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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 4.1865-1866

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[Mémoires]
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Spach, Louis Adolphe: Une ligue contre l'évéque Guillaume de Diest
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https://doi.org/10.11588/diglit.19862#0180

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15 -

blaient offrir à ses goûls de dépense un fonds difficile à épuiser. Pour
subvenir aux besoins incessants el progressifs de la cour épiscopale, les
baillis agircnl, à leur guise; les dénis de justice devinrent de plus en plus
fréquents; le trésor, constamment mis à sec, ne pouvait plus, avec les res-
sources ordinaires, faire face aux dépenses de charme jour.

L'évêquc se jeta dans la voie désastreuse des «engagements». C'était le
système des emprunts ruineux où l'on mangeait le fonds avec le revenu.
Dès les premières années de son administration, il avait successivement
engagé Benfeld, la ville épiscopale, au magistrat de Strasbourg; Ebers-
heimmunster, à Wyrich de Hohenbourg (en 1395), le château de Guir-
baden et ses magnifiques forêts, à Rodolphe de Hohenstein (1395); le châ-
teau cyclopéen de Bernslein, au Grand-Chapitre et à la ville de Strasbourg
(en 1400); la Wantzenau, à Gœtz de Ileiligenstein (1398); Rcichstelt, à
Reinhold Iluffel et au steltmeistre Nicolas Meerwin; la moitié de l'Ortenau,
à l'empereur Robert le Palatin (1404)'.

Dans toutes ses négociations, Guillaume de Diest faisait preuve d'une
duplicité que l'on n'aurait pas même tolérée chez un prince temporel. On
avait, en 1404, répandu, à Strasbourg, le bruit que l'évêque voulait se
faire nommer à Liège, sans doute pour éclftpper aux dangers croissants
de sa position. Le magistrat strasbourgeois s'en émut; l'ammeistre Guil-
laume Metzger2 réclama une conférence et interpella vivement le prélat.
Guillaume de Diest ne contredit point la rumeur publique, en ajoutant :
«Si j'accepte un évêché belge, l'évêché de Strasbourg n'y perdra rien; je
me montrerai reconnaissant.» L'ammeistre, apaisé, se relira; mais, dans
une entrevue postérieure, l'évêque donna à entendre que, pour arriver à
l'évêché de Liège et pour éteindre ses créances les plus criardes, il lui fal-
lait une somme de 24,000 florins; il n'eut point honte de demander
10,000 florins à son successeur présumé, à Eberhard de Kibourg, que le
Grand-Chapitre avait désigné pour remplacer Guillaume. Un peu plus tard,
il se rétracta impudemment, parce que, dans l'intervalle, il avait avisé un
plus sûr moyen de battre monnaie par un autre emprunt.

Dans un traité conclu avec Strasbourg, dès 1395, il avait formellement
promis de ne jamais engager les villes, châteaux et bourgades appartenant
à l'évêché, sans avoir obtenu aussi l'assentiment du magistrat strasbour-
geois. J'ai déjà dit comment il avait tenu cette promesse écrite. Malheu-
reusement, pour Strasbourg, l'empereur, qui profitait de la prodigalité de

1. Voy. Histoire de la Basse-Alsace, tic l'auteur de la présente monographie, p. 122
et suiv.

2. Stroliel, Histoire il'Alsace, III, p. 71.
 
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