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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 4.1865-1866

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[Mémoires]
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Mossmann, Xavier: Murbach et Guebwiller: Histoire d'une abbaye et d'une commune rurale d'Alsace
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https://doi.org/10.11588/diglit.19862#0204

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MURBACH ET GUEBWILLER

HISTOIRE D'UNE ABBAYE ET D'UNE COMMUNE RURALE D'ALSACE.

i: l'abbaye.

La vallée de Guebwiller est comprise dans un rameau des Vosges, de
formation plus récente que la chaîne principale, où se trouvent ses plus
hauts sommets, et qui a son point d'intersection au Holineck. Elle s'ouvre
perpendiculairement au Rhin et forme la lame centrale d'un grand éven-
tail, dont les vallées de Munster et de Thann figurent les extrêmes.

C'est là, dans une gorge étroite dominée par le Ballon de Soultz ou de
Guebwiller, que vint se fixer, au commencement du huitième siècle, une
colonie de moines errants. Leur guide et leur chef, saint Pirmin, était un
Gallo-Romain comme la plupart des missionnaires qui ont évangélisé cette
contrée, et dont plusieurs ont payé de leur vie les conversions qu'ils opé-
raient.

Le premier établissement de saint Pirmin et de ses compagnons ne se
fit pas sans difficulté. Repoussés à deux reprises des lieux qu'ils avaient
d'abord choisis, ils obtinrent enfin de la piété du comte Eberhard, issu de
la famille des ducs d'Alsace, le vallon de Murbach où ils élevèrent les
constructions nécessaires. Par reconnaissance, ils placèrent leur maison
sous l'invocation de saint Léger, évêque d'Autun, martyrisé en 678, proche
parent de leur bienfaiteur, et dont Murbach obtint plus tard le chef véné-
rable.

Le comte Eberhard ne s'en tint pas à ce premier don. Il était frappé de
cécité et avait perdu son fils unique. Ne pouvant jouir de ses grands biens
ni par lui-même, ni par l'espoir de les transmettre à ses descendants, il
voulut que ces richesses dont il éprouvait le néant, servissent du moins à
son salut éternel, el il disposa de la majeure partie, en 728 et en 731, en
faveur de l'abbaye qu'il avait fondée'. A cet apanage princier, Murbach
ajouta rapidement de nombreux domaines dispersés sur les deux rives du
Rhin, en Suisse et jusque dans le Palatinat. Quelquefois l'acquisition se
faisait par voie d'achat; le plus souvent à titre de legs ou de donation. Il

1. Schœpflin, Alsatia diplomatica, t. Ier, p. 8-10 et 14.
 
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