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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 4.1865-1866

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[Mémoires]
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Ingold, Augustin Marie Pierre: Mandeure
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https://doi.org/10.11588/diglit.19862#0276

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MANDEURE.

La commune de Mandeure, qui a fourni le magnifique objet d'art dont
nous avons l'honneur de faire passer sous vos yeux une reproduction
photographique, a fait partie du département du Haut-Rhin depuis le dé-
cret du 11 ventôse an V (1er mars 1797) jusqu'à la loi du 9 janvier 1816.
Cette circonstance nous justifierait de la liberté que nous prenons d'ar-
rêter un instant votre attention sur un sujet qui de prime abord peut
paraître étranger au département dont nous avons spécialement pris à
tâche d'étudier et de conserver les monuments, si des réminiscences histo-
riques plus importantes ne militaient encore en notre faveur.

Mandeure est des nôtres par nos souvenirs historiques, et là où sont
nos souvenirs, là est notre société, comme la France est où flotte son
drapeau. Vous vous rappelez le rang distingué qu'occupait Mandeure parmi
les villes de la Séquanie : si Besançon était le maximum oppidum de nos
Etats, Augusla Rauracorum le boulevard de notre sécurité, Mandeure était
notre centre commercial le plus actif. «Trois ponts en liaient les diverses
«parties; l'un d'eux, dit M. Clerc1, portait encore de nos jours les anneaux
«de fer propres à amarrer les bateaux qui, par le Rhône, la Saône et le
«Doubs, amenaient jusqu'à ce dernier entrepôt les marchandises de l'Italie
«et du midi de la Gaule, d'où la double voie romaine du Rhin, faite en
«quelque sorte pour le service de son port, les transportait dans la Rau-
«racie, l'Helvétie, les provinces rhénanes et la Germanie.

«En fouillant dans son sol, on voit qu'un incendie général et subit a
«tout consumé. Les statues des dieux sont en fusion dans leurs temples;
«la force du feu a confondu et mélangé les métaux; on y reconnaît les
«sacrifices commencés, la tète des taureaux est encore près de l'autel et
«des couloirs du sang. La population, surprise dans le sommeil, ou repous-
«sée dans le feu par l'ennemi, n'a pu fuir; dans les maisons, hors des
«maisons, on retrouve les ossements humains mêlés aux débris, aux char-
bons, à la couche épaisse des cendres.»

Vous vous rappelez aussi que Mandeure avait un arc de triomphe, un

1. Ed. Clerc, la Franche-Comté à l'époque romaine, p. 10,
 
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