DOI Heft:
[Mémoires]
DOI Artikel:Ingold, Augustin Marie Pierre: Mandeure
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19862#0278
— 109 -
«Que le duc Frédéric de Wurtemberg-Montbéliard défendit, en 1594,
à ses sujets de Mandeure de ne vendre qu'au seul docteur Jean Bauhin,
commis de sa part, les médailles et autres objets d'antiquité qu'ils pourraient
trouver sur leur territoire '.»
Les comtes de Wurtemberg-Montbéliard étaient largement possessionnés
dans la haute Alsace; ils y possédaient à nos portes Horbourg, Riquewihr,
et quinze autres villages. Ils réunissaient dans la tour neuve de leur châ-
teau de Montbéliard les antiquités qu'ils trouvaient dans leurs domaines.
Ce cabinet s'est enrichi, en 1634, des plus belles médailles qu'un cultiva-
teur de Horbourg venait de mettre au jour en labourant son champ situé
dans la banlieue d'Ostheim. Il y en avait 1,800, la plupart aux effigies de
Gallien, de l'impératrice Salonine, sa femme, et des empereurs Licinius,
Valérien et Posthume.
Cette riche collection, qui renfermait beaucoup d'antiquités prove-
nant de Mandeure, fut dispersée en très-grande partie sous le règne de
Léopokl-Eberhard, et ses derniers débris ont été vendus aux enchères
vers 1751.
Notre statue de Mandeure a-t-elle été comprise dans cette vente? Les
recherches que nous avons faites pour vérifier la valeur de cette supposi-
tion , qui a pour elle un grand caractère de vraisemblance, n'ont pas
abouti ; ces recherches ont, du moins, eu pour résultat de nous confirmer
dans l'opinion que cette statue est restée inédite jusqu'à ce jour.
Nous ne quitterons pas ce pays, si riche en antiquités, sans faire passer
sous vos yeux deux petites médailles que nous avons achetées à Mandeure,
en 1856, avec une demi-douzaine d'autres du même moule. Ces médailles
doivent se trouver plus souvent en Alsace qu'on le dit; l'une d'elles, l'ani-
graphe, figure dans le 3e volume de la 2e série de nos annales, avec la
seule indication qu'elle a été trouvée à Ehl. Elle vient aussi d'être signalée
à Tùrckheim. Cette monnaie barbare est d'émission éduenne. Le fait est
généralement admis3. Il en est de même de la seconde, de celle qui porte
le nom de Togirix, chef gaulois très-peu connu. Cette monnaie se ren-
contre fréquemment en métal, et de coins différents, en Suisse, en Franche-
Comté, en Bourgogne, dans les Vosges. Comment se fait-il qu'elle ne soit
pas plus connue dans la haute Alsace, dans ce pays qui doit avoir été le
théâtre de la défaite des Ëduens?
Il y a ici une lacune dans nos collections que le temps et vos travaux se
chargeront sans doute de combler. Nous n'en parlons ici que pour expri-
1. Duvernoy, Éphémérides de Montbéliard, p. 131-366, 378, 409.
2. De Saulcy.
«Que le duc Frédéric de Wurtemberg-Montbéliard défendit, en 1594,
à ses sujets de Mandeure de ne vendre qu'au seul docteur Jean Bauhin,
commis de sa part, les médailles et autres objets d'antiquité qu'ils pourraient
trouver sur leur territoire '.»
Les comtes de Wurtemberg-Montbéliard étaient largement possessionnés
dans la haute Alsace; ils y possédaient à nos portes Horbourg, Riquewihr,
et quinze autres villages. Ils réunissaient dans la tour neuve de leur châ-
teau de Montbéliard les antiquités qu'ils trouvaient dans leurs domaines.
Ce cabinet s'est enrichi, en 1634, des plus belles médailles qu'un cultiva-
teur de Horbourg venait de mettre au jour en labourant son champ situé
dans la banlieue d'Ostheim. Il y en avait 1,800, la plupart aux effigies de
Gallien, de l'impératrice Salonine, sa femme, et des empereurs Licinius,
Valérien et Posthume.
Cette riche collection, qui renfermait beaucoup d'antiquités prove-
nant de Mandeure, fut dispersée en très-grande partie sous le règne de
Léopokl-Eberhard, et ses derniers débris ont été vendus aux enchères
vers 1751.
Notre statue de Mandeure a-t-elle été comprise dans cette vente? Les
recherches que nous avons faites pour vérifier la valeur de cette supposi-
tion , qui a pour elle un grand caractère de vraisemblance, n'ont pas
abouti ; ces recherches ont, du moins, eu pour résultat de nous confirmer
dans l'opinion que cette statue est restée inédite jusqu'à ce jour.
Nous ne quitterons pas ce pays, si riche en antiquités, sans faire passer
sous vos yeux deux petites médailles que nous avons achetées à Mandeure,
en 1856, avec une demi-douzaine d'autres du même moule. Ces médailles
doivent se trouver plus souvent en Alsace qu'on le dit; l'une d'elles, l'ani-
graphe, figure dans le 3e volume de la 2e série de nos annales, avec la
seule indication qu'elle a été trouvée à Ehl. Elle vient aussi d'être signalée
à Tùrckheim. Cette monnaie barbare est d'émission éduenne. Le fait est
généralement admis3. Il en est de même de la seconde, de celle qui porte
le nom de Togirix, chef gaulois très-peu connu. Cette monnaie se ren-
contre fréquemment en métal, et de coins différents, en Suisse, en Franche-
Comté, en Bourgogne, dans les Vosges. Comment se fait-il qu'elle ne soit
pas plus connue dans la haute Alsace, dans ce pays qui doit avoir été le
théâtre de la défaite des Ëduens?
Il y a ici une lacune dans nos collections que le temps et vos travaux se
chargeront sans doute de combler. Nous n'en parlons ici que pour expri-
1. Duvernoy, Éphémérides de Montbéliard, p. 131-366, 378, 409.
2. De Saulcy.