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Spach, Louis Adolphe: L' abbaye de Wissembourg
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18831#0159
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L'ABBAYE DE WISSEMBOURG.
Vers l'an 870, c'est-ä-dire ä l'epoque oü l'empire carlo-
vingien etait en pleine dissolution, un moine d'origine
franque, et Otfried de nom, vivait dans le cloitre benedictin
de Wissembourg au pied des Vosges. A l'abri de ces murs,
loin du bruit d'un monde croulant, ce religieux s'appliquait
— phenomene etrange — ä confier ses inspirations solitaires
ä la langue du peuple; il paraphrasait l'Evangile dans l'idiome
des Francs, dans la langue theodisque, et transmettait, sans
le savoir, aux erudits des siecles ä venir l'un des plus curieux
monuments philologiques, destine ä constater l'origine de la
langue allemande.
G'est ä ce point de vue surtout que l'ceuvre d'Otfried a une
valeur inappreciable. Lui, il s'excusait avec une naive mo-
destie, de ne point faire usage de la langue d'Eglise pour les
developpements didactiques et mystiques, dont il encadrait
le recit des Evangelistes; quant ä nous, nous lui rendons
gräces de l'inspiration qui lui faisait preferer au latin des
hymnes sacrees le dialecte des chanls populaires, recueillis
par le grand empereur carlovingien; nous rendons gräces
aux religieux, ses confreres, qui l'ont, sans doute, soutenu
de leurs encouragements; et notre gratitude se reporte sur-
tout ä la pieuse et venerable matrone, Judith de nom, qui
avait prie Otfried de celebrer le Christ1 dans la langue des
pauvres, des serfs et des opprimes.
1. Le Christ, tel est le titre du poerae d'Otfried, edite par Grseff, ä Königs-
berg, en 1831 ; 1 vol. in-8°.
10*
L'ABBAYE DE WISSEMBOURG.
Vers l'an 870, c'est-ä-dire ä l'epoque oü l'empire carlo-
vingien etait en pleine dissolution, un moine d'origine
franque, et Otfried de nom, vivait dans le cloitre benedictin
de Wissembourg au pied des Vosges. A l'abri de ces murs,
loin du bruit d'un monde croulant, ce religieux s'appliquait
— phenomene etrange — ä confier ses inspirations solitaires
ä la langue du peuple; il paraphrasait l'Evangile dans l'idiome
des Francs, dans la langue theodisque, et transmettait, sans
le savoir, aux erudits des siecles ä venir l'un des plus curieux
monuments philologiques, destine ä constater l'origine de la
langue allemande.
G'est ä ce point de vue surtout que l'ceuvre d'Otfried a une
valeur inappreciable. Lui, il s'excusait avec une naive mo-
destie, de ne point faire usage de la langue d'Eglise pour les
developpements didactiques et mystiques, dont il encadrait
le recit des Evangelistes; quant ä nous, nous lui rendons
gräces de l'inspiration qui lui faisait preferer au latin des
hymnes sacrees le dialecte des chanls populaires, recueillis
par le grand empereur carlovingien; nous rendons gräces
aux religieux, ses confreres, qui l'ont, sans doute, soutenu
de leurs encouragements; et notre gratitude se reporte sur-
tout ä la pieuse et venerable matrone, Judith de nom, qui
avait prie Otfried de celebrer le Christ1 dans la langue des
pauvres, des serfs et des opprimes.
1. Le Christ, tel est le titre du poerae d'Otfried, edite par Grseff, ä Königs-
berg, en 1831 ; 1 vol. in-8°.
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