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comité, en exprimant les regrets que la mort de M. Coste , juge au tri-
bunal de Strasbourg et l'un des travailleurs les plus actifs de la Société, a
causés à tous ses membres.
,iA"°T.' d"."t (< Messieurs, dit-il, je remplis un triste devoir en vous rappelant la perte
teuPcosic (Iue notre comité de la Société historique vient de faire en la personne de
M. Coste, juge au tribunal civil de Strasbourg. M. Coste est mort à l'âge
de cinquante-deux ans, après de longues souffrances, qui, depuis plus d'un
au, le tenaient éloigné de nos réunions. Il s'était promis, au moment où
ses devoirs officiels l'appelaient de Schlestadt au siège de Strasbourg, d'être
l'un de nos membres les plus assidus et l'un de nos collaborateurs les plus
zélés. La Société impériale des antiquaires de France venait de l'admettre
parmi ses correspondants départementaux; tout semblait encore pro-
mettre à notre confrère un long et fertile avenir; mais je ne sais quel ver
rongeur détruisait lentement cette laborieuse existence. Dans les lettres
que j'étais tenu d'échanger avec lui, je pouvais suivre cette fébrile dis-
position qui le tourmentait et le rendait souvent soupçonneux envers
les autres. Quelquefois je suis parvenu à calmer son irritabilité ner-
veuse; d'autres fois j'ai dû abandonner à l'action du temps cette œuvre
de pacification intérieure. Mais je dois au défunt la justice de dire qu'il a
constamment reconnu la droiture de mes intentions et mon désir sincère
de conciliation; que plusieurs fois il a sacrifié, à mon intervention désin-
téressée, le désir qu'il manifestait de faire de l'éclat, d'attaquer des adver-
saires; car le caractère distinctif de M. Coste était d'apporter la passion
vive et juvénile clans les recherches scientifiques. Il mettait dans l'étude
ce que mettent d'autres dans les plaisirs: l'ardeur de la poursuite et l'im-
patience de toute contradiction, de toute rivalité.
«Je tenais à faire précéder de ces indications sur les particularités du
, caractère, d'ailleurs si honorable, si vertueux de M. Coste, la notice sur
ses travaux, dont quelques-uns sont empreints d'une polémique ardente.
«M. Coste a publié, en 1844, c'est-à-dire à l'âge de vingt-huit ans, une
monographie importante, qui porte le litre significatif de Réunion de Stras-
bourg à la France; documents inédits, précédés d'une relation historique
de ce qui s'est passé à Strasbourg de 1678 à 1682.
«Je commence, Messieurs, par déclarer que j'ai puisé, dans ce remar-
quable mémoire, une instruction réelle sur l'un des événements majeurs
de l'histoire de France, d'Allemagne et d'Alsace. En analysant, en étu-
diant ces documents publiés par M. Coste, j'ai pu me rendre un compte
exact de la disposition des esprits pendant les quatre ans qui ont précédé
comité, en exprimant les regrets que la mort de M. Coste , juge au tri-
bunal de Strasbourg et l'un des travailleurs les plus actifs de la Société, a
causés à tous ses membres.
,iA"°T.' d"."t (< Messieurs, dit-il, je remplis un triste devoir en vous rappelant la perte
teuPcosic (Iue notre comité de la Société historique vient de faire en la personne de
M. Coste, juge au tribunal civil de Strasbourg. M. Coste est mort à l'âge
de cinquante-deux ans, après de longues souffrances, qui, depuis plus d'un
au, le tenaient éloigné de nos réunions. Il s'était promis, au moment où
ses devoirs officiels l'appelaient de Schlestadt au siège de Strasbourg, d'être
l'un de nos membres les plus assidus et l'un de nos collaborateurs les plus
zélés. La Société impériale des antiquaires de France venait de l'admettre
parmi ses correspondants départementaux; tout semblait encore pro-
mettre à notre confrère un long et fertile avenir; mais je ne sais quel ver
rongeur détruisait lentement cette laborieuse existence. Dans les lettres
que j'étais tenu d'échanger avec lui, je pouvais suivre cette fébrile dis-
position qui le tourmentait et le rendait souvent soupçonneux envers
les autres. Quelquefois je suis parvenu à calmer son irritabilité ner-
veuse; d'autres fois j'ai dû abandonner à l'action du temps cette œuvre
de pacification intérieure. Mais je dois au défunt la justice de dire qu'il a
constamment reconnu la droiture de mes intentions et mon désir sincère
de conciliation; que plusieurs fois il a sacrifié, à mon intervention désin-
téressée, le désir qu'il manifestait de faire de l'éclat, d'attaquer des adver-
saires; car le caractère distinctif de M. Coste était d'apporter la passion
vive et juvénile clans les recherches scientifiques. Il mettait dans l'étude
ce que mettent d'autres dans les plaisirs: l'ardeur de la poursuite et l'im-
patience de toute contradiction, de toute rivalité.
«Je tenais à faire précéder de ces indications sur les particularités du
, caractère, d'ailleurs si honorable, si vertueux de M. Coste, la notice sur
ses travaux, dont quelques-uns sont empreints d'une polémique ardente.
«M. Coste a publié, en 1844, c'est-à-dire à l'âge de vingt-huit ans, une
monographie importante, qui porte le litre significatif de Réunion de Stras-
bourg à la France; documents inédits, précédés d'une relation historique
de ce qui s'est passé à Strasbourg de 1678 à 1682.
«Je commence, Messieurs, par déclarer que j'ai puisé, dans ce remar-
quable mémoire, une instruction réelle sur l'un des événements majeurs
de l'histoire de France, d'Allemagne et d'Alsace. En analysant, en étu-
diant ces documents publiés par M. Coste, j'ai pu me rendre un compte
exact de la disposition des esprits pendant les quatre ans qui ont précédé