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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 4.1865-1866

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[Mémoires]
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Quiquerez, Auguste: Chateau de la Burg
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https://doi.org/10.11588/diglit.19862#0291

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— 122 —

nal du Blauenberg, pour profiler du col du Rœmel ou Rœmerberg. Il
rencontrait, au pied de la montagne, une arête de rochers coupée brus-
quement de haut en bas par une de ces ruptures si fréquentes dans le
Jura et toujours d'un effet si pittoresque. La nature prévoyante, tout en
donnant passage à un ruisseau, a offert en même temps aux hommes un
moyen de communication dont, dans ces sortes de cas, ils ont constam-
ment su profiter. Dans cette cluse, à peine large de 3 mètres, ils ont tracé
un chemin en empiétant sur le lit du torrent, et l'on passe entre deux
hautes parois de rocher qui se dressent menaçantes au-dessus du voya-
geur. C'est sur le point culminant des rochers de droite qu'apparaissent,
se découpant sur l'azur du ciel, les édifices qui constituent le château de
la Bourg.

A l'extrémité occidentale de cette colline rocheuse, au point où elle se
détache du Rœmel, le terrain est moins accidenté et l'on y reconnaît
d'autres traces de chemins qui, après avoir rejoint celui de la Cluse, se
dirigent péniblement vers le col de la montagne. Cette voie de communi-
cation entre l'Alsace et les vallées du Jura ne pouvait rester sans défense,
lorsque l'empire romain ne regardait plus le Rhin comme un boulevard
suffisant pour arrêter les courses des peuples transrhénans. Aussi sur
toute la crête de rocher, entre le Rœmel et la Cluse, sur une longueur de
plus de 540 mètres, comme encore sur d'autres points culminants des
montagnes voisines, on remarque des restes de fortifications d'époques
diverses. Les plus importantes sont groupées à rangs serrés sur l'arête
rocheuse de la Bourg. Cette arête n'a pas une croupe régulière et de
niveau; elle s'élève d'abord un peu de l'ouest à l'est et redescend ensuite
par gradins clans la même direction jusqu'au bord du précipice qui borde
la Cluse. Chaque mouvement de terrain est accusé plus fortement par des
entailles plus ou moins profondes, servant de fossés à autant de construc-
tions différentes qu'il y a de mamelons, et qui forment de chacun de ceux-ci
autant de forteresses particulières. Une partie de ces édifices ne présente
plus que des vestiges de murailles, et nous avons dû profiter, en 1863, d'une
coupe récente de la forêt qui couvre cette colline pour lever le plan de
toutes les ruines de la Bourg. Nous avons alors reconnu qu'il y avait sept
emplacements de châteaux murés et deux de postes militaires en avant des
précédents vers l'ouest, avec onze fossés, presque tous taillés dans le roc,
pour isoler chacune de ces forteresses. Ces coupures ont de 5 à 8 mètres
de large et jusqu'à 10 de profondeur. Les fossés vers l'ouest étant moins
profonds, ou avait dû les garnir de palissades, en sorte de fermer l'accès
des ouvrages qui couronnaient cette crête de monlagne.
 
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