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[Mémoires]
DOI Artikel:Morlet, Charles-Gabriel: Note sur une statuette en bronze, trouvée sur l'emplacement de l'ancien monastère de Saint-Étienne à Strasbourg
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0,030 millimètres de diamètre; l’un et l’autre étaient encroûtés
d’une épaisse couche de terre, mêlée de quelques particules
de charbon.
La patine laisse apercevoir des parties dorées.
Ce bronze représente la fortuna videns ou ridens des
Romains ( fortune clairvoyante) ; ses attributs annoncent la
divinité qui gouverne le monde et dispense les richesses,
c’est la dominatrice des mers (te, dominatrix acquoris,
Horace).1
On retrouve son image sur les revers des monnaies impé-
riales2 (allusion à un bon gouvernement); le Museum ro-
manum3, le Recueil de Caylus et celui des antiquités d’IIer-
culanum4 présentent des statuettes semblables à la nôtre,
sauf qu’elles ont presque toutes sur la tête une corbeille
d’abondance appelée modius, ou un panache semblable à
celui d’Isis. Caylus6 affirme que ces ornements, qui se rat-
tachent au culte de Sérapis, n’ont pas été admis par les
Romains avant le règne d’Adrien, qui date de l’an 117 de
l’ère chrétienne.
Ainsi, notre statuette serait antérieure à cette époque.
Or, on sait que les arts, qui étaient tombés en décadence
sous les successeurs d’Auguste, ne reprirent quelque vigueur
que sous Trajan, prédécesseur d’Adrien; il semble donc que
notre statuette, dont le style annonce une bonne époque
de l’art, peut dater du règne de Trajan, c’est-à-dire de
la fin du 1er ou du commencement du IIe siècle.0
1. Odes d'Horace, liv. Ier, Adfortunam Antiatem.
2. Caylus, t. V, p. 187.
3. Muséum Romaman, tome I, table 29, p. 73.
A. Recueil des antiquités d’Herculanum, de David et S. Maréchal, t. VII.
5. Caylus, tome V.
6. Cette date coïncide avec celle attribuée aux fragments d’inscriptions
romaines découverts par Silbermann dans les fondations de la tour de
l’enceinte romaine, située près des anciens magasins à blé, aujourd'hui
le magasin du théâtre. Lokalgeschichte, p. 13, planche IV.
0,030 millimètres de diamètre; l’un et l’autre étaient encroûtés
d’une épaisse couche de terre, mêlée de quelques particules
de charbon.
La patine laisse apercevoir des parties dorées.
Ce bronze représente la fortuna videns ou ridens des
Romains ( fortune clairvoyante) ; ses attributs annoncent la
divinité qui gouverne le monde et dispense les richesses,
c’est la dominatrice des mers (te, dominatrix acquoris,
Horace).1
On retrouve son image sur les revers des monnaies impé-
riales2 (allusion à un bon gouvernement); le Museum ro-
manum3, le Recueil de Caylus et celui des antiquités d’IIer-
culanum4 présentent des statuettes semblables à la nôtre,
sauf qu’elles ont presque toutes sur la tête une corbeille
d’abondance appelée modius, ou un panache semblable à
celui d’Isis. Caylus6 affirme que ces ornements, qui se rat-
tachent au culte de Sérapis, n’ont pas été admis par les
Romains avant le règne d’Adrien, qui date de l’an 117 de
l’ère chrétienne.
Ainsi, notre statuette serait antérieure à cette époque.
Or, on sait que les arts, qui étaient tombés en décadence
sous les successeurs d’Auguste, ne reprirent quelque vigueur
que sous Trajan, prédécesseur d’Adrien; il semble donc que
notre statuette, dont le style annonce une bonne époque
de l’art, peut dater du règne de Trajan, c’est-à-dire de
la fin du 1er ou du commencement du IIe siècle.0
1. Odes d'Horace, liv. Ier, Adfortunam Antiatem.
2. Caylus, t. V, p. 187.
3. Muséum Romaman, tome I, table 29, p. 73.
A. Recueil des antiquités d’Herculanum, de David et S. Maréchal, t. VII.
5. Caylus, tome V.
6. Cette date coïncide avec celle attribuée aux fragments d’inscriptions
romaines découverts par Silbermann dans les fondations de la tour de
l’enceinte romaine, située près des anciens magasins à blé, aujourd'hui
le magasin du théâtre. Lokalgeschichte, p. 13, planche IV.