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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 10.1879

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Schlosser, Heinrich: Notice sur un cadran solaire antique: découvert à Bettwiller (canton de Drulingen)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24970#0482

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Le solarium découvert à Bettwiller est taillé dans un bloc de grès
bigarré très-micacé et d’un blanc grisâtre; il a 53 centimètres de haut;
chacune des faces verticales, prise à mi-hauteur, a 20 centimètres de
large.

Je me propose de décrire tout d’abord l’horloge solaire et puis ensuite
les bas-reliefs qui en décorent 1a. base.

I.

Dans l’antiquité, les cadrans solaires présentaient des formes très-
variées. Vitruve1 en nomme jusqu’à treize espèces différentes et encore
fait-il remarquer que cette énumération est loin d’être complète. Cepen-
dant les divers cadrans que mentionne l’architecte romain, peuvent être
subdivisés en trois groupes principaux: ils sont, en effet, sphériques,
coniques ou plans, suivant que les lignes qu’ils portent sont tracées sur
une surface offrant l’un ou l’autre de ces trois caractères.

Les cadrans sphériques sont ceux dont les lignes horaires sont gravées
sur une surface concave ayant la forme d’une demi-sphère ou d’un quart
de sphère. Ils se ramènent à deux espèces, savoir : l’hemisphaérium,
dont l’invention est attribuée à Aristarque de Samos, et Yhemicyclium,
dont l’auteur est, dit-on, le Chaldéen Bérose* 2.

Ce dernier cadran — le seul dont Vitruve nous donne en passant une
description, très-incomplète d’ailleurs — est le plus simple et peut-être
le plus ancien de tous3. Il paraît avoir été le plus communément en usage
chez les Grecs et les Romains. Il consiste en un quart de sphère concave
qui est creusé à la surface supérieure d’une pierre et dont les bords ho-

t. De architectura, lib. IX, cap. 8. Dans ce neuvième livre de son ouvrage, Vitruve
traite spécialement de la gnomonique [de gnomonicis rationibus) ou plutôt de l’art de
construire les cadrans solaires et les clepsydres. Mais il ne décrit pas les diverses espèces
de cadrans connues de son temps: quas res praetermisi, dit-il (IX, 7), ne multa scri-
bendo offendam; a quibus inventa sunt généra horologiorum exponam.

2. Vitruve, IX, 8 : Eemicyclium excavatum ex quadrato ad enclimaqite succisum Be-

rosus Chaldœus dicitur invenisse. Scaplien sive hemisphœrium Aristarchus Samius.

3. G. Rayet, Des cadrans sol. coniqp. 3—5. Cependant Hérodote, qui vivait au milieu
du cinquième siècle avant notre ère, disait déjà (II, 109): « La géométrie fut inventée
par les Égyptiens; quant au cadran solaire, au gnomon et aux douze divisions du jour,
les Grecs les ont reçus des Babyloniens. » L’invention des cadrans solaires est attribuée
par Diogène Laërce au philosophe Anaximandre (mort en 5 46 av. J.-Ch.), par Pline, à
Anaximène, disciple d’Anaximandre.
 
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