine à les distinguer : une grande Sekhet, en
bus bitumé, assise sur un siège; des statuettes funéraires en
maibre gris, en marbre blanc, en albâtre, en bois, en grès. Toutes
sont au nom d'Aménopbis II ; l'une d'elles, pourtant, p)rte le nom
du prince royal Oubkh-snou. Des fragments de poterie, des débris
informes de bjis, de terre cuiie, de p >rcel,v'ne, de verre, s'amon-
cellent de tous les côtés, mêlés à des éclats de calcaire.
Je reconnais de suite la même disposition que dans le tombeau de
Thoutmès III, mais la salle est quadrangulaire au lieu d'avoir la
forme d'un cartouche. Le plafond, semé d'étoiles jaunes sur fmd
bleu, est absolument neuf; pas un fragment ne s'en est détaché.
Les parois portent la peinture du livre de VAm-doua-it, sur fond
(1) Voir pl. 9.
(2) Noir pl. 8, g.
(3) Voir pl. 8, h.
(4) Voir pl. 8, salle 2.
(5) Voir pl. 10.